Andreas Helgstrand et ses cinq plus grandes réussites commerciales

Alors qu'il a récemment déclaré songer à viser une participation aux Jeux olympiques de Tokyo l'année prochaine, Andreas Helgstrand, cavalier et entraîneur chevronné, est surtout le protagoniste d’une incroyable success story en matière de commerce de chevaux de dressage. Accumulant les réussites avec un rythme inédit dans cette discipline, le Danois suit une ascension si insolente qu’on n’en oublierait presque ses médailles glanées aux Jeux équestres mondiaux de 2006 et aux Jeux olympiques de 2008 ! Retour sur un portrait paru dans le hors série estival de GRANDPRIX paru pendant l'été 2018.



Avec plus de deux cents chevaux à vendre et soixante-dix employés, dont une vingtaine de cavaliers, Helgstrand Dressage est devenue l’une des écuries de commerce les plus prolifiques et profitables de cette discipline. Aujourd’hui, tout le landerneau du dressage se précipite à Vodskov, un village voisin d’Aalborg, tout au nord du Danemark - que ses acteurs l’assument ou pas… Il faut dire qu’Andreas Helgstrand, cavalier et entraîneur de quarante et un ans, se donne tous les moyens de ses ambitions en ne proposant rien que la crème de la crème. Son créneau ? Des allures exceptionnelles, pour ne pas dire spectaculaires. Résultat : sa structure fait désormais figure de véritable et peut-être seule plaque tournante des meilleurs chevaux, à en juger par la ribambelle de champions qui y ont séjourné ces dernières années. 

Outre les nombreux cracks emblématiques de son succès, le véritable marqueur de la réussite du Danois réside dans sa capacité à s’implanter partout : d’abord en Floride, puis sur deux sites en Allemagne, dont l’un est dédié aux chevaux de saut d’obstacles, en collaboration avec le champion d’Europe suédois Rolf-Göran Bengtsson, tout récemment aux Pays-Bas, et bientôt en France, en partenariat avec Bolette et Jacob Wandt, éleveurs et propriétaires du château de Fontaine, à quelques kilomètres de Bernay, dans l’Eure (lire notre portrait paru en mai 2018 dans Grand Prix Magazine n° 96). Commercialisant une centaine de chevaux par an, Helgstrand Dressage a enregistré en 2017 un chiffre d’affaires de 33 millions d’euros et un bénéfice de 9 millions, contre 4,5 en 2016. Propriétaire et distributeur des meilleurs jeunes étalons du monde, souvent top prices des plus prestigieuses ventes aux enchères, comme Revolution (Westph, Rocky Lee x Rouletto), acquis pour 1,2 million d’euros à deux ans en 2015, ou Don Deluxe (Old, De Niro x Rosario), le businessman, consacré entrepreneur de l’année en 2014 dans son pays, contribue aussi à l’organisation du CHIO (CSIO 3* et CDIO 4*) d’Uggerhalne, juste en face de chez lui.



Omniprésent dans les affaires, le quadragénaire a presque déserté les rectangles de compétition. Il y a pourtant rencontré de beaux succès. On se souvient de la légendaire grise Blue Hors Matiné (DWB, Silvermoon x Matador), médaillée de bronze du Grand Prix Spécial et d’argent de la Reprise Libre en Musique des Jeux équestres mondiaux d’Aix-la-Chapelle en 2006. Et aussi de l’étalon Blue Hors Don Schufro (Old, Donnerhall x Pik Bube I), qui a contribué à la médaille de bronze collective du Danemark aux Jeux olympiques de 2008, à Hong Kong. Si son dernier Grand Prix international remonte à plus de deux ans, Andreas Helgstrand n’a pas tout à fait tiré un trait sur sa carrière de compétiteur. “Je ne peux pas dire qu’elle soit derrière moi. Si le cheval adéquat se présente, je la reprendrai sans doute. En vérité, j’ai employé beaucoup d’énergie à développer mon écurie. Dans le même temps, j’avais de très bons cavaliers capables de présenter les chevaux en concours à ma place. Le haut niveau demande du temps, que je n’ai pas“, tranche-t-il. Il assure en tout cas que cet éloignement n’est aucunement lié aux accusations de maltraitance de chevaux dont il a fait l’objet en 2015. Comme tous ceux qui affichent une réussite insolente, Andreas Helgstrand passionne autant qu’il divise. Pour autant, rien ne semble pouvoir enrayer l’essor de sa “petite“ multinationale.

Cet article est paru dans le hors série du magazine GRANDPRIX n°18 à l'été 2018.