“Une façon de prendre un nouveau départ”, Félicie Bertrand

Depuis fin août, Félicie Bertrand, qui partageait jusque là son activité entre le Pôle International du Cheval Longines Deauville et le haras de Clarbec, a pris une nouvelle orientation professionnelle. La Normande s’est installée dans les magnifiques installations du haras du Breuil de Charles-Henri Fermé et Marie-Eugénie Angles, entre Pont-l’Evêque et Lisieux. Si Félicie opère une restructuration, elle ne cesse cependant pas sa collaboration avec le haras de Clarbec et continuera à monter sa petite crack Sultane des Ibis.



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Pourquoi avoir fait le choix de vous installer au haras du Breuil?
Le haras du Breuil est un endroit magique, calme, c’est le rêve pour les chevaux et les cavaliers. Ici, c’est uniquement dédié aux cavaliers professionnels, il n’y a pas de club ou de manifestations, c’est plus tranquille. Après, j’ai été très bien au Pôle de Deauville pendant toutes ces années, mais j’avais sûrement besoin aussi de quelque chose de différent. C’est aussi une façon de prendre un nouveau départ, de construire quelque chose ailleurs, dans de nouvelles écuries, pour développer quelque chose de nouveau. 

Vous ne cessez cependant pas votre collaboration avec les Mégret et le haras de Clarbec?
Je vais continuer à monter Sultane des Ibis et j’ai encore Déesse de Kerglenn, qui appartient à Elise Mégret et Jean-Christophe Lecorneur, qui est dans mes écuries au Breuil. Et nous allons sûrement être amenés à travailler ensemble avec d’autres chevaux. On s’entend très bien et on travaille toujours ensemble, mais de manière un peu différente.  

Comment envisagez-vous votre nouvelle manière de fonctionner?
L’idée est de développer une écurie peut-être un peu plus orientée vers la valorisation et le commerce, tout en continuant à concourir à un bon niveau. En plus, avoir des chevaux pour les valoriser et les vendre, c’est quelque chose que j’ai toujours aimé faire et j’ai envie de développer cela un peu plus. 



Et quid du haut niveau?
C’est sûr que quand on a goûté au très haut niveau, on a envie d’en refaire. C’est grisant, ça procure une adrénaline incroyable et j’ai vécu des choses avec Sultane qui sont difficilement descriptibles. Ce sont des moments dingues et cela devient un peu une drogue. Après, je me rends compte que le très haut niveau est quand même un monde à part. Il faut avoir les reins solides pour y être et s’y maintenir, c’est quand même une organisation bien spécifique, qui demande beaucoup de concessions. Si j’ai la chance de continuer à en faire, j’irai avec plaisir, mais je ne veux pas non plus tout axer là-dessus. 

Comment se compose votre piquet de chevaux?
Pour les chevaux d’âge, j’ai Sultane et j’ai récupéré récemment Dakar (KWPN, Douglas), qui appartient à Pauline Jouanneteau. Pauline est arrivé au Breuil il y a déjà quelque temps et là, nous louons le barns ensemble et travaillons sur quelques chevaux. Je lui ai monté une six ans, Exquise Lulu (Guarana Champeix), et je monte Dakar, qui a douze ans et qui est un super cheval qui galope comme un dieu et saute très bien. Derrière j’ai quatre sept ans que je pense très bon. DXB Legend (Diamant de Semilly), un étalon qui appartient à Gilles Decaqueray en lequel on fonde beaucoup d’espoir ; Dogora d’Ysieux (Telstar de la Pomme), que j’ai avec mon oncle Pierre Lécuyer, qui est un peu plus verte mais a un gros potentiel ; Doris des Forêts (Verdi), qui est en train de se révéler depuis quelques parcours et qui est une super jument de concours, et Déesse de Kerglenn (Mylord Carthago), qui est vraiment une très bonne jument. 

J’ai la chance d’avoir quatre très bons sept ans que j’ai pu faire évoluer tranquillement et ça promet une belle année à venir. Ils auront huit ans et devraient pouvoir commencer à faire de belles épreuves, c’est passionnant d’essayer de les emmener vers le haut niveau.