Quel sera l’impact des dernières annonces présidentielles sur les activités équestres?

Lors d’une nouvelle allocution prononcée hier soir depuis le palais de l’Élysée, Emmanuel Macron a annoncé le prolongement pour quatre semaines des mesures actuelles de confinement, jusqu’au 11 mai, afin de continuer à lutter aussi efficacement que possible contre la pandémie de Covid-19. Le Président de la République a aussi expliqué que le dé-confinement serait progressif et qu’aucun grand événement ne pourrait avoir lieu avant le 15 juillet. Que cela signifie-t-il quant à la reprise des activités équestres? Quelques éléments de réponse.



“Durant les quatre semaines à venir, les règles prévues par le gouvernement devront continuer d’être respectées. Elles sont en train de montrer leur efficacité et ne doivent être ni renforcées ni allégées, mais pleinement appliquées”, a déclaré Emmanuel Macron hier soir à l’occasion d’une nouvelle allocution solennelle prononcée depuis le palais de l’Élysée et très largement diffusée à la télévision. Pour les activités équestres, cela signifie d’abord très clairement que toutes les structures doivent demeurer fermées au public jusqu’à nouvel ordre. “À partir du 11 mai, nous rouvrirons progressivement les crèches, les écoles, les collèges et les lycées”, a précisé le Président de la République. Pour les centres équestres, poney-clubs et écuries de propriétaires, frappés extrêmement durement par les effets de cette crise sanitaire, ce 14 avril marque donc – il faut l’espérer – la mi-temps d’une période de confinement appelée à durer huit semaines. Cela concerne évidemment toutes les activités à l’arrêt ou presque comme le commerce de chevaux et les activités limitées comme celles des vétérinaires et de tant d’autres professionnels de la filière. “Le lundi 11 mai ne sera possible que si nous continuons d’être civiques, responsables, de respecter les règles et que si la propagation du virus a effectivement continué à ralentir”, a toutefois prévenu le chef de l’État, qui gardera comme tous les Français un œil rivé sur les indicateurs statistiques de la pandémie de Covid-19.

Si aucun rassemblement humain n’est possible au moins jusqu’au 11 mai, cela signifie sans aucun doute que devront être reportés ou annulés tous les concours encore programmés en France jusqu’à cette date. Sur la base de données de la Fédération équestre internationale, on trouve les CSI 5*, 4*, 2* et 1* organisés à Grimaud, dans le Var, par Hubside Jumping, pour lesquels des reports ont été officiellement demandés, comme GRANDPRIX l'avait annoncé dès la semaine passée. Cela concerne aussi les CCI 3*-S, 2*-L, 2*-S et 1*-Intro prévus début mai au haras de Jardy, à Marnes-la-Coquette, ainsi que les CSI 2*, 1*, Jeunes Chevaux et Amateurs programmés du 7 au 10 mai à Nancy.



L’Open de France Poneys ne pourra avoir lieu aux dates prévues

Qu’en sera-t-il pour la suite? À ce stade, il est encore trop tôt pour y répondre avec certitude. “Les grands festivals et événements avec un public nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu’à mi-juillet prochain. La situation sera collectivement évaluée à partir de mi-mai, chaque semaine, pour adapter les choses et vous donner de la visibilité”, a prévenu Emmanuel Macron. Cela impacte à coup sûr le Tour de France cycliste, les matches de football (en public), et en ce qui concerne la filière équestre tous les rendez-vous que l’on ne saurait imaginer se disputer sans spectateurs, à savoir au moins le CCI 4*-L de Saumur, prévu du 21 au 24 mai, le CCI3*-S de Chaumont-en-Vexin disputé dans le cadre du Royal Jump de Bertichères, dont les organisateurs ont demandé à la FEI un report à début septembre, le CSI 5* de Ramatuelle étape du Longines Global Champions Tour, qu’Athina Onassis et Jan Tops aimeraient voir remis en septembre, le grand rendez-vous d’attelage de Saumur, prévu début juin, d’autres CSI 5* et 4* programmés à Grimaud, le Longines Paris Eiffel Jumping, pour lequel Virginie Coupérie et Jan Tops ont demandé un report à fin août, ainsi que le CCI 4*-S de Marnes-la-Coquette devant s’achever le 14 juillet.

À l’échelle nationale, on pense à quelques étapes du Grand National, programmées en juin à Notre-Dame-d’Estrées et au Touquet en jumping, à Vittel en complet et à Chaintré en dressage, mais aussi évidemment au Generali Open de France, dont la partie dédiées aux épreuves Poneys était prévue du 4 au 12 juillet, les épreuves Clubs devant se tenir du 18 au 26 juillet au parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron. Sans doute ces deux immenses rassemblements seront-ils repoussés par la Fédération française d’équitation.



Quid des aides à la survie des entreprises et à la relance de l’économie?

Pour les événements de tailles moyenne ou petite, on semble encore naviguer dans une zone grise, dans l’attente de précisions administratives. “Le gouvernement présentera d’ici quinze jours le plan de l’après-11 mai et les détails d’organisation de notre vie quotidienne. Des points de rendez-vous réguliers se tiendront pour que nous puissions adapter les mesures prises et ensemble décider de manière régulière d’ajuster les choses”, a indiqué à ce sujet le Président de la République. On pense aux petits concours nationaux et éventuellement internationaux, mais aussi aux rassemblements de jeunes chevaux, qui doivent relancer une machine totalement à l’arrêt depuis un mois, clouant les cavaliers professionnels dans leurs écuries et empêchant toute valorisation et commercialisation, avec les effets économiques que l’on sait. De leur reprise dépend la date de la tenue des Grandes Semaines de l’élevage, à commencer par celle de Fontainebleau, pour laquelle la Société hippique française travaille sur deux scenarii, fin août ou fin septembre – le second semble plus plausible. Espérons que ces activités pourront revivre dès que possible, sans perdre de vue que “l’objectif premier demeure la santé de tous les Français”, comme l’a rappelé le chef de l’État.

Quant aux aides apportées aux très nombreuses entreprises fragilisées par la crise, le Emmanuel Macron a assuré que le gouvernement irait plus loin que les précédentes mesures mises en place. “Pour les artisans, commerçants, professions libérales et entrepreneurs, le fonds de solidarité apporte une première réponse, mais je sais votre angoisse, je l’ai entendue, je l’ai lue: les charges qui continuent de tomber, les traites, les loyers, les emprunts, c’est pourquoi j’ai demandé au gouvernement d’accroître fortement les aides, de les simplifier, pour vous permettre de surmonter cette période. Je souhaite que les banques puissent décaler toutes les échéances beaucoup plus massivement qu’elles ne l’ont fait et les assurances doivent être au rendez-vous de cette mobilisation économique. J’y serai attentif”, a-t-il déclaré. Attendons là aussi de voir comment cela se traduira dans le monde du cheval.