“Nous pouvons prendre plus de temps avec les chevaux tardifs”, Mathieu Laisney

Installé dans la pépinière de cavaliers sur le site du Haras National de Saint-Lô, Mathieu Laisney compte dans son piquet de vingt-cinq chevaux, des sujets de quatre à six ans. Sans les cycles classiques, il devient difficile pour les cavaliers jeunes chevaux de former les compétiteurs de demain. Heureusement pour le Normand, les installations dont il dispose au Pôle Hippique lui permettent de poursuivre son activité “presque normalement”.



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Le confinement imposé pour lutter contre le COVID-19 a-t-il eu un impact sur votre quotidien ?

Le confinement ne change pas grand-chose. Pour l’instant, tous les chevaux sont encore aux écuries mais c’est vrai que si la situation dure trop longtemps, je crains que les quatre ans repartent chez leurs propriétaires. D’autant plus que le commerce est assez faible à cet âge-là.

 

Sur le plan matériel, y-a-t ’il eut un impact ?  

Le haras est fermé au public bien sûr et nous sommes quatre cavaliers à se partager les installations. Nous faisons attention de ne pas trop nous croiser mais tout se passe bien, nous avons plusieurs carrières pour travailler. Pour l’instant rien ne bloque au niveau de l’approvisionnement en paille, foin et nourriture. En revanche, au niveau des ferrures, le maréchal n’est pas venu pendant une quinzaine de jours à cause du Coronavirus, mais il devrait revenir cette semaine !



Comment maintenez-vous le lien avec les propriétaires ?

J’ai beaucoup de propriétaire qui habitent assez loin donc ils n’ont pas l’habitude de venir régulièrement voir leurs chevaux. Pour eux, le confinement ne change pas grand-chose. Cependant j’essaie toutes les semaines de tous leur envoyer une vidéo à l’obstacle pour qu’ils puissent suivre l’évolution. Mais ils commencent à grincer un peu des dents comme il n’y a pas de concours.

 

Comment parvenez-vous à continuer la formation des jeunes chevaux ?

Les chevaux sont vraiment prêts pour le concours. Ils sortent tous les jours. Avec les autres cavaliers, nous avons monté un parcours dans la grande carrière du Pôle Hippique avec les barres de concours et des soubassements. Cela nous permet de les mettre en situation. Chaque semaine, chacun notre tour, nous leur faisons faire ce parcours. L’avantage en ce moment c’est que le fait qu’il n’y ait pas de concours nous permet de prendre plus de temps avec les chevaux plus tardifs. Nous sommes moins obligés de les bousculer. C’est pas mal pour eux !