Eddy Sans raconte sa reprise de la compétition internationale à Luhmühlen

Chez les Sans, le concours complet se pratique en famille. Le week-end passé, Eddy et son fils Romain ont été les premiers tricolores à reprendre la route des compétitions internationales en se rendant au CCI 3*-S de Luhmühlen, en Allemagne. Entre remise en route des chevaux de tête pour le fils et formation d’un cheval d’avenir pour le père, ce dernier revient sur leur première expérience internationale de l’année 2020.



Comment avez-vous vécu votre retour sur la scène internationale après des semaines de confinement ?

Nous sommes très heureux de retourner en concours. Nous en avions déjà fait un premier concours au Lion d’Angers avec les jeunes chevaux il y a quinze jours, mais nous sommes surtout ravis de reprendre la route des internationaux ! Tout n’était pas encore clair pour la reprise des internationaux en France au mois de juin, ce qui fait que nous avons pris la décision d’engager le concours de Luhmühlen. Nos voisons allemands ont été déconfinés avant nous, ce qui explique l’organisation de cet international plus tôt que sur le sol français. On sait que les concours y sont toujours très bien organisés car il s’y tient habituellement un CCI 5*-L, et qu’ils ont également accueilli les derniers championnats d’Europe de concours complet. L’accueil était vraiment parfait, l’organisation était à la fois rigoureuse et simplifiée. Nous n’avons remarqué aucun changement ou aucune nouvelle mesure par rapport à avant le confinement. 

 Comment s’est déroulée la compétition pour votre fils Romain et vous ? 

Au niveau sportif, il s’agissait d’un concours de rentrée pour Romain et moi. Lui avait emmené ses chevaux de tête, Unétoile de la Serre et Dexter Z (finalement quarante-quatrième et vingt-troisième, ndlr), avec lesquels il a couru tranquillement et pour lesquels tout s’est parfaitement passé dans le CCI 3*-S. De mon côté, j’avais emmené Immer S.A., qui, du haut de ses sept ans, est encore un peu inexpérimenté pour ce niveau d’épreuves. Il a réalisé un bon dressage (67,04%, ndlr) et s’est parfaitement comporté lors de l’épreuve de saut d’obstacles (sans faute aux obstacles et deux points de temps dépassé, ndlr) lors de laquelle il a très bien sauté. Sur le cross, il a réussi un très bon début de parcours, mais je pense qu’il s’est fait un peu peur à mi-parcours sur une grosse palissade placée derrière un trou. Il y a fait un très gros saut. Arrivé à la fin de parcours, nous avions une dent de scie sur trou, devant laquelle il s’est arrêté, certainement à cause du gros effort précédent. Il était sûrement un peu moins confiance face à cette deuxième difficulté avec un trou.  

Je vais le déclasser d’un niveau pendant un concours ou deux, je l’ai engagé au CCI 2*-S de Jardy la semaine prochaine pour le remettre en confiance. Je crois beaucoup en Immer, mais je pense qu’il faut y aller doucement avec lui pour qu’il prenne le temps de s’endurcir mentalement. Il est encore un peu émotif. Je ne l’ai que depuis un an, et cela ne fait également qu’un an qu’il fait du concours complet puisqu’il avait seulement quelques parcours de jumping à son actif avant d’arriver dans mes écuries. C’est un cheval avec beaucoup de moyens, il saute très bien, tout est facile pour lui en dressage, je pense qu’il pourra faire du 4*, mais je ne peux pas dire dans combien de temps ! (rires) Il ne faut pas que j’aille trop vite avec lui.

 Quelle sera la suite du programme pour vous ? 

Nous allons emmener presque tous nos chevaux à l’international de Jardy, qui sera la véritable reprise pour la plupart d’entre eux. Leur comportement sur ce concours définira la suite de notre saison un peu particulière. La jument de Romain, Unétoile, a pris part au CCI 3*-S ce week-end pour préparer le CCI 4*-S de Jardy. Il aura également Unesco de Tael dans le CCI 3*-S et Dakodack de Tael dans le CCI 2*-L. Je récupère donc Sahib Fontanel qu’il monte habituellement dans le CCI 3*-S puisqu’il a trop de chevaux ! (rires) Quant à Tom du Cers, qui s’était blessé à Saumur avant le confinement, il va doucement reprendre le travail, et, s’il est prêt, nous ressortirons en concours à l’automne, sinon, vu la saison peu orthodoxe, nous attendrons l’année prochaine.