"Ce serait bien d’aller chercher la médaille de bronze par équipes”, Stella Briand

Jeune cavalière de quatorze ans, Stella Briand participera pour la deuxième fois aux championnats d’Europe Enfants de dressage dans quelques jours. Entraînée au Pôle équestre de Pierrelatte par sa mère, Peggy Kaczmareck-Briand, ancienne cavalière de dressage professionnelle et instructrice BEES 2ème degré, la Drômoise a retrouvé les rectangles depuis deux ans, après s'être consacrée au saut s'obstacles. À quelques jours de prendre la route pour la Hongrie, Stella Briand s’est confiée à GRANDPRIX pour évoquer son futur dans la discipline du dressage, mais aussi en jumping.



C’est la seconde fois que vous êtes sélectionnée pour les championnats d’Europe Enfant de dressage, qui se dérouleront en Hongrie du 9 au 30 août. Cela doit être une grande satisfaction ? 

Oui, je suis très contente, c’est une super nouvelle. Déjà, je ne m’attendais pas du tout à ce que les championnats se déroulent en raison de l’épidémie de Coronavirus. Cette annonce était un peu inespérée. Il faut reconnaître que pendant le confinement, j’ai eu la chance d’avoir accès à mes écuries. Donc j’ai pu continuer à m’entraîner. À cette période-là, je commençais déjà à faire toutes les figures juniors parce que cette année est ma dernière saison en catégorie enfant. Mais vers la sortie du confinement, j’ai reçu un mail en disant qu’il y allait peut-être avoir les championnats d’Europe. Avec mon entraîneur, qui est ma mère, nous nous sommes tout de suite remises au travail, tout en rebasculant vers le niveau enfant. C’est vrai que j’ai eu la chance d’y participer pour la première fois l’année dernière. J’avais été sélectionnée dans le but de prendre un maximum d’expérience. J’étais la cavalière la plus jeune de l’équipe, mes coéquipiers de l’année dernière sont donc tous passés en Juniors en 2020. Le but était d’être potentiellement reprise cette année, ce qui est maintenant le cas ! 

Quels sont vos objectifs pour ces championnats ? 

Il faut savoir que l’année dernière nous avons frôlé la médaille de bronze en équipe. Malheureusement, au moment où allait passer la quatrième cavalière de notre équipe, qui était la plus performante, il y a eu un gros orage. À ce moment-là, l’épreuve s’est arrêtée plusieurs fois. Cela fut très compliqué, et malheureusement, elle a fait une contre-performance. En tout cas, on n’a pas reçu la note que l’on attendait, alors qu’elle avait déroulé des reprises à 70 % toute la saison. C’est pour cela que cette année, ce serait bien d’aller chercher au moins la médaille de bronze par équipes et de prendre notre revanche. J’aimerai aussi participer à l’épreuve individuelle. Comme cette épreuve se déroule le troisième jour, j’aurai déjà fait avant l’épreuve “préparatoire” pour l’épreuve par équipes le deuxième jour. Il faudra d'abord faire une bonne performance sur la première épreuve, dans le but de donner une impression positive pour l’épreuve par équipe le lendemain. C’est le moment où il faudra vraiment donner son maximum pour essayer d’être sur le podium. Et si on fait une bonne performance en équipe, je ferai l’épreuve individuelle. 

Comment vont se passer les deux prochaines semaines avant les championnats ? 

Je me sens plutôt bien. Je ne fais pas d’entraînements beaucoup plus intensifs. Bien sûr, on se prépare pour être dans les meilleures conditions aux championnats. Mais on ne va pas pour autant pousser nos chevaux. 

Quel cheval allez-vous emmener ?

Le cheval que je vais prendre s’appelle U2 Jass du Derby. C’est le cheval de ma mère. Je l’ai récupéré il y a deux ans, quand je me suis mise à vraiment pratiquer le dressage. Avec lui, j’ai directement commencé les épreuves Enfant. C’est un cheval qui est très attachant, bien qu'il soit plutôt derrière la jambe. Je poursuivrais dans les épreuves junior avec lui l’année prochaine. Après, si une occasion se présente de monter un autre cheval, j’étudierai toutes propositions. 

