RÉTRO RIO 2016: Les petites histoires des Jeux olympiques (partie 3)

Il y a quatre ans, les yeux de la planète équestre étaient rivés vers le Brésil où se jouaient les Jeux olympiques. Pour fêter ces quatre ans et se consoler du report des JO de Tokyo à l'année prochaine, GRANDPRIX vous propose de vous replonger dans Rio 2016. // Retour sur les petites histoires qui ont marqué ces Jeux olympiques en dressage. Isabell Werth était notamment devenue la cavalière la plus médaillée des JO, tandis que Charlotte Dujardin avait reçu une demande en mariage en sortie de piste…



La deuxième partie des petites histoires des Jeux olympiques en concours complet est parue hier.

La deuxième partie des petites histoires des Jeux olympiques en concours complet est parue hier.

Valegro tout proche de la retraite... et Charlotte du mariage!

Médaillés d’or individuels de tous les grands championnats qu’ils ont disputés depuis 2012, Charlotte Dujardin et Valegro ont une nouvelle fois frappé fort à Rio en redevenant champions olympiques. Un titre d’autant plus savouré par la cavalière que ces JO étaient le dernier grand rendez-vous de l’exceptionnel KWPN, désormais âgé de quatorze ans. “Je ressens vraiment une très grande émotion. Ce n’est peut-être pas notre dernier concours, mais certainement notre dernier championnat, ce qui a donné à ces JO une saveur toute particulière. Valegro est évidemment le cheval d’une vie!”, a reconnu la Britannique.

En plus de son second sacre, le 15 août, Charlotte Dujardin a également reçu... une demande en mariage. À sa sortie de piste, son compagnon Dean Golding, installé en tribune, s’est levé, laissant apparaître une feuille scotchée à la hâte sur son tee-shirt. Ses mots écrits au feutre noir étaient sans équivoque: “Can we get married now?” (“Peut-on se marier maintenant?” en français)! Proposition que sa promise s’est empressée d’accepter, le projet étant déjà en route depuis les JO de Londres! Le couple devrait s’unir l’an prochain.

Bérézina néerlandaise!

Comme leurs homologues du saut d’obstacles et du complet, les dresseurs néerlandais ont franchement déçu à Rio. Après l’abandon d’Adelinde Cornelissen dès le premier jour du Grand Prix, les Oranje n’ont su rivaliser avec leurs concurrents, terminant quatrièmes par équipes, tandis que leur meilleur représentant, Hans Peter Minderhoud, a dû se contenter d’une neuvième place en finale individuelle avec Glock’s Johnson. Le dressage néerlandais n’était plus rentré bredouille des JO depuis ceux de Séoul en 1988!

Triste sortie pour Parzival...

Jerich Parzival, vice-champion olympique à Londres avec Adelinde Cornelissen, a achevé sa carrière dans la douleur. Abandonnant après une minute de Grand Prix, sa cavalière a expliqué qu’il s’était fait piquer ou mordre l’intérieur de la bouche dès son arrivée. Constatant une sensible amélioration de la situation au fil des jours grâce aux soins prodigués sur place par son staff, la Néerlandaise a décidé d’entrer en piste, mais elle n’a finalement pas senti son crack de dix-neuf ans capable de relever le défi. “J’ai laissé tomber pour le protéger. Il m’a tout donné durant toute sa vie et il ne méritait pas cela...”, a-t-elle confié, très émue.

Le jury malmené par le public.

Lors de la RLM, les sept juges de dressage de ces JO ont été copieusement hués à plusieurs reprises. D’abord après la note quelque peu sévère (83,625%) attribuée à la prestation spectaculaire de l’Espagnol Severo Jesus Jurado López, cinquième avec Lorenzo, puis après celles d’Isabell Werth avec Weihegold (89,071%) et Kristina Bröring-Sprehe avec Desperados FRH (87,142%). La première a décroché l’argent avec une reprise entachée de quelques fautes au trot puis au piaffer, et présentée sur une musique d’un autre âge, tandis que la seconde a livré une prestation parfaite et très expressive. Les spectateurs auraient visiblement préféré voir la plus jeune des deux Allemandes en argent, mais le dressage est ainsi fait...

Un Pokémon à la lettre P?

En parfait gentleman, Carl Hester conserve son sens de l’humour décapant en toutes circonstances. À la sortie d’un Grand Prix un poil moyen avec Nip Tuck (75,529%), le bai ayant effectué un large écart lors d’une transition au pas, le Britannique a livré une explication dont il a le secret en sortie de piste. “Je pense qu’il a dû apercevoir un Pokémon en P!”, a-t-il plaisanté, avant d’ajouter: “Quand ce n’est pas une caméra, c’est une fleur. Je crois qu’il aurait besoin de lunettes. Il faudra voir si quelqu’un peut lui en fabriquer une paire!” Cela n’a pas empêché l’équipe de Grande-Bretagne, bon pied bon œil, de se parer d’argent!



Les chiffres

2. Tel est le nombre de couples français parvenus à se qualifier pour le Spécial de ces JO. Dans le Grand Prix, Karen Tebar et Pierre Volla ont obtenu 75,029% et 71,500% avec Don Luis et Badinda Altena. Malheureusement, aucun des deux n’a pu se hisser dans la RLM. En raison d’un Spécial un peu décevant, Don Luis ne se montrant pas aussi brillant que la veille, Karen Tebar a raté le coche à six places près, mais pour seulement un point de moyenne, le dernier repris ayant totalisé 73,824%, contre 72,773% pour la Tricolore... Rendez-vous dans quatre ans à Tokyo?

50. Telle est la longueur, en centimètres, de la rallonge installée au bout du lit de Ludovic Henry dans sa chambre du village olympique! Mesurant 1,95m, le cavalier de l’immense After You a eu droit au même régime de faveur que les basketteurs, volleyeurs et autres handballeurs. Le dresseur n’a pas manqué de remercier Quentin Simonet, chef de mission olympique de la FFE, ainsi que les organisateurs brésiliens, qui lui ont donc permis de dormir comme un roi!

10. C’est le nombre de breloques olympiques remportées à ce jour par Isabell Werth. L’Allemande est devenue la cavalière la plus médaillée de l’histoire des JO. Dans le détail, elle en a glané six avec Gigolo entre Barcelone, Atlanta et Sydney, deux à Hong-Kong avec Satchmo 79, et deux avec Weihegold à Rio. Cet extraordinaire palmarès pourrait encore s’allonger dans quatre ans à Tokyo, la dresseuse repoussant toute idée de retraite sportive.

Cet article d'archive est paru dans le magazine GRANDPRIX n°79 en septembre 2016