Avec le report des Jeux de Tokyo, Thierry Rozier met un terme à sa carrière

La grave crise sanitaire causée par la pandémie du Covid-19, qui s’est abattue sur l’Asie puis l’Europe et le reste du monde, a contraint la semaine passée le Comité international olympique et les autorités japonaises à repousser les Jeux olympiques de Tokyo d’un an, à l’été 2021. Une sage décision pour la santé publique, mais une mauvaise nouvelle pour Thierry Rozier, qui avait fixé à 2020 la fin de sa carrière sportive et le début d’un nouveau chapitre professionnel. “La décision de reporter les JO est juste, mais c’est clair qu’elle chamboule tous mes plans...”, avoue le cavalier de Bois-le-Roi, contacté ce matin par la rédaction. “Depuis longtemps, je visais vraiment ces JO de Tokyo et je voulais finir ma carrière là-bas. Malheureusement, je dois me résoudre à arrêter ma carrière d’ici quelques mois et rester fidèle à mon plan de départ. D’une part, Venezia d’Écaussinnes aura seize ans en 2021 et aura déjà beaucoup donné. Je ne voudrais pas lui imposer des Jeux à son âge, d’autant que notre préparation aura été chamboulée... D’autre part, mon activité sur les réseaux sociaux (le cavalier est extrêmement populaire sur Instagram notamment, où il partage son quotidien de sportif ainsi que des conseils et exercices, ndlr) s’intensifie et me plaît de plus en plus. Cela fait plusieurs mois que je travaille sur un business-plan afin de devenir influenceur après ma carrière de cavalier.”

Si cette annonce peut sembler inattendue, Thierry Rozier a déjà une feuille de route précise et franchement prometteuse. “J’ai déjà lancé des collaborations avec plusieurs marques équestres et de sport. Je ne veux pas trop en dire pour le moment, mais mon métier sera de partager des conseils, des méthodes et des produits pour des sportifs, qu’ils soient cavaliers ou non d’ailleurs, mêlant cheval, sport, mais aussi fitness et alimentation des sportifs. Ce projet me motive énormément et je ne veux pas risquer de le laisser couler en attendant un an supplémentaire. Je pense que cela pourrait vraiment servir notre sport, qui sera mis en lumière et popularisé d’une autre manière.”

En mai 2018, Thierry Rozier était revenu sur le devant de la scène sportive en annonçant publiquement et humblement viser les Jeux olympiques de Tokyo comme le point de chute de sa carrière de cavalier international. À cinquante ans passés, il venait de se donner une nouvelle chance dans le saut d’obstacles de haut niveau, chance qu’il a extrêmement bien honorée jusqu’ici. Avec sa Venezia d’Écaussinnes, précédemment montée par son élève Electra Niarchos et récupérée dès l’été 2016, le Tricolore s’est forgé au fil des mois une véritable place parmi les meilleurs de sa discipline, remportant notamment un Grand Prix CSI 3* à Gorla Minore et se classant quatrième du Grand Prix CSI 5* du Longines Masters de Paris, ou encore cinquième du Grand Prix de France Longines du CSIO 5* de La Baule, ainsi qu’un double sans-faute dans la Coupe des nations. Réserviste aux Jeux équestres mondiaux de Tryon il y a deux ans, le cavalier visait donc une première participation aux JO, avec l’espoir de rejoindre son père Marcel et son frère Philippe dans le club des médaillés d’or olympiques, ceux-ci ayant été sacrés par équipes en 1976 à Montréal et 2016 à Rio de Janeiro. Quoi qu’il en soit, Thierry Rozier aura marqué l’histoire du saut d’obstacles français.