Travaillez-vous d’autres chevaux ? 

Pour les compétitions de dressage, je ne monte que ce cheval. Mais j’ai deux autres chevaux de saut d’obstacles que je sors en compétitions : Coup de Cœur de Rislois, qui tourne sur 1,25m et devrait bientôt débuter les 1,30m. Je monte également deux autres poneys, qui me sont confiés en dépôt vente afin que je les valorise. 



“Mes chevaux de saut d'obstacles peuvent tous dérouler la reprise des children facilement”, Stella Briand

Comment s’est passé le confinement ces derniers mois ?

Cela s’est plutôt bien passé. J’ai eu la chance d’avoir ma mère qui a pu m’entraîner plus souvent que d’habitude. Le reste du temps, elle est vraiment très prise avec tous les cours et les formations qu’elle donne quotidiennement. En plus de cela, elle doit gérer l’écurie de compétition qui compte une trentaine de poneys et chevaux. 

Pourquoi pratiquer le dressage et le saut d’obstacles ? 

J’ai toujours fait de l’obstacle depuis que je monte à cheval. Mais j’ai aussi fait un peu de dressage à l’âge de sept ou huit ans, dans des épreuves Poney 3, avec un petit poney B. J’ai d’ailleurs été championne régionale dans cette catégorie. Mais je louais cette ponette. Alors, quand je l’ai rendue, j’ai arrêté le dressage et me suis exclusivement consacrée au saut d’obstacles, jusqu’à l’année dernière. Quand Muriel Léonardi est venue animer un stage fédéral dans nos écuries, je commençais tout juste à reprendre le dressage. J'ai donc pu y participer et à la suite de cela, on m’a proposé de participer à plusieurs concours. J’ai progressé et été sélectionnée en équipe de France. En fait, j’ai recommencé à faire du dressage un petit peu toute seule. J’avais déjà un bon cheval de disponible. Et puis, naturellement, je dresse mes chevaux d’obstacles. Ils peuvent tous dérouler la reprise du niveau Enfnat facilement. Je ne pense tout de même pas les emmener en compétitions officielles de dressage. De toute façon, j’ai toujours continué le dressage hors concours. C’est ma mère qui m’a poussé à pratiquer la discipline du dressage, et je suis très reconnaissante envers elle parce que cela me plaît vraiment bien ! 

Vous sortez toujours en concours de saut d’obstacles ? 

Oui, je continue toujours parallèlement le saut d’obstacles. Je sors en concours quasiment tous les week-ends et une semaine sur deux, j’alterner entre l’obstacle et le dressage. Bien sûr, arrivera un moment où je devrais trancher entre saut d’obstacles et dressage. Mon choix se fera selon les opportunités qui s’offriront à moi. Pour l’instant, mon but est de sortir en dressage en épreuves Junior et parallèlement, j’aimerai aussi atteindre les juniors en jumping. Aujourd’hui, les juniors restent plus accessibles en dressage qu’en saut d’obstacles, c’est pour cela que j’en suis à ce stade. À plus long terme, je ne sais pas comment cela va se passer. Je sais qu’il me faudra avoir de très bons chevaux pour sauter un parcours à 1,40m ou dérouler une reprise de dressage en Junior. Il faut que je trouve le cheval qui aura les capacités de m’amener à ce niveau. Pour l’instant, je monte des chevaux qui ont les capacités d’enchaîner 1,30m. Pour avoir un cheval d’un niveau au-dessus, les choses seront plus compliquées au niveau du budget notamment. Dans tous les cas, je sais que je continuerai toujours de monter à cheval. Si je peux devenir cavalière professionnelle, je continuerai dans ce milieu. Mais au contraire, si, pour telle ou telle raison, ce n’est pas possible, j'envisage de faire des études dans le droit.