L’IFCE publie son rapport d’activité 2019, entre modernisation constante et situation financière périlleuse

Alors qu’il a fêté ses dix ans d’existence le 22 janvier dernier, l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation (IFCE) a récemment publié son rapport d’activité pour 2019. L’année écoulée aura été marquée par la signature de son Contrat d’objectif et de performance (COP) 2018-2022, et par la poursuite de la transformation de l’établissement en acteur au service de la filière équine française. Des projets multiples, des réorganisations et des difficultés financières persistantes : synthèse de douze mois teintés d’enjeux majeurs pour un institut qui trouve peu à peu sa place dans la filière. 



Fixant avec les autorités de tutelle, le Ministère de l’agriculture et de l’alimentation et le Ministère des sports, les objectifs de l’établissement pour une période donnée, le COP 2018-2022 de l’IFCE a été signé le 22 mai 2019. Selon un mode collaboratif incluant les agents, il a été décliné dans la foulée en Projet d’Établissement (PE), sous forme d’objectifs opérationnels. L’axe stratégique central de ce nouveau COP est de mieux servir les acteurs de la filière équine. 

Pour ce faire, l’IFCE a approfondi son rôle de soutien à une concertation intra-filière difficile par nature en raison des intérêts différents voire divergents de ses acteurs, s’emparant avec eux de problématiques transversales. En 2019, ont ainsi été a initiés des questionnements sur l’utilisation du cheval et son acceptabilité sociale dans un monde en évolution, le bien-être animal, ou la structuration du réseau de surveillance sanitaire des équidés sur le territoire national. En 2020, la finalisation de la Politique Agricole Commune (PAC) 2021-27 sera un sujet central. 

Afin de soutenir le développement de la filière, l’IFCE a endossé son rôle d’institut technique de référence en s’engageant encore davantage dans la recherche et l’innovation, viaune collaboration avec des équipes de recherche ou partenaires industriels. Plateforme où sont centralisées les demandes et propositions de la filière, il a initié près de quatre-vingt-dix études en 2019. L’établissement a aussi continué à mettre à disposition des données économiques et sociales, qui sont autant d’outils stratégiques d’aide à la décision. Et il a pris part à des projets internationaux parmi lesquels EQWOS, programme de coopération transfrontalière incluant la France, les Flandres et la Wallonie. La finalité en est créer un cluster équin rendant ce territoire leader en Europe du “cheval toutes disciplines”

L’IFCE a également repositionné son offre de formation. De nouveaux produits ont été proposés, comme un DEJEPS support attelage à Uzès. Au total, 160 000 heures de formation ont été dispensées, dont 93 400 à Saumur. Quant au Cadre Noir, s’il a bénéficié de la hausse du tourisme en Anjou pour accroître le nombre de spectateurs de ses représentations et ses recettes (respectivement de +2 et +4%), il a pour impératif de se moderniser et de devenir un atout majeur des missions de recherche-développement et de formation de l’établissement.



Modernisation et contrôles renforcés

S’il est au service de la filière cheval, l’IFCE est aussi le bras agissant de l’État, pour qui il est chargé d’en favoriser le développement, de sécuriser la traçabilité sanitaire et zootechnique des équidés, et de contribuer aux politiques de soutien des sports équestres. En 2019, le premier axe s’est traduit – entre autres actions –, par l’accompagnement et le conseil des quarante-et-une associations de race devenues organisme de sélection.  Pour assurer une meilleure traçabilité de équidés, la base SIRE a poursuivi sa modernisation en même temps que sa dématérialisation. Et les contrôles sanitaires et d’identification des animaux par les soixante-trois agents assermentés de l’IFCE ont été multipliés, qui ont mis à jour une nécessité de remise en conformité dans 40 % des cas (équidés en absence totale d’identification et/ ou non déclaration de lieu de détention).  

Enfin, l’IFCE a accompagné la mise en œuvre du projet de performance de la FFE par des leviers multiples : accueil des pôles France FFE Seniors et jeunes de concours complet ainsi que du Pôle France FFE de voltige, suivi des cavalières de para-dressage que sont Céline Gerny et Chiara Zenati, organisation de compétitions telles que le Grand National de Saumur, ou encore, participation du lieutenant-colonel Thibaut Vallette aux championnats d’Europe de complet à Luhmühlen et de Raphaël Berrad au championnat du monde d’attelage en paire avec des chevaux de formation.



Une situation financière toujours périlleuse

Depuis sa création, l’IFCE pâtit d’effectifs salariaux trop importants et aux compétences partiellement inadaptées au regard de son recentrage sur ses missions de service public et de son abandon de l’étalonnage. C’est pourquoi, en 2019, il a poursuivi les efforts de réduction de ses effectifs, passés de 705 à 668 équivalents temps plein (ETP), soit une diminution de 5%. Outre l’accompagnement personnalisé des agents volontaires pour partir, il a déployé des relocalisations, et mis l’accent sur la formation professionnelle des personnels restants. L’objectif pour la suite est une diminution de 36 ETP par an jusqu’à 2022.   

Malgré cela, la situation financière de l’IFCE reste préoccupante. S’il a fini l’année 2019 sur un budget excédentaire d’environ 1,4 M€, c’est grâce à une consommation des crédits de fonctionnement comme d’investissement inférieure à ses autorisations d’engagement, ainsi qu’aux produits exceptionnels issus de la vente des sites de Compiègne, Tarbes et Saint-Lô. Les recettes tirées des prestations qu’il a vendues ont en revanche été légèrement inférieures à ses objectifs (17,5M€ contre 18 M€ attendus). Et une évaluation des risques budgétaires amorcées en 2019 a conclu à un déficit de 1,4M€ en 2022.    

Le rapport complet ici