Pontus Hugosson fait de l’humour son cheval de bataille

Tout cavalier connecté qui se respecte a déjà souri en voyant passer une vidéo de Pontus Hugosson sur les réseaux sociaux. Talentueux derrière l’écran comme en selle, ce Suédois de trente ans partage aujourd’hui sa vie entre sa carrière de cavalier de concours complet et ses activités en ligne. À l’ère de la culture du “mème” et alors que la communauté équestre investit de plus en plus la toile, Pontus Hugosson, comme Stéphanie Bouché à travers son blog Pony Corn, caricature le monde équestre en se mettant en scène dans des situations loufoques, décalées, parfois volontairement ridicules, pour le plus grand plaisir des internautes.



L’avenir équestre de Pontus Hugosson, issu d’une famille de cavaliers, semblait tout tracé. “J’ai toujours été attiré par le sport de manière général. Enfant, je me suis essayé à plusieurs activités”, se souvient le jeune homme, désormais installé à quelques encablures de la ville d’Oxford, au nord-ouest de Londres et de l’Angleterre. “Cependant, comme mes deux parents étaient cavaliers, je me suis tout naturellement retrouvé très jeune à cheval. J’ai commencé la compétition à l’âge de douze ans. À cette époque, je voulais déjà pratiquer le concours complet, mais ma mère n’y était pas franchement favorable, alors j’ai dû commencer par le saut d’obstacles. Ce n’est qu’à dix-neuf ans, quand elle ne pouvait plus rien m’interdire, que j’ai enfin pu me mettre au complet! (rires)” Et le trentenaire a bien fait de s’obstiner puisqu’il évolue aujourd’hui au niveau international jusqu’en CCI 3*-S avec ses cinq chevaux, appartenant tous à ses parents. “Mon meilleur souvenir jusqu’ici reste ma participation à la Coupe des nations du CCIO 4*-S d’Houghton Hall en 2018 (Il en avait pris le départ avec son hongre Cut the Cuteness, ndlr). Même si les résultats n’ont pas été à la clé, l’expérience était incroyable et cela m’a motivé à redoubler d’efforts pour atteindre le plus haut niveau.”, raconte-t-il.



Un succès inattendu

S’il vit aujourd’hui principalement de son activité équestre, et notamment de l’enseignement, le Suédois avoue avoir du mal à se considérer comme un professionnel. “Je ne suis pas sûr d’en être un. Après tout, je ne passe que la moitié de mes journées à cheval et je consacre le reste de mon temps à ma seconde activité sur internet.” En effet, le nom de Pontus Hugosson est encore davantage connu sur les réseaux sociaux que sur les terrains de concours. Sur Instagram, il réalise des défis loufoques, tourne en dérision certains aspects du monde équestre et publie des sketchs dans lesquels les chevaux tiennent toujours le premier rôle. À travers ses personnages du dresseur à rollers, de la cavalière fanatique à la perruque blonde ou encore du sorcier Harry Whitaker (menacé non pas par Voldemort mais par “Van der Vleuten”), le Scandinave ne manque pas d’inspiration pour amuser ceux qui le suivent.

Si son profil affiche aujourd’hui plus de cent mille abonnés, au départ, tout est parti d’une simple blague. “Je n’aurais jamais imaginé avoir un tel succès! Dans l’une de mes toutes premières vidéos, je faisais référence à un jeu de Tony Hawk (célèbre skateboarder américain, ndlr) auquel je jouais quand j’étais adolescent. On m’y voit traverser les écuries et faire les boxes en roulant sur une planche de skate. Comme j’ai vu que cela plaisait, j’ai continué et ce qui, je pensais, ne ferait rire que mes amis, a commencé à être apprécié et partagé par des personnes que je ne connaissais pas. Puis, tout s’est emballé très vite”, raconte le complétiste. De ce joyeux hasard est née une véritable communauté qui s’étend aujourd’hui au-delà des frontières suédoises. “Les vidéos que je postais au début étaient muettes. Puis j’ai commencé à parler suédois dans certaines d’entre elles et c’est à ce moment, il y a environ deux ans, que j’ai commencé à recevoir des commentaires de personnes qui me demandaient de parler anglais. Au début, j’étais hésitant car mon anglais n’est pas très bon (au contraire, il est excellent, ndlr), mais je me suis finalement lancé et les retours ont été plus que positifs!”, explique-t-il.

Par son humour, Pontus Hugosson contribue à apporter un vent de légèreté et d’autodérision dans un milieu qui tend parfois à en manquer. Il admet toutefois que cette ambivalence entre son métier de cavalier et son activité de clown en ligne peut parfois lui jouer des tours. “Le fait que je fasse de l’humour sur internet a parfois tendance à me décrédibiliser en tant que cavalier, ou plutôt à déplacer l’attention des gens sur l’autre partie de mon travail. Il arrive régulièrement que l’on me dise 'Eh! C’est toi le gars qui fait des vidéos drôles?’. Mais je suis cavalier avant tout. Enfin, de toute façon, ce n’est jamais bien méchant.”, raconte-t-il.






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You don’t have a mini horse? no problem..

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L’humour comme tremplin

Fort de sa visibilité en ligne, Pontus Hugosson est devenu l’objet de convoitises de nombreuses entreprises pour lesquelles le fait d’avoir recours aux services “d’influenceurs” est de plus en plus considéré comme une méthode de marketing. De fait, grâce à sa popularité sur les réseaux sociaux, le cavalier s’est vu offrir de nombreuses opportunités professionnelles, à commencer par le précieux soutien financier de sponsors. “Comme tout individu très suivi sur les réseaux sociaux, je suis très régulièrement contacté par des marques qui souhaitent collaborer avec moi, mais ce qu’elles proposent n’est que très rarement intéressant. En revanche, le fait de pouvoir compter sur des sponsors est une réelle chance, surtout à mon niveau de compétition, et cela me permet tout bonnement de pouvoir pratiquer mon sport alors je leur en suis très reconnaissant. C’est une opportunité que je n’aurais certainement pas eue si je n’avais pas cette notoriété.”, affirme-t-il.

Cette popularité, le cavalier entend bien l’entretenir pour tenter de développer au maximum son activité. Dans cet optique, il a d’ailleurs récemment réinvesti sa chaîne YouTube, sur laquelle il publie des Volgs (contraction des mots blog et vidéo, ndlr). “À l’avenir, j’aimerais pouvoir continuer à concourir au plus haut niveau possible, tout en parvenant à partager de plus en plus de choses avec les gens qui me suivent. Je suis conscient d’avoir une chance que d’autres n’ont pas alors j’aimerais l’exploiter au maximum et voir ce que cela peut donner. Cela me permettrait aussi de lever le pied sur la partie entraînement et enseignement qui n’est pas celle que je préfère dans mon travail, même si cela me plaît toujours. Ma chaîne YouTube permet également de générer quelques revenus alors j’essaie d’y produire un contenu divertissant de qualité, en espérant que cela plaise”, conclut-il. Depuis quelques mois, il y filme son quotidien en compétition, s’essaie à la voltige, surfe sur une bouée à l’arrière d’un camion rempli d’eau, saute par-dessus une chaise, des kayaks, un scooter… une chose est sûre, le ton y est toujours léger et décalé. Et plus que jamais, cela fait du bien!



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yet another lifehack????? #loveshowjumping

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