“Je veux continuer à progresser et être régulier en CSI 5*”, Morgan Bordat
À vingt-sept ans, Morgan Bordat a couru son premier Grand Prix CSI 5* à Grimaud dimanche dernier, en selle sur sa fidèle jument de douze ans, Uma. Un premier essai qui s’est conclu avec deux fautes et une prise d’expérience non négligeable. Le cavalier, qui s’entraîne en Saône-et-Loire dans les écuries familiale de l’Enclos, est revenu avec bonne humeur sur son concours varois, évoquant notamment les espoirs qu’il place en Al Capone Massuère, également en lice dans le CSI 5*. Il a aussi évoqué sa formation aux côtés de Julien Gonin ainsi que ses ambitions d’être performant au plus haut niveau.
Morgan Bordat a conclu son premier Grand Prix 5* avec deux fautes, en selle sur Uma.
© Sportfot
Lors du CSI 5* de Grimaud ce week-end, vous avez conclu votre premier Grand Prix CSI 5* avec huit points, associé à Uma (SF, Calvaro x Veneur d’Étenclin). Que retenez-vous de ce week-end?
Sauter de gros parcours entouré par les meilleurs cavaliers mondiaux fait prendre de l’expérience. Je trouve aussi que l’on monte mieux, car on les côtoie tous les jours et qu’on travaille nos chevaux ensemble le matin. Cela permet de progresser. Concernant le Grand Prix, nous étions bien lancés sur le début du parcours. J’ai fait une erreur à l’entrée du double, et j’ai ensuite dû ajouter une foulée pour le vertical suivant, ce qui a provoqué une faute. La déconcentration a entrainé la seconde. Mais c’était quand même bien.
Pouvez-vous évoquer votre jument, Uma? Quelles sont vos prochains objectifs avec elle?
Je l’ai acheté à six ans et elle n’était pas très coopérative au début! (Rires) J’ai appris à l’apprivoiser, et nous avons gravi les échelons ensemble. À la fin de l’année, nous irons à Vilamoura pour la tournée, où elle prendra part à deux CSI 4* au programme. L’année prochaine, cela serait bien de faire plus de CSI 5*, pour prendre de l’expérience et être performant à ce niveau.
A-t-elle le potentiel pour intégrer l’équipe de France?
Oui. Elle a un cœur énorme et tous les moyens. Au vu de sa qualité, il n’y a pas de problème.
Vous aviez participé à votre premier CSI 5* à Lyon, en 2016…
J’y avais pris part avec mon ancienne jument, Caprice St. Ghyvan Z (Zang, Caridor Z x Ramiro Z), qui est maintenant à la retraite. Il a fallu que je me refasse un piquet de chevaux, puis que je sois performant. Les places sont aussi très demandées, il n’y en a pas beaucoup. Ce n’est pas évident d’arriver à ce niveau, et y rester est encore plus compliqué!
“Julien Gonin m’a énormément appris”
Al Capone Massuère (SF, Nabbuco x Come On), qui appartient à votre grand-père Lucien, vous a également accompagné lors du CSI 5* de Grimaud, où il s’est classé à deux reprises. Est-il amené à épauler Uma?
Cela fait deux ans que nous l’avons acheté. Mark McAuley, qui le montait précédemment, m’avait dit qu’il était à vendre. J’attends beaucoup de lui pour épauler Uma. Il a énormément de moyens et une force considérable. Il a un peu de caractère, mais c’est aussi ce qui fait sa qualité. Il a terminé onzième du petit Grand Prix à 1,55m samedi et présente beaucoup de potentiel. C’est sympa de le voir classé pour notre premier CSI 5*!
À vingt-sept ans, vous gérez vos propres écuries avec votre maman en Saône-et-Loire. Comment en êtes-vous arrivé jusque-là?
J’ai commencé en poney-club à l’âge de treize ans, dans les écuries familiales. Au début, cela ne m’intéressait pas du tout. Au fur et à mesure, quand m’a mère m’emmenait avec elle en concours, je me suis fait pas mal de copains. Eux montaient à cheval, alors je me suis dit pourquoi pas moi. Je m’y suis mis comme ça. J’ai monté les échelons petit à petit, j’ai suivi le circuit Juniors sans faire de Coupe des nations. J’en ai fait quelques-unes en tant que Jeunes Cavaliers. Ma mère est toujours là pour me donner des bons conseils. Julien Gonin m’a énormément appris également. Maintenant, cela fait quatre ans que je travaille avec Gérard Marragou.
Que retenez-vous de votre période aux côtés de Julien Gonin?
Il a commencé à m’entraîner lorsque j’avais quatorze ou quinze ans. De temps en temps, j’allais chez lui avec mes chevaux. Comme nous n’habitons pas loin l’un de l’autre, il venait aussi régulièrement à la maison. Ce que j’ai appris d’essentiel à ses côtés est l’envie de gagner et d’être le plus rapide. Il m’a aussi appris les bases du travail sur le plat et de savoir monter tout type de chevaux.
Al Capone Massuère s'est classé onzième du petit Grand Prix à 1,55m lors du CSI 5* de Grimaud le week-end passé. Crédit: Sportfot
“Star de la Bevière est mon cheval de cœur”
Comment votre système s’organise-t-il?
Nous faisons un peu d’élevage. Mes deux juments de Grand Prix, Caprice et Quapitale du Lavoir (SF, Heartbreaker x Capitol I), qui sont aujourd’hui à la retraite, ont eu leur premier poulain cette année. Avant, d’autres juments de concours ont aussi eu des poulains donc nous avons pas mal de chevaux issus de notre élevage. Après, cela fonctionne un peu comme dans toutes les écuries, nous faisons du commerce en achetant et revendant des chevaux.
Que devient Star de la Bevière (SF, Jazz Band Courcelle x Narcos II), qui n’a pas concouru depuis mars et avec qui vous avez participé à vos premiers CSIO 3*?
Star est actuellement au repos. Il recommencera à concourir l’année prochaine lorsqu’il y aura plus de compétitions. Cela m’a permis de tester Uma et de lui donner de l’expérience en tant que jument de tête. C’est avec lui que j’ai pris part à mes premières épreuves importantes, notamment mon premier Grand Prix en CSI 4* et ma première Coupe des nations de seconde ligue (lors du CSIO 3* d’Uggerhalne, au Danemark, en 2018, ndlr). C’est mon cheval de cœur.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite?
D’avoir de plus en plus de bons résultats au niveau 5* (rires), toujours plus haut! Continuer à progresser et être régulier à ce niveau et sur ces hauteurs.
