[DERNIERES HEURES] Cheval Normandie met en vente vingt-trois joyaux de l’élevage normand

Les 13 et 14 septembre, en partenariat avec l’agence NASH, Cheval Normandie propose une vente unique en France, avec seize pouliches 100% normandes et sept embryons véhiculant les origines qui ont forgé la réputation de cette très grande région d’élevage. Présélectionnés pour leur lignée maternelle, leur style, leur qualité de saut et leur aptitude au sport, ces vingt-trois produits représentent autant d’occasions pour les acheteurs potentiels de se lancer dans l’élevage en exploitant des souches légendaires, d’enrichir leur cheptel de nouveaux courants de sang ou tout simplement de rêver de sport de haut niveau. Julien Bellet, gérant de l’élevage Mouche et membre du bureau de Cheval Normandie, évoque les tenants et aboutissants de ce premier événement commercial initié par l’association.



Quel est l’esprit de cette vente? En quoi se distingue-t-elle des autres?

Le but est de rendre accessible les plus belles souches normandes qui ont produit les cracks que nous connaissons, en puisant dans les grandes familles comme celles développées par les élevages du Rouet, d’Elle, de Semilly, du Manoir, de Moyon, Ardente, et tant d’autres. Dans notre sélection, nous avons favorisé les souches les plus anciennes, prolifiques et éprouvées sur les terrains de concours. 

Est-ce une vente destinée aux éleveurs ou aux propriétaires et cavaliers de chevaux de sport? 

L’idée est vraiment de susciter l’intérêt de ces trois types d’acheteurs. Vu la sélection que nous avons menée et les produits que nous proposons, les clients peuvent résolument viser le beau sport. Indéniablement, la qualité est là. Ces pouliches d’exception, les acheteurs pourront les former et valoriser mais aussi les faire reproduire par transferts d’embryons, ce qui leur permettra de rentabiliser au plus vite leur investissement, compte tenu de la renommée des souches concernées.

Ce sont donc uniquement des femelles?

Pour être précis, il s’agit de seize pouliches : huit de trois ans, deux de deux ans et six nées cette année. Nous avons aussi sélectionné sept embryons, non sexés. L’idée de départ était de ne vendre que des pouliches de trois ans. Cependant, il s’est avéré très difficile de dénicher des femelles à vendre de haute qualité génétique, en parfaite santé et sautant très bien. Sincèrement, nous mettons sur le marché des produits très rares, quasiment introuvables. Nous sommes partis sur des notes génétiques, délivrées par le Stud-book Selle Français, de 9 et 10/10. Notre tâche s’est vraiment avérée compliquée: nous avons dû convaincre chaque éleveur d’accepter de les vendre. Finalement, beaucoup ont joué le jeu, et je suis content. Nous avons voulu mettre en avant surtout des souches normandes et la production de nos adhérents.

Quel est l’intérêt de cette opération pour Cheval Normandie?

L’objectif est d’abord de mettre en lumière la qualité de notre production. Cette vente n’est organisée que par des éleveurs, via notre association Cheval Normandie et avec la collaboration technique et promotionnelle de la plateforme en ligne de l’agence NASH. Ainsi, Alain Hinard (directeur général de l’agence NASH jusqu’en août et récemment remplacé par Sébastien Branly, ndlr) nous a donné un coup de main, mais nous avons opéré toute la sélection seuls. Le produit de cette vente reviendra à 86% aux éleveurs, la part restante étant répartie entre Cheval Normandie et NASH.

Pour notre association, l’objectif n’est pas de gagner de l’argent au détriment des éleveurs. Pour autant, force est de constater que baissent les subventions publiques à nos activités, ce qui nous poussent à tendre vers une autonomie financière, et donc à trouver de nouvelles sources de revenus.

Du reste, même si cette vente est une première, je tiens à rappeler que nous agissons déjà dans le domaine de la commercialisation. Tous les ans, quarante à cinquante produits sont en effet vendus pendant notre concours régional de poulains de trois ans, sur quelque trois cents participants. Rien que l’an passé, pendant l’épreuve, j’ai vendu un hongre 27.500 euros au téléphone à un client portugais qui ne l’avait jamais vu auparavant. Une pouliche a été vendue 60.000 euros, mais on y trouve tous les tarifs. Compte tenu de tout cela, je me suis dit que nous n’avions plus le choix: il fallait organiser une vente. Et nous avons choisi la voie numérique parce qu’une vente physique est plus compliquée à organiser, qui plus est avec la crise sanitaire en cours.

Vous êtes-vous fixé des objectifs chiffrés?

Non. Nous espérons vraiment que cette initiative attirera des clients, car nous avons envie qu’elle s’inscrive dans la durée. Il est vrai qu’il y a des ventes toutes les semaines, partout en Europe, mais je pense que la nôtre a de quoi se distinguer. Pour moi, elle devrait intéresser les nouveaux éleveurs français et beaucoup d’étrangers qui sont très friands de nos produits et qui parviennent difficilement à mettre la main sur nos souches.

En tout cas, cela montre que les éleveurs normands ne se reposent pas sur leurs acquis mais, au contraire, qu’ils sont capables de se remuer et de se moderniser…

C’est vrai, et il était d’ailleurs temps. Autrefois, nous comptions sur les concours, assez nombreux en Normandie à l’époque, mais beaucoup moins aujourd’hui. Il nous reste encore quelques beaux événements, comme les CSI 4* de Saint-Lô et Rouen, ou encore le CSI 3* de Deauville, mais cela ne suffit pas. Pour autant, nous avons toujours des produits exceptionnels dans la région, alors nous devons tout faire pour les vendre au mieux. Outre cette initiative, nous allons rénover le site internet de Cheval Normandie, qui en a bien besoin. Enfin, nous sommes en train de finaliser un projet de concours Jeunes Chevaux pendant l’hiver, entre Deauville et Saint-Lô, avec un objectif de formation et de commercialisation. 

Pour mener tout cela à bien, il y a une bonne équipe autour de notre président Jean-Baptiste Thiébot, avec des commissions commercialisation et communication très dynamiques. Malgré les ralentissements liés au confinement, nous sommes plus que jamais déterminés à faire aboutir nos projets


Informations concernant la vente aux enchères : 

Date : Du 13 septembre à partir de 13h30 jusqu'au 14 septembre 20h20
Lieu : En ligne
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