Une écurie de rêve au cœur de l’Alsace

Érigée à un carrefour de l’Europe du cheval de sport, l’écurie de Jacques Helmlinger est un joyau d’architecture et de fonctionnalité. Issues des rêves d’un père et de son fils, ces infrastructures du dernier cri sont le fruit d’un travail acharné et d’un amour commun pour les chevaux et le sport.



© Gilles Alleaume

Construites à Blodelsheim, un grand village situé à vingt-cinq kilomètres au nord-est de Mulhouse en Alsace, les écuries Helmlinger ont de quoi faire pâlir d’envie la plupart des aficionados de sports équestres, non seulement par la splendeur du lieu, mais aussi par les incroyables conditions de travail offertes par ces deux majestueux barns accompagnés de toutes les facilités procurant aux chevaux, aux cavaliers et au personnel un confort inégalable. Idéalement placée à un carrefour international, puisqu’à vingt minutes de la Suisse et quinze de l’Allemagne, cette structure est gérée par le cavalier international Jacques Helmlinger, âgé de trente et un ans, aidé de sa compagne Élodie Pomaret. 

La belle histoire débute en 2007 lorsque Jacques s’installe sur cet ancien terrain militaire alors occupé par onze hangars. Il transforme l’un d’eux pour y installer ses chevaux. “La première étape a consisté à détruire dix hangars pour n’en garder qu’un dans lequel nous avons monté des boxes démontables avant d’y créer huit boxes en dur et d’effectuer les premiers travaux de terrassement”, explique l’Alsacien. Il décide finalement de se perfectionner à l’étranger, auprès de l’Allemande Katharina Offel notamment, et le chantier reste alors en suspens. Ce n’est qu’au retour de son aventure allemande que Jacques se lance avec son père, pour qui c’est tout bonnement le projet d’une vie. “Nous avons immédiatement posé le sable sur la carrière avec Equi Plus, puis construit le manège, le marcheur et le rond de longe, dotés du même matériau que la carrière. Ensuite, les écuries sont sorties de terre avec les logements. Nous avons dessiné l’intégralité des plans en fonction de ce que nous avions vu ailleurs, en Allemagne notamment, raison pour laquelle les murs de l’écurie sont en plaquettes rouges et les boxes en inox et bambou, ce qui se fait beaucoup là-bas”, détaille l’ancien champion de France Jeunes Cavaliers.

© Gilles Alleaume



Des conditions de travail optimales

© Gilles Alleaume

Tout a été pensé dans les moindres détails pour garantir aux équidés un épanouissement optimal. Ainsi, les écuries principales se composent de deux barns parallèles comprenant seize boxes chacun. “La disposition a été décidée ainsi parce nous ne voulions pas que certains chevaux aient la tête dehors et d’autres dans le manège. C’est la raison pour laquelle nous avons créé ces deux allées parallèles”, précise le chef d’entreprise. Qualité, organisation et propreté sont les maîtres mots de l’écurie. Ainsi, une réflexion pertinente a amené Jacques et son père à créer ce qu’ils appellent “une zone propre”, dans laquelle la poussière est évitée au maximum afin de préserver le matériel mais aussi de tenir les chevaux hors de portée le plus possible. “Nous avons choisi d’isoler salles de pansage sèches, salles de douche, solarium et sellerie au bout des écuries afin de pouvoir fermer la porter et donc éviter que la poussière y pénètre lorsque nous curons les boxes, par exemple”, argue l’homme de cheval. 

Les installations ne sont pas seulement belles, elles sont aussi très fonctionnelles, garantissant aux femmes et aux hommes qui y œuvrent au quotidien des conditions de travail exceptionnelles alliant praticité et gain de temps. Par exemple, afin de se protéger des rudes hivers alsaciens, le manège, le rond d’Havrincourt et le marcheur sont accessibles sans avoir à sortir en cas de gel, d’intempéries ou de fortes chutes de neige. De plus, cette disposition offre aux grooms et cavaliers le luxe de pouvoir garder en permanence un œil sur toute la structure. “Lorsque nous sommes sur la carrière, nous pouvons observer ce qui se passe dans le marcheur et le rond, ce qui permet de s’assurer à tout moment qu’il n’y a aucun problème. En outre, nous installons des caméras partout sur le site afin de pouvoir surveiller en permanence les chevaux et éviter tout problème”, ajoute le propriétaire des lieux. Il en est de même pour la vingtaine de paddock en herbe, situés le long de la carrière. Les équidés peuvent ainsi jouir des prairies alsaciennes sans quitter la surveillance des cavaliers et soigneurs. En matière de détente, les écuries bénéficient également d’un chemin de trotting permettant d’améliorer la condition physique et mentale des pensionnaires. Déjà magnifiques et spacieuses, les écuries ne sont pas encore achevées. Si l’un des deux barns existants est déjà destiné à la location, la famille Helmlinger a souhaité rénover intégralement l’ancienne écurie disposée sous le hangar afin de la propose également à la location. Celle-ci sera composée de huit grands boxes, deux salles de pansage sèches, une douche, un solarium et une grande sellerie. De quoi travailler dans d’excellentes conditions.

© Gilles Alleaume



“C’était le rêve de mon père”

Si les chevaux disposent de conditions d’hébergement dignes d’un hôtel 5*, les humains n’ont pas été négligés dans le projet. Sept logements ont été aménagés, dont six appartements d’environ 60 m2 destinés au personnel ou aux locataires. Chacun a été entièrement refait à neuf, équipé et dispose d’une terrasse avec vue sur ce site paradisiaque. Le dernier est un grand appartement de 175 m2 dans lequel vivent Jacques et Élodie. Le charme des lieux a déjà opéré puisque la famille suisse Emert vient de louer un barn ainsi que la nouvelle écurie de huit boxes avec pour souhait d’y développer une écurie de propriétaires. De leur côté, Élodie et Jacques restent concentrés sur le sport et la formation des jeunes chevaux leur appartenant ou qui leur ont été confiés par des investisseurs. Érigée avec passion et amour, cette écurie apparaît déjà comme une véritable réussite, tant personnelle que professionnelle, où s’entremêlent sobriété, beauté, charme, rêve et sport. “C’est vraiment une histoire de famille. C’était le rêve de mon père, qui a travaillé toute sa vie dans l’hôtellerie et a toujours souhaité construire une véritable structure. C’était le rêve d’une vie. Nous ne pensions pas que le résultat serait aussi joli, mais nous avons réussi quelque chose de vraiment bien”, conclut Jacques Helmlinger.

Cet article est paru dans le magazine GRANDPRIX heroes 101.