“Maintenir le Mondial du Lion est important surtout pour la filière équestre”, Sophie Cellier

À l’image de l’homonyme félidé, le Mondial du Lion reste prestigieux et solide sur ses appuis malgré la crise. Cette année, sans son nombreux public habituel, l’événement fêtera tout de même son trente-cinquième anniversaire et compte bien honorer ses compétiteurs. Les championnats du monde des chevaux de concours complet de six et sept ans auront donc lieu du 15 au 18 octobre au Parc départemental de l’Isle-Briand, à une vingtaine de kilomètres d’Angers. En pleins préparatifs, Sophie Cellier, directrice technique de l’association organisatrice, évoque les enjeux de cette édition si particulière.



En juin dernier, vous aviez indiqué que la Fédération équestre internationale (FEI) et la Fédération française d’équitation (FFE) avaient validé la tenue du Mondial du Lion. Le 20 août, vous avez annoncé que l’incertitude sanitaire vous contraignait à le disputer à huis clos. Comment avez-vous vécu cette période d’incertitude?

C’est forcément un coup dur pour l’association. De plus, l’incertitude plane malgré sur la compétition: nombre de qualifiés, quatorzaines, situation sanitaire, etc. Cette décision de maintenir l’organisation de nos championnats du monde est importante surtout pour la filière équestre, tout en préservant les ressources financières de l’association grâce au soutien de nos partenaires publics et privés.

Tous vous suivent-ils dans cette édition exceptionnelle?

Fort heureusement, beaucoup de nos fidèles partenaires nous soutiennent. Le Mondial du Lion est un événement majeur qui fait rayonner notre territoire, donc il est incontournable pour nos partenaires institutionnels. Du côté des entreprises privées, la crise est passée par là. La période est difficile pour tous, nous le savons. Nous comprenons et entendons leur situation. En tout cas, beaucoup nous ont déjà témoigné tout leur soutien, et nous les en remercions vivement.

La piste en herbe du stade équestre est désormais recouverte d’une surface fibrée et arrosée par sub-irrigation. Est-ce pour pallier les mauvaises conditions climatiques de l’édition 2019?

L’an passé, le terrain était devenu compliqué à gérer à cause de ces conditions défavorables. La décision a rapidement été prise d’en modifier le sol. Il est vrai que les terrains en herbe sont, malheureusement peut-être, de plus en plus rares. Les sols en sable offrent néanmoins l’assurance d’avoir un terrain régulier tout au long de la compétition. C’était à la fois une demande de la FEI et le souhait de bon nombre de cavaliers. Et nous avons donc privilégié la sécurité des compétiteurs et l’équité de la compétition.

Qu’en est-il du terrain de cross. Êtes-vous satisfaite de l’herbe, de son accroche, etc.? Le terrain subit-il une préparation particulière en ce moment ?

La piste du cross est entretenue par nos équipes tout au long de l’année. Elle est également protégée: son accès reste interdit en dehors d’une à deux épreuves de concours complet. C’est un travail et un suivi au quotidien.

Vous pouvez toujours compter sur une multitude de généreux bénévoles. Pourront-ils faire partie du huis clos?

Nos bénévoles sont un des piliers de l’organisation du concours. Nous comptons sur eux pour maintenir le bon déroulement de la compétition sportive. C’est notamment grâce à eux, à leur fidélité et à leur implication, que nous sommes capables d’organiser ce Mondial.

Vous avez informé les détenteurs de billets pour cette édition 2020 que ceux-ci seraient valables l’an prochain. À ce stade, le public semble déçu mais compréhensif. Aviez-vous déjà vendu beaucoup de tickets?

Compte tenu du contexte incertain, la billetterie avait ouvert relativement tard, mais il y avait déjà de l’engouement et la machine était bien lancée.

Solène Bailly/Mondial du Lion



“Il s’agira bien des championnats du monde des chevaux de six et sept ans”

Thomas Carlile, qui s’est imposé dans trois championnats en 2013 et 2014 avec Sirocco du Gers et Ténarèze, vous a immédiatement apporté son soutien sur les réseaux sociaux, louant “vos efforts et sacrifices énormes pour que cette édition ait lieu”. Êtes-vous en contact avec d’autres cavaliers, notamment étrangers, concernant leur participation?

Nous sommes heureux de satisfaire notre premier public que sont les cavaliers. C’est d’abord pour eux bien sûr que nous maintenons ce rendez-vous, sans oublier les propriétaires, les éleveurs, les grooms et toute la population qui gravite autour de nos chers équidés! Nous savons que le Mondial est un événement incontournable et très attendu, notamment pour la valorisation des chevaux. 

Le niveau des épreuves sera-t-il moins élevé pour pallier le manque d’entraînement des chevaux?

Nous en avons discuté avec la FEI à la fin du confinement. Cette option a été envisagée mais finalement pas retenue. Il s’agira bien des championnats du monde des chevaux de six et sept ans et le niveau des qualifications reste très exigeant. 

Les Cinq Étoiles de Pau se tiennent comme toujours une semaine après le Mondial, du 21 au 25 octobre. Entretenez-vous des échanges avec l’équipe organisatrice concernant la tenue de ces concours en temps de crise sanitaire?

Nous échangeons régulièrement avec d’autres organisateurs, qu’il s’agisse de ceux des concours de Sandillon, Lignières, Pau et du haras de Jardy comme de ceux du Grand Complet du Pin. Les échanges enrichissent et éclairent. Nous cherchons à maintenir nos événements quand c’est possible et à garantir la sécurité de tous.

Étant donné l’absence de public, vous avez annoncé qu’un dispositif exceptionnel serait proposé pour suivre l’ensemble du concours à distance. Projetez-vous un live gratuit ou payant ?

À ce jour, nous étudions réellement toutes les solutions et cherchons des idées pour permettre à notre public, et en particulier aux aficionados du concours complet, de suivre l’événement comme s’ils y étaient, même s’il manquera l’ambiance. Nous en dirons plus dès que possible.