À Saint-Lô, le Cycle classique de saut d’obstacles reprend sans accroc
Attendue depuis plus de deux mois, la reprise du Cycle classique s’est enfin concrétisée hier matin à Saint-Lô, préfecture de la Manche et chef-lieu du Selle Français, où GRANDPRIX a promené sa caméra. Dans le respect de conditions sanitaires drastiques imposées par la ministère de l’Agriculture, donc dans une ambiance très feutrée, plus de mille deux cents chevaux vont se succéder d’ici jeudi sur la grande piste du Pôle hippique. Dès demain matin, le circuit de saut d’obstacles des Jeunes Chevaux de la Société hippique française reprendra également ses droits à Barbaste, Cluny et Deauville, avant les premières épreuves de concours complet et dressage en juin.
Pièce d’identité, extrait de Kbis, attestation employeur, attestation de la Société hippique française (SHF), livrets des chevaux transportés, registre de transport des équidés, masques, gants et gel hydroalcoolique. Pour pénétrer l’enceinte du Pôle hippique de Saint-Lô, où le Cycle classique de saut d’obstacles a repris hier matin après plus de deux mois de confinement, il fallait montrer patte blanche, et justifier de tout cela. Pour ces concours à huis-clos autorisés de façon dérogatoires par le ministère de l’Agriculture en ce première phase de déconfinement, seuls sont autorisés les cavaliers professionnels, capables de justifier d’un numéro de SIRET et d’une affiliation à la Mutualité sociale agricole.
De plus, avant de ne pas dépasser la jauge maximale de cent personnes sur le site, cavaliers, grooms, responsables, officiels, personnel et même journalistes compris, un seul accompagnant, indispensable et obligatoirement âgé de plus de seize ans, est admis par cavalier et par tranche de cinq chevaux. “Les propriétaires, marchands et coaches ne sont pas conseillés car ils feront monter le nombre de personnes à plus de cent”, indique le protocole sanitaire mis en place par la SHF et appliqué ici à la lettre, comme ont pu s’en réjouir Guillaume de Thoré et Yann Adam, directeurs respectifs de la SHF et du Pôle hippique (voir notre vidéo). “Nous nous donnons le droit de refuser des personnes sur le concours pour un respect des règles sanitaires strictes et sans dérogation.” De plus, outre les heures de passage en piste, les listes de départs mentionnent également une heure limite à laquelle le cavalier doit avoir quitté les lieux, ce qui est tout à fait inédit.
Pour ne pas entraver le commerce, l’une des principales raisons d’être du Cycle classique, les épreuves sont retransmises en direct sur la page Facebook du Pôle hippique. Dans la préfecture de la Manche et chef-lieu du Selle Français, où GRANDPRIX a promené sa caméra, tous les protagonistes de ce petit événement portaient des masques et maintenaient une distanciation sociale, comme si chacun pressentait l’importance de donner le bon exemple à tous les autres acteurs de la filière de l’élevage de chevaux de sport, dont les rassemblements pourraient être soumis à des protocoles similaires pendant plusieurs semaines ou mois. Pour le reste, il faisait beau et relativement chaud, on entendait joyeusement les oiseaux chanter, et le simple fait de revoir des chevaux sauter des obstacles dans des épreuves officielles et homologuées, quels soient leurs qualités, défauts, performances ou résultats, avait quelque chose de presque émouvant. Pourvu donc que cela dure!
Le calendrier du Cycle classique de saut d’obstacles
Voir notre reportage en vidéo