“En tant qu’organisateurs, nous allons nous conformer à ce qui nous sera demandé”, Jacques Couderc

L’annonce de la reprise des concours internationaux à compter du 17 juin a suscité de nombreuses interrogations au sein de la communauté équestre, notamment quant au déroulement des manifestations et au degré de restriction sanitaires qui y seront imposées. À l’aube de la reprise tant attendue de la saison après trois mois d’interruption dus à la pandémie de Covid-19, le président du comité organisateur du CSI de Royan Jacques Couderc a répondu aux questions de GRANDPRIX. 



Comment appréhendez-vous la reprise des concours ? 

C’est une très bonne nouvelle pour nous ! Après, tout dépendra de quelles seront les exigences de l’État en ce qui concerne le déroulement des manifestations et les mesures d’hygiène à mettre en œuvre. 

Justement, quelles dispositions sanitaires vont-être prises concrètement ? 

En tant qu’organisateurs, nous allons nous conformer à ce qui nous sera demandé. S’il faut mettre à disposition du gel désinfectant, nous le feront. De même qu’à Royan nous avons la chance d’avoir énormément d’espace, alors s’il faut espacer les tables, il n’y aura aucun problème. Certains parlent de porter des masques dans les paddocks, je ne pense pas que ce sera obligatoire, mais si ça l’est, alors nous le respecterons. En ce qui concerne la partie restauration que nous assurons sur nos évènements, tout devrait a priori revenir à la normale à partir du 22 juin. Pour le moment, nous prévoyons de faire fonctionner le restaurant normalement, en fonction des règles en vigueur dans le domaine. Je pense que nous en saurons plus à ce sujet très prochainement. Pour le reste, un protocole a été mis en place par la FEI et débute au 1er juillet, alors nous allons faire en sorte de nous conformer à ce protocole. Nous n’allons pas faire de zèle mais nous n’allons pas non plus ne rien faire ou faire n’importe quoi. 

Avez-vous reçu des consignes particulières de la part de la FFE ? 

Pas du tout. Mais la fédération fait ce qu’elle peut, elle a déjà soumis plusieurs propositions de protocole de fonctionnement à la ministre des Sports, mais ils ne sont pas encore tombés sur un accord. En attendant, nous avons déjà perdu trois mois de concours, alors il est temps que nous puissions reprendre nos activités. 

Savez-vous comment cela va être contrôlé ? 

Ce sera probablement fait par les préfets des régions. En vérité, nous n’en savons pas beaucoup plus pour le moment. Nous allons attendre les consignes qui arriveront après le 22 juin car il semblerait que ce soit une limite au-delà de laquelle peu de règles seront maintenues. 

Dans quelles mesures l’arrêt total de la compétition pendant trois mois vous a-t-il impacté ? 

Habituellement nous organisons vingt-six manifestations à l’année, en comptant les trois disciplines (dressage, saut d’obstacle et complet, ndlr). À cause de la pandémie, nous avons annulé deux gros concours de jumping nationaux et plusieurs concours de dressage et de complet, ainsi que les Jeunes Chevaux. Au total nous avons perdu sept manifestations. Mais dans notre malheur, nous avons eu de la chance car nous avons pu organiser trois CSI, qui ont d’ailleurs été retransmis par GRANPRIX.tv, juste avant le confinement. Désormais, nous faisons partie des premiers à redémarrer, alors nous ne pouvons pas nous plaindre. 

Avez-vous reçu beaucoup de demandes d’engagements ? 

Nous en avons pas mal, mais normalement, il était prévu d’éviter de rajouter des dates qui n’étaient pas prévues au départ. Finalement, la fédération a fait l’inverse. Ils ont autorisé les comités régionaux à donner des dates en plus à des organisateurs. Cela a tout de même des conséquences sur notre concours. Toutefois, nous avons pas mal d’étrangers, comparé aux années précédentes. Bien que les concours aient déjà repris à certains endroits comme en Belgique par exemple, les étrangers ont aussi besoin d’avancer, et heureusement. 

Avec un avenir incertain et une saison bouleversée, comment se gère l’établissement du calendrier de concours pour les semaines et les mois à venir ? 

Personnellement, je n’ai pas demandé de rajout de date. J’ai simplement fait décaler les deux dates qui étaient initialement prévues fin juin d’une semaine parce qu’au départ, la FEI avait annoncé une reprise des concours au 1er juillet. Mais finalement nous aurions pu commencer fin juin, ce qui aurait été préférable pour nous puisque nous aurions eu moins de concurrence. Cela vient du fait que la FEI ait communiqué en disant qu’ils préparaient un protocole effectif à partir du 1er juillet, ce qui prêtait à penser que les concours ne pourraient pas reprendre avant cette date butoir, mais en réalité, ils l’ont autorisé. Nous nous sommes un peu fait avoir par cela, car il est vrai que nous aurions préféré ne pas changer nos date. De toute façon il était prévisible qu’à partir du moment où la saison allait pouvoir reprendre, ce serait la pagaille. Je pense que cela aurait pu être évité, mais le choix politique a été autre. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose que d’avoir laissé se faire une augmentation anarchique du nombre de dates. Cela va avoir pour effet que les concours ne seront pas forcément rentables.