“Si j’ai l’opportunité d’intégrer l’équipe de France, je ne dirais pas non”, Swan Bourven

À vingt-huit ans, Swan Bourven commence peu à peu à pousser les portes du haut niveau. Le Sarthois a notamment débuté les concours internationaux avec la bien connue Sangria du Coty avant qu’elle ne rejoigne le Barbizonnais Roger-Yves Bost. Il peut désormais compter sur sa bonne Selle Français Vakiry des Saules pour s’imposer. De plus en plus présent en haut des listes de résultats, le couple a notamment signé un parcours à quatre points lors du Grand Prix du CSI 3* du Longines Deauville Classic avant de s’imposer le week-end dernier lors du Grand Prix 2* de Marnes-la-Coquette au haras de Jardy. Le cavalier a accepté de revenir pour GRANDPRIX sur cette victoire et ses objectifs avec cette jument à qui il a tout appris. 



Sawn Bourven et Vakiry des Saules ont signé un parcours à quatre points lors du Grand Prix du CSI 3* du Longines Deauville Classic cet été.

Sawn Bourven et Vakiry des Saules ont signé un parcours à quatre points lors du Grand Prix du CSI 3* du Longines Deauville Classic cet été.

© Collection privée

Vous avez remporté votre premier Grand Prix 2* à l’occasion du CSI de Marnes-la-Coquette, associé à votre fidèle jument de onze ans, Vakiry des Saules (SF, Lando x Muguet du Manoir). Quel est votre sentiment à la suite de cette victoire? 

Elle a déjà remporté une épreuve comptant pour le classement mondial Longines lors du Grand Prix Classic de Fontainebleau en 2017, mais jamais encore de Grand Prix. Le concours s’est bien passé, la jument est actuellement en forme. Elle est régulièrement classée ces dernier temps (depuis la reprise des compétitions, le couple a remporté un Grand Prix Pro 1 au Mans et s’est classé cinquième d’un autre ainsi que cinquième et septième début septembre à Saint-Lô dans le cadre du Normandie Horse Show, terminé sixième et huitième de deux Grands Prix 2* à Royan en juillet et conclu celui du Mans avec un point de temps dépassé, ndlr). Nous avions un peu de mal à obtenir une victoire, nous sommes généralement plus entre la troisième et la cinquième place que sur la plus haute marche du podium! Elle réalise régulièrement des sans-faute, mais nous avons du mal à gagner car nous sommes à chaque fois trop lents au barrage. Hier c’est passé et cela commence à venir, Vakiry devient très compétitive, ce qui est vraiment sympa! 

Vous l’avez acheté alors qu’elle n’avait que six mois… 

Tout à fait. J’en suis toujours copropriétaire avec son naisseur (Pascal Crochemore, ndlr), avec lequel je travaille encore, puisque j’ai plusieurs chevaux de cet élevage dans mes écuries. Valkiry est le début d’une belle aventure, puisqu’elle était la première que j’ai récupéré chez lui 

Vous avez concouru avec Vakiry des Saules jusqu’en CSI 4* et avez conclu avec une faute le Grand Prix à 1,60m de Rouen en 2019Pensiez-vous qu’elle ait un tel potentiel?  

Nous avons toujours cru en cette jument. Elle est un peu atypique, très “jument”, elle fouaille de la queue par exemple. Mais elle a un mental hors du commun. Je l’ai fabriquée depuis le début et elle ne s’est jamais arrêtée de sa vie devant un obstacle. Que ce soit à la maison ou en concours, c’est assez impressionnant. Je n’ai jamais vu un cheval comme cela.  

Quels sont ses qualités et ses défauts? 

Son seul défaut est son caractère. Elle est impatiente, assez craintive des autres chevaux. Elle est à fleur de peau. De là à en donner d’autres… Elle a la bonne technique de saut, beaucoup de respect et, comme je le disais, un très bon mental. 

Quels sont vos prochains objectifs avec Vakiry des Saules? 

Je vais normalement retourner à Rouen, comme l’année dernière (un CSI 4* est programmé du 19 au 22 novembre, ndlr). Je vais essayer de la préparer sur quelques concours. Je veux encore faire plusieurs compétitions en extérieur, pour ne pas concourir trop tôt en indoor. Les organisateurs de Royan ont rajouté des dates de concours, par exemple. Pour la saison hivernale, je participerai au Grand Indoor. Il y a aussi les compétitions du Mans, qui sont à côté de la maison (trois CSI 2* sont prévus en novembre et décembre, ndlr). 



“Uberlulu va pouvoir épauler Vakiry”

Avez-vous l’ambition d’intégrer l’équipe de France? 

Bien sûr que si l’on m’appelle et qu’on me donne une opportunité pareille, je ne dirais pas non. C’est avec plaisir que j’irais. Je ne fais pas partie du Groupe 2, mais j’ai fait un stage fédéral pendant le confinement. L’encadrement fédéral connaît la jument, ils l’ont vueNous attendons un peu les bonnes performances pour voir la suite du calendrier de concours avec le sélectionneur Thierry Pomel, le formateur Henk Nooren, et le sélectionneur adjoint Édouard Coupérie 

Avez-vous d’autres chevaux pour épauler Vakiry?  

Un nouveau cheval a rejoint mes écuries juste avant le confinement, Uberlulu (SF, Intouchable M x Rungis des Halles), c’est un nom un peu bizarre! (Rires) Il a participé à ses premières épreuves à 1,40m à Jardy, où il s’est classé (neuvième le samedi avec un parcours sans faute, ndlr). Il va donc pouvoir épauler Vakiry notamment lors des épreuves qualificatives pour le Grand Prix. J’ai également d’autres chevaux que je dois terminer de former dans mes écuries.  

Quel a été votre parcours jusqu’ici 

J’ai commencé par le circuit Enfants et Juniors à l’époque, même si je ne suis pas très vieux! J’ai été champion d’Europe par équipes aux côtés de Margaux Rocuet, Margaux Bost et Nils Vilain chez les Enfants (à Istanbul en 2006, aux rênes de Jasmin des Prés. Le couple avait également terminé sixième en individuel, ndlr). Dès que j’ai eu dix-huit ans, je suis parti travailler à droite à gauche. J’étais notamment chez Michel Hécart ou chez Virginie Coupérie-Eiffel pour l’élevage Château Bacon. Une fois que j’avais acquis de l’expérience, je suis revenu chez moi. J’ai vendu les installations que j’avais dans le Loir-et-Cher à l’époque, un gros centre équestre. Je me suis ensuite installé juste à côté du Mans en 2013 (au haras du Mancel, à Yvré-l’Évêque, ndlr). C’était une nouvelle aventure et nous avons tout construit.  

Travaillez-vous avec un entraîneur au quotidien?  

Je travaille uniquement avec ma mère, Catherine Bourven, qui m’a tout appris. Elle a d’ailleurs remporté deux fois le championnat de France des Cavalières (en 1980 et 1998, ndlr). J’ai également fait appel un petit peu à Thomas Rousseau pour m’aiguiller.  

Que peut-on vous souhaiter pour la suite? 

De performer comme en CSI 2* mais sur des CSI 3*, et puis plus si possible!  

Retrouvez ci-dessous le barrage gagnant de Swan Bourwen et Vakiry des Saules lors du CSI 2* de Marnes-la-Coquette