L’IFCE poursuit LIFE, un projet mettant la génétique au service de la longévité sportive

Conduit par Anne Ricard, chercheuse à l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) et à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, LIFE est un projet de recherche ayant pour objectif de trouver des critères efficaces pour produire des chevaux capables de mener une longue carrière sportive en pleine possession de leurs moyens. Il est financé par le Conseil scientifique de la filière équine. L’IFCE fait ici le point sur les travaux en cours en la matière.



“Il ne peut plus être question d’améliorer la performance en compétition sans se soucier d’améliorer la santé et le bien-être des chevaux de sport, en un mot leur longévité sportive fonctionnelle (durabilité indépendamment de la compétence)”, résume Laura Lascaud dans un article paru sur le site de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE). “Chercher des critères précoces de sélection pour la longévité est ardu: ils sont le plus souvent confondus avec des critères précoces d’aptitude. Et rechercher ces critères précoces sur des chevaux ayant aujourd’hui achevé leur carrière nous limite à ce qui a été mesuré sur ces chevaux à trois ans, soit les modèles et allures anciens au détriment de nouveaux marqueurs biologiques”, rappelle-t-elle avec raison.

“Grâce à la structure pérenne de l’IFCE, nous pouvons construire un protocole original. À partir des indices génétiques de longévité sportive, nécessitant la coordination historique de la Fédération française d’équitation, la Société hippique français et notre système d’information relatif aux équidés (SIRE), nous identifierons deux lots de poulains génétiquement extrêmes pour la longévité. Ils seront mesurés sur une multitude de critères précoces pressentis. Un tel protocole évite d’attendre la fin des carrières, limite la confusion entre environnement et génétique, les critères et la longévité n’étant pas mesurés sur les mêmes individus, permet l’utilisation de critères originaux et augmente la puissance statistique grâce à la précision des indices génétiques”, développe Laura Lascaud.

Pour mener cette étude, un panel d’étalons de sport de toutes origines a été sélectionné. Le projet passe aussi par une phase de mesures sur le terrain. En effet, puisqu’il s’agit de déterminer les critères précoces qui pourraient devenir les indicateurs d’une future longévité, il faut procéder à une caractérisation de chevaux encore jeunes, âgés de deux à cinq ans. L’équipe des techniciens de l’IFCE prend donc régulièrement contact avec les éleveurs ou écuries de valorisation détenant suffisamment de descendants de tel ou tel étalon ciblé. La pré-étude menée en 2017 avait déjà permis de dégager deux groupes d’une vingtaine d’étalons: un groupe produisant des chevaux ayant une forte longévité versus des chevaux ayant une faible longévité. Les résultats ont été publiés dans la lettre de Recherche et développement de novembre 2019.

On a hâte de pouvoir lire de nouvelles publications à ce projet très prometteur.