Dans les coulisses du stage solidaire donné par Rodolphe Scherer dans l’Oise

Le premier week-end de juillet, un stage solidaire de concours complet s’est déroulé aux écuries de la Taulette, à Lassigny dans l’Oise. Une belle occasion pour le champion vendéen Rodolphe Scherer de redécouvrir les Hauts-de-France mais surtout de contribuer au grand élan de solidarité visant à soutenir les centres équestres et poney-clubs les plus durement frappés par la crise. Reportage.



Les 4 et 5 juillet, les écuries de la Taulette, à Lassigny dans l’Oise, ont accueilli un stage solidaire ouvert aux cavaliers de concours complet et animé par le cavalier olympique Rodolphe Scherer, quatrième des Jeux de Sydney en 2000 avec Bambi de Brière et quatrième par équipes aux Jeux d’Atlanta en 1996 avec Urane des Pins. Cet évènement s’est déroulé en deux sessions d’une journée, avec des cavaliers différents et de niveaux hétérogène. Il comportait deux séances: une de dressage le matin et une de cross l’après-midi. Le but premier de cette initiative était de récolter des fonds pour aider les centres équestres et poneys-clubs des Hauts-de-France les plus touchés par la crise économique liée aux mesures de confinement prises pour endiguer la pandémie de Covid-19. Les stages solidaires de complet proposés dans la région ont d’ailleurs été les premiers à afficher… complet!

Une grande première pour Rodolphe Scherer, invité par Pascaline Pertusa, référente de la commission de concours complet du comité régional d’équitation des Hauts-de-France, et qui était rarement venu dans ce coin de France. “J’ai dû adapter mon stage car j’ai l’habitude d’animer des stages de deux jours avec les mêmes cavaliers. Là, j’ai proposé une séance de travail sur le plat afin de découvrir les chevaux et les cavaliers mais aussi pour les remettre en route avant la séance de cross de l’après-midi”, explique le champion vendéen. En fonction des cavaliers, les chevaux ont pu continuer à travailler pendant le confinement ou ont parfois vécu des vacances au pré. “Il faut remettre des choses en place avec le cavalier par rapport à son cheval. Il ne faut pas oublier qu’on est pilote mais aussi entraîneur. Il s’agit donc de les aider à repartir de l’avant en leur faisant travailler les bases”, poursuit Rodolphe Scherer. “Je ne connaissais aucun des quarante participants, ce qui m’a donc permis de faire connaissance avec autant de nouveaux cavaliers et de leur faire partager ma démarche de travail. Je trouve cela bien.”



“Idéal pour se remettre dedans tranquillement”

Le premier groupe s’est mis en selle le samedi matin dès 8h30. Anaëlle, cavalière de niveau Club 1, a consciencieusement préparé ce stage. “J’ai un peu repris le cross mais aussi le saut d’obstacles les semaines précédentes, ma jument n’ayant pas travaillé pendant le confinement. Cela m’a permis de me remettre en route. » La saison ayant été interrompue pendant trois mois, elle en a profité pour réviser ses fondamentaux en vue des compétitions à venir. “Je suis assez satisfaite de la façon dont nous avons travaillé. Cela fait du bien.” Inscrite dans la session du dimanche, Marthe François, cavalière de niveau Amateur 1 et gérante d’une écurie ayant pu continuer à faire travailler ses chevaux pendant le confinement, ne dit pas autre chose. “C’est un moyen de relancer mon cheval en cross ailleurs que chez moi avant de repartir en concours. Rodolphe Scherer s’est montré très intéressant et ce stage m’a semblé idéal pour se remettre dedans tranquillement. De plus, sa méthode est la même que celle que j’applique avec mes chevaux.”

“Ici, les lieux sont super, il y a une bonne carrière, un manège et un cross pour les cavaliers de tout niveau. Pour organiser des stages, il y a vraiment tout ce qu’il faut”, conclut pour sa part le cavalier de haut niveau. De fait, les écuries de la Taulette sont “parfaitement adaptées à ce sport, donc organiser un stage solidaire de complet était une évidence”, vante Rodolphe Carli, dirigeant de cette structure picarde. “À terme, le but est de faire de la Taulette un pôle régional de complet. D’ici deux ans, nous essaierons de proposer des épreuves Amateur Élite et Pro 2.” Cela permettrait de développer réellement le complet dans les Hauts-de-France.