Après Versailles, Lamotte-Beuvron, Fontainebleau et Chantilly, le domaine de Grosbois se lance dans la course olympique!

Après le Parc fédéral de Lamotte-Beuvron, le stade du Grand Parquet de Fontainebleau et l’hippodrome de Chantilly, le domaine de Grosbois, se porte à son tour candidat à l’accueil des épreuves équestres des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Autant dire que le Comité d’organisation, en quête d’économies, ne manquera pas d’alternatives aux jardins du château de Versailles, privilégiés depuis le dépôt du dossier de candidature. Le choix du temple du trot, siège d’une clinique mondialement renommée, permettrait au Val-de-Marne d’intégrer la carte des sites. La question devrait être tranchée d’ici la fin de l’année.



Depuis que le Comité d’organisation des Jeux (COJO) de Paris 2024, dans un souci de réaliser des économies, a remis en question la carte des sites choisis pour les compétitions olympiques et paralympiques, la bataille pour celui devant accueillir les épreuves équestres a repris de plus belle. Il faut rappeler que nombre d’acteurs de la filière continuent d’émettre des réserves quant au choix des jardins du château de Versailles, jugé pompeux et trop éloigné d’un sport auquel la Fédération française d’équitation (FFE) s’efforce de donner une image populaire et accessible. Mise en avant par le Comité de candidature, puis le COJO, depuis le dépôt du dossier au Comité international olympique, cette option reste défendue par la Fédération équestre internationale, le comité régional olympique et sportif d’Île-de-France, et le Conseil des chevaux de la région capitale, présidé par François Lucas, ancien président du comité régional d’Île-de-France, qui l’a imaginé, mis sur pied et en a de nouveau martelé les vertus la semaine passée à Rambouillet.

Cependant, la compétition est belle et bien relancée. Il y a d’abord eu le Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron, défendu par Serge Lecomte, président de la FFE, et les élus du Loir-et-Cher, mettant en avant la ruralité, le mythique et historique stade équestre du Grand Parquet de Fontainebleau, porté à Pascal Gouhoury et Frédéric Valletoux, respectivement président de la communauté d’agglomération et maire de la ville de Seine-et-Marne, puis les majestueux et vastes hippodrome et domaine de Chantilly, promus par deux anciens ministres et toujours pointures de la droite républicaine, Xavier Bertrand, président de la région des Hauts-de-France, et Éric Woerth, député et ancien maire de la cité de l’Oise.

Hier soir dans les colonnes du Parisien, et aujourd’hui via un communiqué officiel de la Société d’encouragement à l’élevage du cheval français, société-mère du cheval et des courses de trot, le domaine de Grosbois, situé sur les communes de Boissy-Saint-Léger, Marolles-en-Brie et Villecresnes, dans le Val-de-Marne, a officialisé à son tour sa candidature. Le temple du trot se présente comme “une alternative solide pour accueillir les épreuves équestres des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Avec plus de quatre cents hectares totalement clos hébergeant chaque année plus de mille cinq cents chevaux parmi les meilleurs Trotteurs au monde, cent mille mètres carrés de pistes d’entraînement et une clinique vétérinaire de renommée internationale, le domaine de Grosbois est aujourd’hui un lieu unique entièrement tourné vers le cheval. Les installations et équipements existants permettent déjà d’accueillir dans les meilleures conditions des compétitions équestres de haut niveau, telles que les championnats de France de derby-cross. Ses atouts complémentaires majeurs résident dans sa proximité immédiate de Paris et de l’aéroport d’Orly, son accessibilité en transports en commun (RER A, bus, etc.) et sa capacité d’accueil déjà existante en termes d’hébergement et de stationnement.”



“Le domaine peut prétendre devenir un site d’excellence multidisciplinaire incontournable”

Cette initiative, soutenue par les maires des trois communes ainsi que par le président du conseil départemental du Val-de-Marne, Christian Favier, s’inscrit dans une volonté d’ouvrir plus franchement Grosbois à d’autres disciplines que le trot, aussi bien pour l’entraînement que pour la compétition. “Aujourd’hui, le domaine peut prétendre devenir un site d’excellence multidisciplinaire incontournable pour les disciplines équestres et se présente ainsi comme un lieu prédisposé pour accueillir les épreuves des Jeux olympiques et paralympiques. Ce choix permettrait en outre de faire apparaître sur la carte olympique le Val-de-Marne, seul département limitrophe de Paris absent du programme des Jeux. C’est donc autour d’un projet pérenne et économiquement raisonné, que le domaine de Grosbois s’engage et se tient prêt pour étudier l’accueil de sports équestres lors des JOP Paris 2024.”

S’il n’était pas choisi par le COJO, le site du sud-est francilien serait déjà satisfait d’être désigné centres de préparation aux Jeux. “Nous avons beaucoup à gagner et peu à perdre”, résume Christophe Walazyc, régisseur du centre d’entraînement du domaine. “La FFE ayant relancé sa promotion du site de Lamotte-Beuvron, tout comme les porteurs des projets de Chantilly et Fontainebleau, nous nous sommes dit: pourquoi pas nous? Nous avons en cela reçu le soutien plein et entier du nouveau président du Trot, Jean-Pierre Barjon (en poste depuis décembre 2019, ndlr), qui aime relever les challenges les plus improbables. En son temps, son prédécesseur n’avait pas souhaité se lancer. Grosbois ne peut plus être qu’un lieu de préparation des Trotteurs. Nous devons optimiser l’utilisation de nos installations tout au long de l’année, d’où cette ouverture vers les sports équestres.”

Le COJO devrait trancher avant la fin de l’année. Que le meilleur gagne.