“Ces concours à huis clos répondent à une forte demande des professionnels”, Xavier Trouilhet

Alors que le Cycle classique de la Société hippique française a repris depuis le 25 mai et que le retour des compétitions se confirme à compter du 22 juin à l’échelle nationale et internationale, des concours à huis clos et exclusivement destinés aux professionnels seront organisés un peu partout en France ces deux prochaines semaines. Xavier Trouilhet, gérant du pôle hippique de Lou Chibaou, à Barbaste en Nouvelle-Aquitaine, et président de la commission de saut d’obstacles de la Fédération française d’équitation, justifie ces initiatives et présente un nouveau concept d’épreuves à dotations variables.



Quel est la finalité de ces concours à huis clos?

Ils se déroulent à huis clos et sont réservés aux professionnels, avec des épreuves Préparatoires et Pro. Pour ma part, le week-end prochain (du 11 au 14 juin, ndlr), j’ai établi un programme comportant des épreuves Préparatoires et deux épreuves Pro par jour, avec une Pro 1 le dernier jour. Cette initiative répond à une forte demande des professionnels, qui ont besoin de remettre leurs chevaux en route avant de repartir en CSI.

Dans ce cadre, vous proposez un nouveau format d’épreuves à dotations variables. Quel en est le principe?

La dotation et le montant de l’engagement sont proportionnels au nombre d’engagés. Plus il y a de partants, plus la dotation est élevée. L’engagement évolue proportionnellement par tranche de dix engagés. Cette nouvelle formule concerne les épreuves Pro 1. Nous sommes pour le moment deux à la tester: Philippe Rossi au Pôle européen du cheval du Mans et nous ici. Nous sommes bien conscients que l’engagement coûte encore trop cher. Ce format est destiné à être affiné et amélioré. Nous essayons de trouver un compromis acceptable pour que toutes les parties prenantes, cavaliers, propriétaires et organisateurs, s’y retrouvent. 

Pourquoi avoir initié ce format?

Cette formule inédite est le fruit d’une réflexion menée à l’échelle fédérale au sein d’un groupe de travail animé par Frédéric Morand (vice-président de la FFE en charge du saut d’obstacles, ndlr), Philippe Rossi et moi. Il s’agit d’un test appelé à évoluer. L’idée est à l’origine de cette initiative est de permettre aux cavaliers de continuer à courir de belles épreuves. Pour 80% des cavaliers qui les courent, les épreuves Pro 1 constituent des supports de formation visant à préparer leurs chevaux pour le haut niveau. Ce sont des épreuves conséquentes requérant de très bonnes pistes, des beaux parcours, etc. Nous sommes partis de moyennes nationales que nous avons ajustées en fonction de chaque tranche. Cela a été très compliqué, car toutes les régions ne sont bien évidemment pas logées à la même enseigne. Si les épreuves sont très courues, il y aura beaucoup d’argent à gagner, mais le cavalier qui concourt en Normandie avec à la clé 14.000 euros à gagner n’aura pas le même enjeu que celui du Sud-Est, du Centre ou du Sud-Ouest, où il y a clairement moins d’engagés dans ces épreuves. Si nous parvenons à l’harmonie entre un montant acceptable de l’engagement, des dotations conséquentes et l’équilibre financier de l’organisation, alors nous serons venus à bout de cette équation complexe!

Comment cette nouveauté est-elle perçue?

De nombreux cavaliers m’ont signifié qu’ils trouvaient très bien que nous essayions de faire bouger les lignes. D’autres trouvent le montant des engagements trop élevé. Quand je leur explique la démarche, la nécessité de maintenir ensemble un circuit Pro qui servant de tremplin vers le haut niveau, ils consentent à travailler pour que nous arrivions à trouver une solution optimale permettant de pérenniser ce circuit. En effet, nous ne le maintiendrons qu’ensemble et il est nécessaire, car selon moi, il deviendra compliqué dans le futur, tant économiquement qu’écologiquement, de traverser l’Europe ou le monde pour aller préparer les chevaux.

 

Des concours à huis clos destinés aux professionnels auront lieu à Barbaste, mais aussi à Meyreuil, Nîmes, Barbaste, Le Mans, Liverdy-en-Brie, Sancourt et Bonneval.