De nombreuses pistes de réflexion pour l’avenir du Cycle classique de saut d’obstacles

Dans un post publié samedi soir sur Facebook, Jean-Luc Dufour, éleveur et membre du comité exécutif de la Société hippique française, a livré une synthèse des conclusions de la concertation concernant l’avenir du Cycle classique de saut d’obstacles. Alors que la saison 2020 se trouve totalement chamboulée par la pandémie de Covid-19 et les mesures gouvernementales de confinement, les parties prenantes du circuit trouvent là de quoi réfléchir à plus long terme. GRANDPRIX a décidé de se faire l’écho de ce post, que voici en intégralité.



“Vous avez été plusieurs centaines d’utilisateurs du circuit à vouloir donner votre avis par le biais de Facebook, messages privés ou par téléphone sur le circuit SHF: éleveurs , propriétaires, marchands, cavaliers amateurs, cavaliers de jeunes chevaux, cavaliers professionnels, cavaliers de niveau 5*. Cela montre votre attachement à notre circuit de valorisation de saut d’obstacles, le Cycle classique SHF. La SHF nous laisse l’opportunité de changer les choses et de repenser un circuit qui corresponde au plus grand nombre. Les profils des utilisateurs du circuit SHF étant divers et variés , tous n’ont pas les mêmes attentes. Vous avez l’éleveur qui produit ses chevaux et les valorise lui-même sur le circuit; le cavalier de jeunes chevaux qui ne fait que cela; le cavalier de niveau 1,35 m - 1,40 m qui concourt sur les circuits SHF et FFE; le cavalier de niveau CSI 2* ou 3* qui forme quelques jeunes chevaux; le cavalier de niveau CSI 5* qui occasionnellement forme un cheval de six ans; et le cavalier amateur qui se fait plaisir en formant son jeune cheval. Pas facile d’avoir un circuit qui corresponde à 100 % à tous ces profils d’utilisateurs! De plus, la disparité géographique du pays, avec des densités de chevaux et de cavaliers très différentes selon les régions rendent l’harmonie difficile.

Je vous fais un résumé de toutes nos conversations et en retire les conclusions suivantes qui seront transmises à la commission technique ainsi qu’au conseil d’administration qui en feront le meilleur usage:

- Peu d’utilisateurs du circuit SHF connaissent les financements de celle-ci et pensent encore que les subventions coulent à flots et que l’argent peut être distribué à tout va comme il y a trente ans. Eh bien non! Il est temps de réfléchir à un nouveau circuit moins coûteux en termes d’engagements et où les primes seront réduites. En deux mots, il faut apprendre désormais à s’autofinancer en partie.

- Pour les chevaux autres et SF/AA, vous êtes une majorité à penser que la solution serait de mélanger tous les chevaux participants au circuit SHF durant toute la saison lors des épreuves de qualification et de formation mais que, lors des CIR et de la finale de fontainebleau, ces chevaux concourraient dans deux épreuves différentes, avec un classement différent et une prime différente comme aujourd’hui. Vous estimez pour la majorité d’entre vous que la SHF se doit, au travers des primes qui découlent directement ou indirectement du ministère de l’Agriculture, de soutenir ses éleveurs élevant dans les stud-books historiques français, à savoir le SF et l’AA et vous souhaiteriez y ajouter les OC.

- Au sujet de SHF vidéo, vous êtes unanimes pour dire que c’est un excellent outil, qui permet de créer de nombreux contacts commerciaux, notamment avec l’étranger. En revanche, vous êtes persuadés que cela coûte une fortune à la SHF alors que l’application est maintenant amortie et que l’exploitation s’équilibre financièrement.

- Au sujet des épreuves passerelles SHF/FFE, vous êtes dans l’ensemble d’accord sur le fait que préparer correctement des jeunes chevaux le week-end en épreuves FFE reste délicat. Vous allez vous retrouver au paddock avec des gamins qui ne regardent pas devant eux et qui sautent dans tous les sens. Les engagements sont très chers et vous n’aurez pas la possibilité de vous classer car aujourd’hui il faut être très rapide dans toutes les épreuves pour espérer un classement. Les épreuves Prépa ne sont pas adaptées aux jeunes chevaux de quatre et cinq ans, elles sont construites pour préparer les épreuves Grand Prix. Seuls les chevaux de six ans pourraient bénéficier d’éventuelles passerelles FFE/SHF. Les programmes des épreuves le week-end sont déjà souvent surchargés et les moyens de transport également.

- Pour les chevaux de sept ans, vous seriez plusieurs à souhaiter des épreuves SHF jumelées aux épreuves de six ans la semaine, cette génération étant très coûteuse sur le circuit FFE.

- Pour les adhésions à la SHF, vous souhaiteriez qu’une seule soit nécessaire pour engager un cheval sur le circuit, soit pour le cavalier, soit pour le propriétaire.

- Vous pensez qu’il y a une énorme différence dans les tracés des parcours entre les épreuves CSI et celles de la SHF pour les chevaux de six ans. Vous trouvez le système des CSI mieux construit pour former les chevaux au sport de haut niveau. Vous souhaiteriez moins de pied (soubassements, ndlr), plus de place dans les lignes, c’est-à-dire le sport moderne, pour pouvoir sauter en avançant sans employer la main et souvent les parcours de type SHF vous obligent à trop utiliser les mains pour rester dans les contrats de foulées. Vous êtes satisfaits des constructions des parcours pour les chevaux de quatre et cinq ans.

- Vous trouvez que trop de parcours sont nécessaires pour se qualifier pour la finale de Fontainebleau, notamment pour les chevaux de quatre et cinq ans.

- Pour les primes et engagements, vous seriez partants pour payer un engagement de 10 euros pour les épreuves de formation et 15 euros pour celles de qualification, et tout cela sans gains. Un nombre de points serait attribué par sans-faute dans les qualifications, ce qui déterminerait la barre de qualification pour Fontainebleau ainsi que le calcul des indices génétiques annuels. Les CIR et la finale de Fontainebleau seraient revalorisées, avec des primes plus élevées qu’actuellement.

- Pour le planning général, vous souhaiteriez des épreuves de formation et de qualification toute la saison, soit de début mars au 15 juillet. Vous souhaiteriez que la finale de Fontainebleau soit avancée d’un mois début août. Cette date la rendrait plus populaire qu’au moment de la rentrée de septembre et ainsi chevaux et cavaliers pourraient partir quelques jours en vacances en août pour profiter encore du soleil. Un mois de moins de pension compterait également dans le budget des propriétaires. Les transferts d’embryons réalisés après Fontainebleau seraient effectués en août, ce qui donnerait des naissances moins tardives.

- Pour le circuit de formation, vous préféreriez ce schéma : les F1 comme actuellement et ouvertes aux quatre, cinq et six ans; les F2 à la hauteur des qualificatives de quatre ans ou F2 actuelles et ouvertes aux quatre, cinq et six ans; les F3 à la hauteur des qualificatives de cinq ans ou F3 actuelles, et ouvertes aux cinq ou six ans; et F4 à la hauteur des qualificatives de six ans et ouvertes aux six ans et éventuellement sept ans. Pour gagner du temps dans l’organisation, les épreuves de formation pourraient être jumelées aux épreuves qualificatives correspondantes.

Il manque sûrement encore des sujets, mais l’essentiel doit être là. Merci à vous tous et j’espère que toutes ces idées sauront aider la SHF dans ses décisions futures.”

 

Vous trouverez ci-dessous le post Facebook de Jean-Luc Dufour, partagé et commenté par de nombreux acteurs qui nourrissent ainsi cette nécessaire réflexion.