DANS LE RÉTRO: Quand Pénélope Leprevost était encore appelée une "flèche montante" du saut d'obstacles

GRANDPRIX ressort régulièrement des articles d'archives. En 2008, dans le troisième numéro du magazine mensuel GRANDPRIX, Pénélope Leprévost, alors encore considérée comme une valeur montante du saut d'obstacles français, faisait une année remarquable, et ne semblait pas prête de s’arrêter là...



© Scoopdyga

Bénéficiant d’une écurie dont beaucoup de cavaliers rêveraient, Pénélope Leprevost revient sur son parcours ascensionnel: “Tout est arrivé grâce à la jument Karatina. C’est elle qui m’a permis de me faire remarquer en remportant son premier Grand Prix et le championnat de France des Cavalières alors qu’elle avait seulement huit ans. L’année d’après, elle participait à sa première Coupe des nations, à neuf ans. Cette jument, je l’ai choisie et son propriétaire m’a fait entièrement confiance pour cela. Je suis très fière d’elle. D’autres propriétaires m’ont ainsi confié d’autres bons chevaux, car j’ai su montrer que j’avais le niveau. Fastourel du Cap est arrivé, avec beaucoup de métier et de dressage en bagage. Et Mylord Carthago*HN se révèle aussi un formidable cheval, tant sur le plan du mental qu’au niveau de son potentiel. Enfin, le couple Lebon m’a confié Jubilée d’Ouilly, qui prend enfin du plaisir sur les barres avec moi. Trouver la bonne entente avec cette jument n’a pas été facile, car elle avait toutes ses marques avec Aymeric de Ponnat, son ancien cavalier, et les avait perdues à son retour de Belgique. Il nous a fallu du temps pour nous “mettre ensemble”. L’objectif que j’avais en commun avec ses propriétaires était de rentrer dans les cent premiers cavaliers du classement mondial: en janvier, j’atteignais la trente-neuvième place… contrat plus que rempli! Je peux aussi compter sur King Solier pour les compétitions indoor, et je commence à mieux m’entendre avec Klotaire du Moulin puisqu’après avoir débuté sur des épreuves à 1,30m, nous avons terminé l’année sur des parcours à 1,45m. Il faut du temps pour faire un couple.” 



Avec un tel piquet de chevaux, nul doute que l’on retrouvera Pénélope sur tous les fronts en 2009: “J’espère pouvoir compter à l’avenir sur deux piquets de chevaux: l’un emmené par Jubilée d’Ouilly, l’autre par Karatina qui va reprendre les concours cette année, après une pause liée à des transferts d’embryons. Malheureusement, ces transferts n’ont pas abouti favorablement et elle a eu quelques problèmes d’ovaires. J’ai aussi quelques très bons chevaux de sept ans sur qui je compte énormément pour l’avenir, notamment Sisley de la Tour Vidal, né dans la même maison que Mylord Carthago, chez M. et Mme Bourdy Dubois, un cheval belge par Ogano Sitte et Calvaro. Mon objectif est d’atteindre le très haut niveau et de faire progresser mes chevaux. Cela implique de nombreux sacrifices, mais c’est gratifiant puisque cette année a été exceptionnelle!”

Pénélope peut aussi compter sur le soutien de ses propriétaires et de son “gourou”, Michel Robert : “Je lui dois ma formidable évolution et nous allons encore travailler ensemble. C’est un soutien formidable, tant sur le plan amical que sur celui de l’enseignement. En un an, il m’a permis d’accéder à ce niveau en me faisant bénéficier de tout son savoir et de toute son expérience. Il m’a aidée en ce qui concerne le choix des concours, le choix des épreuves, le travail des chevaux, et il a toujours eu le petit mot qu’il fallait avant que j’entre en piste… J’ai notamment trouvé la confiance et le “déclic” avec Jubilée d’Ouilly à Gijón, sur ses conseils, alors que je ne souhaitais pas y aller. Ce concours me paraissait trop difficile, mais le fait de sauter des barres plus grosses nous a permis de passer un cap. La jument a gagné 35,000 euros en un week-end! Michel est un guide, un vrai booster!”

Et le programme de cette année? “Je vais surtout tourner dans des Coupes des nations et tenter de retrouver le niveau que j’avais à la fin de l’année, avant la mise au repos de mes chevaux, Jubilée, Mylord ou Karatina notamment. Je rêve de championnats d’Europe, mais la route est longue et je vais prendre la saison étape par étape. Mylord doit assurer la saison de monte, même s’il gère ça de façon incroyable, mais je verrai sur le moment en fonction de sa forme. Je n’ai pas d’objectifs précis, si ce n’est une participation en concours quatre étoiles si tout va bien. L’année dernière, il a fait trois cents juments et je n’ai pas trop tourné en concours afin de l’économiser un peu. On verra comment cela se passe cette année. King Solier va se consacrer essentiellement à la fin de la saison indoor. Les autres reprendront certainement à l’Atlantic Tour de Comporta au Portugal, au début du mois de mars.”

Cet article est paru dans le magazine GRANDPRIX n°3.