“Bien sûr que les sélections ont créé des déceptions pour un certain nombre de cavaliers, mais cela fait partie du jeu”, Thierry Pomel

Dans les allées du CSI 4* de Saint-Lô, Thierry Pomel, sélectionneur de l'équipe de France de saut d'obstacles, a accordé un entretien à GRANDPRIX afin de dresser le bilan d'une saison 2020 particulière et d'évoquer les prochaines échéances à venir, comme les deux CSIO 3* de cet hiver et les championnats d'Europe de l'année prochaine.



Comment avez-vous vécu votre week-end à Saint-Lô? 

Très bien! Nous avons eu la chance de pouvoir évoluer au sein d’un très beau site au pôle hippique de Saint-Lô et dans des conditions parfaites. La compétition s’est très bien passée, même si nous avons déploré un terrible accident samedi (où un cheval a dû être euthanasié, ndlr). Cela fait malheureusement partie des choses qui peuvent arriver, et cela a été très bien géré par l’équipe d’organisation du concours. 

Quel bilan tirez-vous de votre saison extérieure? 

Nous avons eu la chance d’avoir pu compter de nombreux concours 4 et 5 * organisés en France cette année, notamment à l’Hubside Jumping de Grimaud. Cela a été très bénéfique pour les couples de ce niveau car près de trente-cinq d’entre eux ont pu bénéficier de ces concours-là. C’est très positif ! Il y avait également le circuit du Grand National, qui a permis à beaucoup de cavaliers de pouvoir monter, sortir leurs chevaux en compétition et rester dans le coup, ainsi que les CSI 2*. Nous traversons une période particulière mais le sport a quand même reprendre ses droits et dans des conditions acceptables pour que tout se déroule du mieux possible. 

Du fait du faible nombre de CSI 4 et 5* organisés cette année, nombreux sont les cavaliers qui auraient souhaité y prendre part. Comment avez-vous travaillé pour effectuer vos sélections? 

Cela a été une tâche plutôt difficile pour les concours 4 et 5* car j’avais un nombre très limité de cavaliers : treize pour les CSI 4* et dix pour les CSI 5* - sans compter les trois qualifiés d’office grâce à leur classement mondial. Bien sûr que cela a créé des déceptions pour un certain nombre de cavaliers, mais cela fait partie du jeu des sélections. Il faut aussi que les gens comprennent que ces choses-là sont d’autant plus difficiles à gérer pendant cette période… En ce qui concerne un concours comme le CSI 4* de Saint-Lô, tous les cavaliers qui ont effectué leur demande d’engagement ont été acceptés. Personne n’est resté sur le bord de la route, et j’en ai été satisfait. En plus, le niveau de compétition a été très élevé ce week-end car les meilleurs cavaliers étrangers étaient également à Saint-Lô, donc cela a permis à tout le monde de pouvoir se mesurer et constater leur progression. 

La Fédération équestre internationale a récemment annoncé que deux CSIO 3* se tiendraient à Vilamoura, du 16 au 19 novembre, et à Vejer de la Frontera, du 26 au 29 novembre. Comment avez-vous accueilli cette annonce? 

C’est une très bonne nouvelle. J’espère d’abord qu’ils seront maintenus, car rien n’est jamais plus certain en cette période. Concernant les sélections, ma volonté est de voir participer des chevaux qui pourraient intégrer l’équipe de première division l’année prochaine. Ce sera l’occasion d’observer la progression des différents chevaux et l’état d’esprit des cavaliers. En somme, il s’agira de prendre la température pour préparer la saison prochaine ! 

Début octobre, la FEI a également officialisé le maintien des championnats d’Europe de saut d’obstacles, qui se dérouleront l’année prochaine à Riesenbeck, qu’il y ait Jeux olympiques ou pas. Qu’en pensez-vous? 

Je faisais partie des fervents défenseurs du maintien des championnats d’Europe, donc je suis évidemment ravi de cette décision. Même si nous espérons que les Jeux olympiques auront bien lieu et que nous croyons tous en leur maintien, l’organisation des championnats d’Europe est importante. Il y a d’excellentes nations, comme l’Italie par exemple, qui n’auront pas la chance de participer aux Jeux olympiques l’été prochain et qui, sans échéance continentale, auraient été privées de grands championnats pendant deux ans. Cela aurait été terrible pour les propriétaires, les objectifs des cavaliers et leur filière. Quant à la France, je pense que nous aurons suffisamment de couples pour pouvoir prendre part à la fois aux JO et à la fois aux Européens. Je pense à l’avenir, donc aux championnats du monde de 2022 et aux Jeux olympiques de Paris en 2024, pour lesquels nous devons dores et déjà nous préparer.