L’IFCE travaille sur les troubles musculo-squelettiques rachidiens des cavaliers en formation professionnelle

Depuis quelques années, le pôle de formation IFCE Cadre noir de Saumur met en place des actions de prévention des rachialgies dans le cadre de la formation des futurs enseignants et entraîneurs. Par ailleurs, l’équipe de recherche et développement établie sur le site continue à mener des études d’objectivation sur le sujet, afin d’alimenter encore les actions concrètes.



Un article Équ’idée, publié cet été, propose le résumé d’une étude dont l’objectif était d’évaluer les prévalences de rachialgies chez de jeunes cavaliers futurs professionnels et de réfléchir sur le rôle de prévention du kinésithérapeute. Ce travail a confirmé et complété les données de l’étude de type épidémiologique réalisée en 2016 avec des cavaliers professionnels. Ces résultats sont d’autant plus importants qu’ils reflètent la situation de début de carrière avec ce groupe de jeunes cavaliers âgés de vingt-trois ans en moyenne. De fait, c’est le groupe de cavaliers en première année de formation qui est le plus touché par les rachialgies. Cette étude montre bien l’importance de prendre en compte tous les facteurs de risque des rachialgies, y compris les risques psychosociaux, avec des jeunes dont les conditions de vie et le rythme changent brutalement. De plus, ces douleurs doivent être prises en charge afin de limiter le risque de chronicisation qui impacterait la performance et leur future situation professionnelle.



Changer les habitudes

“Une prise en charge complète pourrait être mise en place dès le début de la formation. Elle doit être transdisciplinaire, c’est-à-dire aussi bien psychosociale, médicale que sportive”, estime l’Institut français du cheval et de l’équitation, commanditaire de ces recherches. Au pôle de formation IFCE Cadre noir de Saumur, les stagiaires ont accès à un staff médical et paramédical (médecin du sport, kinésithérapeute, psychologue, diététicien) qu’ils peuvent consulter sur place et sur rendez-vous. Des travaux pratiques sont dispensés pour rappeler les gestes ergonomiques à adopter pour toutes les tâches effectuées à pied (nettoyage des boxes, pansage, curage des pieds, etc.).
Une étude de type épidémiologique menée en 2016 avait pointé du doigt les tâches à pied tandis que l’équitation apparaissait plutôt salvatrice, à condition, bien sûr, d’adopter un fonctionnement “juste” pour préserver l’intégrité physique du rachis. “Ceci n’est possible qu’avec une bonne condition physique, un bon engagement des muscles posturaux et mobilisateurs du tronc (abdominaux et spinaux). C’est la raison pour laquelle des séances d’activité physique sont proposées comme outil à mettre en place dans leur future activité professionnelle. De plus, la pratique du judo, taïso et jujitsu est inclue à la deuxième année de formation”, rappelle l’IFCE, qui avait publié à ce sujet l’excellent ouvrage “Équitation & judo, les transferts d’apprentissage” en mars 2019.



De nouvelles actions lancées en cette rentrée 2020

Depuis la rentrée 2020, l’information sur les risques et gestes protecteurs pour le dos des élèves a été renforcée et ce, dès le début de la formation. “Des bilans seront également instaurés, afin de procurer aux élèves des repères d’évolution dans leur pratique, mais aussi de prévenir fatigue, douleurs et blessures. Ce bilan sera composé d’indicateurs biomécaniques mesurés en situation (Mazarin®), un suivi de l’état corporel (Zmetrix®) et des indicateurs psychosociaux (questionnaire et coaching)”, détaille l’IFCE. D’autre part, l’IFCE dispose désormais d’un professionnel qui assure des séances de préparation physique “et qui participera activement aux travaux de l’équipe d’enseignants et chercheurs pour enrichir la réflexion, les actions et la production de ressources pédagogiques sur la thématique santé/préparation physique des acteurs de la filière équestre.” Un travail qui pourrait, à terme, bénéficier aux cavaliers et enseignants et plus largement à tous ceux qui exercent des métiers en contact avec le cheval.