Le Selle Français tient son assemblée générale à distance
Le stud-book Selle Français a tenu son assemblée générale mercredi soir en visioconférence. Une nouvelle technique imposée par la pandémie de Covid-19 mais qui pourrait avoir un prolongement dans l’avenir.
Une technologie d'avenir?
Dans tous les domaines d’activité, la visioconférence a pris une importance grandissante depuis ce printemps et la pandémie qui a contraint à la restriction des rencontres physiques. Le stud-book Selle Français a adopté cette méthode de réunion à distance pour tenir son assemblée générale annuelle, ce mercredi 1er juillet à 18h. Une assemblée générale non élective, puisque le deuxième mandat de Pascal Cadiou n’arrivera à échéance qu’en 2022.
Le président du stud-book Selle Français, qui a animé cette réunion depuis les locaux du stud-book, à Samoreau en Seine-et-Marne, s’est montré satisfait à l’issue de cette première expérience. “La visioconférence est un bon outil, qui permet à des gens qui ne se déplaceraient pas de pouvoir suivre et participer à l’assemblée générale. Il faudra peut-être ajuster les choses pour qu’il y ait plus d’interactivité. Au niveau technique, cela me semble avoir été bien maîtrisé. On peut organiser des votes, dont les résultats s’affichent immédiatement. Nous allons donc peaufiner, mais c’est un système intéressant. En deux ou trois heures, l’assemblée a été bouclée et personne ne s’est déplacé. Elle a eu lieu à un horaire qui n’a embêté personne sur le plan professionnel… Je ne sais pas si ce sera pérennisé, mais notre assemblée se déroule souvent en mai et ce n’est pas la période la plus propice pour que les éleveurs se déplacent.”
Ne pas confondre vitesse et précipitation
Dans son rapport moral, Pascal Cadiou a souligné les actions en cours et particulièrement:
- L’accord avec les étalonniers pour le programme Génétique Avenir en 2014, qui a boosté l’utilisation des jeunes reproducteurs et répond aux critères de progrès génétique;
- La transparence des jugements lors des championnats, avec l’affichage des notes en direct, fait partie des évolutions appréciées par les éleveurs, notamment pour son caractère pédagogique;
- Les Espoirs du Complet mettent sur le devant de la scène une discipline et des éleveurs producteurs de médailles qui trop souvent travaillaient dans l’ombre de ceux récompensés en saut d’obstacles;
- Le choix d’encourager les meilleurs chevaux de trois ans Sport au niveau régional s’est traduit en 2019 par une augmentation significative de 10% du nombre de chevaux caractérisés;
- Des efforts particuliers sur la formation des juges, avec la création d’un pool de formateurs, la poursuite de l’harmonisation de la terminologie et des notations;
- Les nouveaux outils mis à disposition des éleveurs avec notamment le nouveau site etalonsf.fr, qui regroupe de nombreuses informations et statistiques sur les reproducteurs, pour permettre aux éleveurs d’affiner leur sélection;
- Plus spécifiquement en 2019, les évolutions du calendrier de qualification des mâles de deux et trois ans avec un décalage à l’automne et un championnat en tout début d’année, ainsi que le succès de la collaboration avec les associations régionales, ont répondu aux attentes des éleveurs pour mieux préparer et valoriser leur production.
Le président du SF entend poursuivre les réformes engagées et trouver d’autres innovations, mais sans prendre de décisions trop hâtives. “Depuis le début, il nous tient à cœur d’essayer d’aller de l’avant, en respectant les rythmes qui sont liés à la réflexion et la compréhension des évolutions. On nous reproche parfois de ne pas aller assez vite, ou assez loin, au niveau des réformes, mais même s’il faut continuer à bouger et opérer des changements de fond, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Nos objectifs sont de donner les moyens aux éleveurs d’améliorer leur schéma de sélection pour faire en sorte qu’ils produisent un cheval correspondant au marché et qu’ils puissent le vendre le mieux possible. Nous allons essayer d’être encore plus actifs dans l’aide à la commercialisation. C’est un travail sur du long terme.”
Trouver de nouveaux moyens de financement
Lancé au début du premier mandat de Pascal Cadiou, le programme d’encouragement à l’utilisation de la jeune génétique semble porter ses fruits. “Ces encouragements ont été bénéfiques. Quand nous avons commencé à travailler sur ce programme, en 2012 et 2013, environ 10% de notre production était issue de jeunes étalons. Aujourd’hui, nous sommes arrivés à un quart. Quel que soit le type d’élevage, la bonne proportion serait un tiers. Nous n’y sommes pas encore, mais nous nous en rapprochons, d’autant qu’il faut également inclure les jeunes juments dans ce calcul. L’utilisation des jeunes reproducteurs est une source de progrès génétique extrêmement importante.”
La grande innovation de l’année écoulée a été le changement des dates des qualificatives des jeunes mâles et de la finale, qui se déroule désormais en février, durant le salon des étalons de Saint-Lô. « En 2018, nous avons initié l’organisation des qualificatives à l’automne, avec un testage pour les trois ans et demi et un championnat en début d’année suivante pour ceux qui prenaient trois ans. Globalement, cela répond à l’attente des éleveurs. Maintenant, il faut monter en puissance, que le testage devienne un rendez-vous et que le championnat en début d’année, pendant le Salon des étalons, attire encore plus les acheteurs étrangers.”
Enfin, pour ce qui est du nerf de la guerre, Pascal Cadiou estime que les finances de l’association sont saines. Il se félicite de l’optimisation des coûts, tout en étant conscient qu’il faudra continuer à développer des services et partenariats, pourvoyeurs de nouvelles recettes. “Une de nos satisfactions est d’avoir optimisé la maîtrise de nos coûts. Je n’ai pas l’impression que nous fassions moins qu’avant, mais nous le faisons avec 400.000 à 500.000 euros de charges en moins. Les encouragements, qu’ils proviennent du ministère de l’Agriculture ou du fonds EPERON, risquent fort de s’amenuiser dans les années à venir donc nous devons optimiser notre budget et trouver des moyens supplémentaires de financement, avec d’autres sources de revenus.”