Le styliste Berlin a poussé son dernier souffle

Partenaire de choix de Gerco Schröder, le gris Berlin (ex Caspar 48), a tiré sa révérence. À vingt-six ans, le Holsteiner est mort de vieillesse, entouré par ses habituels soigneurs, après des années passées au plus haut niveau. Retraité depuis 2008, le surpuissant gris se consacrait à sa carrière d’étalon. Champion du monde et d’Europe par équipe, Berlin a surtout laissé une belle descendance derrière lui, transmettant ses qualités indéniables de sauteur.



Sur Facebook, Henriette Venderbosch a annoncé la triste disparition de l’étalon Berlin, samedi 12 septembre. “Cet après-midi, nous avons dit au revoir au puissant étalon Berlin, mort de vieillesse, au Radstake, à l'âge de vingt-six ans. Berlin s'est endormi devant ses soignants. Quelle légende était Berlin, qui ne le connaissait pas !!?”, a écrit la Néerlandaise, dont la famille gère l’élevage Venderbosch, où le regretté étalon était stationné. “Berlin, nous t'avons tellement apprécié. Tu marchais encore comme un roi dans les prés, et tu profitais de ta retraite bien méritée pendant tes vieux jours. Repose en paix, cher Berlin. Tu vas tellement nous manquer.

Berlin, fils de Cassini I avec une mère par Caretino 2, a écrit une belle page des sports équestres aux côtés de Gerco Schröder. Le duo restera dans les mémoires pour ses deux médailles d’or, décrochées avec les Pays-Bas lors des Jeux équestres mondiaux d’Aix-la-Chapelle en 2006, puis à l’occasion des championnats d’Europe de Mannheim. Formé par l’Allemande Stefanie Fleer, le Holsteiner, né en 1994 chez Josef Unkelbach, est vendu à Eurocommerce en 2000 par le marchand et richissime Néerlandais Jan Tops. L’écurie lui appose alors son suffixe et le dépatise. Caspar 48 devient alors Eurocommerce Berlin. 

D’abord entraîné par Wim Schröder, le puissant gris participe à sa première échéance d’envergure en 2003, à Donaueschingen, en Allemagne. La paire, alors promise à un bel avenir, termine douzième. Mais, une blessure du cavalier offre à Gerco Schröder, son frère, une magnifique opportunité. Le cadet prend alors les rênes de Berlin en 2005. Rapidement, les deux trouvent une belle entente, qui leur ouvre en grand les portes de l’équipe néerlandaise. Rouage des Oranje, le duo enchaîne les sans faute, avant de se voir offrir une première sélection en grand championnat. Sur le plus mythique des terrains de concours, celui d’Aix-la-Chapelle, Gerco Schröder et son partenaire participent activement à la médaille d’or collective des Pays-Bas. Un an plus tard, et après avoir remporté le Grand Prix CSI 4* de La Corogne, les Bataves réitèrent, cette fois lors des championnats d’Europe de Mannheim. Loin d’être le plus rapide, Berlin démontrait un grand respect et une force impressionnante. “Berlin avait bien sûr une force incroyable, une bonne technique et un bon galop, mais aussi un excellent mental. Il cherchait toujours à bien faire. Ces qualités, je les ai d’ailleurs retrouvées chez beaucoup de ses produits”, confiait d’ailleurs Gerco Schröder à GRANDPRIX.

Retraité en 2008, Berlin se consacrait à son travail d’étalon. Le beau gris a engendré bon nombre de très bons chevaux. Actuellement, l’étalon trône à la cinquième place du classement Horsetelex mondial des meilleurs pères de gagnant en saut d’obstacles. Il était également neuvième de celui édité par la WBFSH en 2019. Parmi ses descendants, il convient de citer Zilverstar Z, monté par Nicola Philippaerts, Bull Run’s Faustino de Tili, gagnant au plus haut niveau avec l’amazone américaine Kristen Vanderveen ou encore Caspar 232, monture de l’Italien Emanuele Gaudiano. Berlux Z, nouvelle star de Simon Delestre, est aussi un fils de Berlin, et nul doute ne fait que le sang du Holsteiner continuera d'inonder les plus beaux terrains de concours du monde. Après avoir perdu Monaco il y a quelques semaines, Gerco Schröder dit au revoir à un autre cheval qui a marqué durablement sa vie et sa carrière.