Xavier Marie met en vente le haras de Hus
Xavier Marie a confirmé à GRANDPRIX la mise en vente du patrimoine bâti, du cheptel et des activités équines du haras de Hus, situé au Petit-Mars, en Loire-Atlantique. Fondateur et ancien président de Maisons du Monde, l’entrepreneur qui s’est aujourd’hui réorienté dans l’univers de la mode entend s’éloigner du cheval de sport pour mieux se tourner vers les Pur-sang de course. Pour le Hus, il aimerait trouver un repreneur et assure ne pas vouloir tout vendre à la découpe.
“Le château du Pont-Hus et toutes les installations du haras de Hus sont à vendre mais également toutes les activités du haras (élevage, centre de reproduction et écurie de valorisation) et les chevaux de sport et d’élevage”, a confirmé Xavier Marie ce soir à GRANDPRIX. Cette information, qui agitait “Radio paddocks” depuis quelques jours, ne devrait pas passer inaperçue. Il faut dire que le haras de Hus a occupé le devant de la scène à plusieurs titres dans le monde équestre français. D’abord en tant que propriétaire de chevaux de haut niveau associés à de grands cavaliers. Il y a eu Kevin Staut, qui avait accumulé un nombre incalculable de succès avec Silvana, médaillée d’argent par équipes aux Jeux équestres mondiaux de Lexington en 2010 puis aux Européens de Madrid en 2011, et tant d’autres chevaux de 2009 à fin 2011, devenant d’ailleurs numéro un mondial. Puis il y a eu Michel Robert et le Belge Grégory Wathelet, médaillé d’argent individuel aux championnats d’Europe d’Aix-la-Chapelle en 2015 avec Conrad. Jusqu’à aujourd’hui, Jessica Michel-Botton, qui avait participé aux Jeux olympiques de Londres avec Riwera de Hus, continue de valoriser les produits de dressage du haras aux côtés de son époux Gilles Botton, en charge des chevaux de jumping, sans oublier Nicolas Touzaint en concours complet.
Le haras de Hus voulait aussi – et peut-être surtout – devenir un poids lourd dans le secteur de l’élevage avec de très grandes ambitions et des investissements colossaux, en France, en Belgique, aux Pays-Bas, au Danemark et surtout en Allemagne, dans des chevaux au fort potentiel génétique et sportif, pour le saut d’obstacles d’abord, puis le dressage et le concours complet ensuite. En la matière, on sait la réussite bien plus hasardeuse et périlleuse qu’en sport, mais Xavier Marie a incontestablement réveillé le tout petit monde de l’élevage français de chevaux de dressage et aussi parfois agacé les prestigieux haras historiques du saut d’obstacles. Avec l’avènement de Dorian Grey de Hus, fils du défunt Don Juan (KWPN, Jazz x Krack C) et d’une clone de Poetin (Berl-Brand, Sandro Hit x Brentano II), il tient son plus grand succès puisque de nombreux observateurs promettent un destin olympique à ce Selle Français de sept ans, cinquième du mondial des cinq ans en 2018 à Ermelo avec Jessica Michel.
“Je ne vendrai que si je trouve un acquéreur pour l’ensemble”
Parmi les autres bons chevaux nés au Petit-Mars, à vingt-cinq kilomètres au nord de Nantes, en Loire-Atlantique, citons également l’étalon Tsunami de Hus (ISO 154, SF, L’Arc de Triomphe x Argentinus), Farouk de Hus (ISO 148, Z, For Hero et Banda par Argentinus), Charlot de Hus (ISO 146, SF, Conrad x Lavaletto), Riga de Hus (ICC 145, Han, Rascalino x Diamond Hit), Feeling de Hus (ISO 149, Z, For Hero et Coree par Cornet Obolensky), Faust de Hus (ISO 143, Z, For Hero x Lavall I), Cambridge de Hus (ISO 142, SF, Conrad x Unistar), Caféine de Hus (ISO 142, Z, Cosinhus x Trophée du Rozel), Brooklyn de Hus (ISO 141, SF, Conrad x Fergar Mail), Anibale de Hus (ISO 141, SF, Conrad x Argentinus), Duras de Hus (ISO 140, SF, Ugobak des Baleines x Locato), Cougar de Hus (ISO 140, Z, Cosinhus x Argentinus) et Broadway de Hus (ICC 140, SF, Seigneur du Grand Pré x Crève Cœur).
Le fondateur et ancien président de Maisons du Monde, qui poursuit désormais sa carrière d’entrepreneur dans l’univers de la mode, aspire à autre chose et à vivre sa passion du cheval dans les courses. “En fait, je souhaiterais trouver un repreneur qui veuille continuer le haras de Hus avec beaucoup d’ambition. Je ne vendrai pas cheval par cheval. Je ne vendrai que si je trouve un acquéreur pour l’ensemble car je veux que les quinze années d’évolutions du haras soient valorisées et pérennisées. J’ai envie de changement, envie de laisser le hasard décider pour moi de mon prochain lieu de vie… Et le sport équestre me passionne moins. Pourtant, les chevaux me passionnent toujours autant. Du coup, j’ai envie de partir dans les Pur-sang de galop. Le cycle (production, valorisation, commercialisation, ndlr) est plus court et correspond mieux à mon tempérament. Paradoxalement, je suis très bien ici, et si je ne trouve pas le bon acquéreur, je serai également content de rester et de continuer le Hus. Je réduirai alors un peu la voilure de l’élevage en sport au profit du Pur-sang, mais je continuerai toutes les activités…”, conclut-il.
Entre le patrimoine bâti, le cheptel et les activités équines du haras, un éventuel repreneur ne devrait pas seulement être motivé et ambitieux. Il devrait aussi être prêt à débourser une considérable somme d’argent…