Des étriers toujours plus innovants pour le confort et la sécurité du cavalier

Défini comme un “arceau en métal suspendu par une courroie de chaque côté de la selle sur lequel le cavalier pose le pied”, l’étrier classique en acier agrémenté d’une simple semelle en caoutchouc a fait long feu! Ces dernières années, cet équipement a connu des évolutions considérables, tant en termes d’ergonomie et de technique que de design. Le point sur les innovations majeures en la matière.



S’il n’existe aucune certitude absolue quant à l’identité des inventeurs de l’étrier, les historiens tendent à retenir l’hypothèse des peuples nomades d’Asie centrale. En effet, des étriers en fer ont été retrouvés dans des sépultures, qui remonteraient entre le IIIe et le Ier siècle avant J.C. D’après d’autres estimations et découvertes, le premier étrier de monte daterait du IIIe siècle après J.C. C’est seulement au VIIe siècle après J.C. que l’étrier est identifié en Europe occidentale. Une chose est sûre: permettant de se hisser en selle facilement en apportant confort, équilibre et stabilité, ce petit arceau de métal a révolutionné l’équitation.

À CHAQUE CAVALIER SON ÉTRIER 

Avant toute chose, l’étrier est censé apporter de l’équilibre au cavalier en stabilisant ses pieds de part et d’autre de la selle. Mais chaque cavalier est différent. Il y a ceux de saut d’obstacles, de dressage, de concours complet, et tous les autres. Il y a les grands, les petits, les légers et les plus lourds. Il y a ceux qui peuvent souffrir de douleurs articulaires. Il y a le fonctionnement du corps, propre à chacun selon sa pratique sportive, sa musculature, son âge, etc. À noter aussi que la selle a son importance car, selon la position du bassin et de la jambe, le pied pourra se positionner différemment dans l’étrier. Ainsi, pour choisir la bonne paire d’étriers, il est important de bien identifier ses besoins. Et c’est là que les choses “se compliquent”, car le marché regorge à l’heure actuelle d’une multitude d’offres d’étriers, du plus basique au plus perfectionné, du plus petit prix au plus luxueux bijou.



DE L’ÉTRIER EN ACIER TRADITIONNEL À… DES VARIATIONS MULTIPLES!

Comme énoncé précédemment, l’étrier classique en acier agrémenté d’une simple semelle en caoutchouc existe depuis longtemps! Récemment, en particulier depuis la dernière décennie, le secteur des étriers s’est énormément développé, notamment dans le but d’optimiser la performance sportive. Aujourd’hui, on trouve de nombreux modèles plus ou moins sophistiqués sur le marché, issus de recherches approfondies sur l’ergonomie, la technique et le design. Les variations semblent infinies, et chaque marque rivalise avec toujours plus d’innovations. Tout est étudié: le poids, les matériaux, l’inclination et le revêtement du plancher, les coloris, la taille et la disposition des branches, le passage des étrivières… Avec un objectif pluriel: optimiser le confort, l’équilibre et la sécurité du cavalier, sans oublier la performance.

LA SÉCURITÉ AVANT TOUT 

Comme le note Adeline Wirth, gérante des écuries du Grand Veneur, à Barbizon, aux côtés d’Édouard Couperie, “il n’y a pas de type d’étrier mieux qu’un autre. Certains cavaliers les aiment légers, d’autres plus lourds. On peut parfois préférer un plancher incliné, ou complètement droit. L’important, c’est qu’ils soient assez grands (pour que le pied ne soit pas coincé), et surtout, qu’ils puissent garantir la sécurité du cavalier, c’est-à-dire qu’ils doivent pouvoir s’ouvrir en cas de chute.”

Les recherches sont aujourd’hui particulièrement axées sur la sécurité du cavalier. Ainsi, chez la marque Rid’Up, le système d’œil articulé assure à la fois sécurité et confort. Cet œil permet en effet d’avoir l’étrivière à plat sur le quartier de selle, ainsi qu’un positionnement plus naturel du pied qui soulage les articulations. Dernière nouveauté au sein de la maison, des évolutions significatives de la gamme “Plus”, avec une semelle en élastomère garantissant encore plus de confort et une boucle rehaussée en Ixef Carbone, permettant le passage d’étrivières plus larges et présentant une résistance mécanique encore meilleure. 

Du côté de Freejump également, la sécurité constitue une priorité : rappelons que le premier succès de la marque est l’étrier monobranche X’Up à déclenchement automatique en cas de chute, directement inspiré du système des pédales de vélo. Cet étrier est à l’origine de la gamme d’étriers monobranches Soft’Up qui combine confort (absorption des chocs), performance et sécurité (mini-branche externe souple).

On ne peut pas manquer non plus de citer le modèle Safe On de chez Flex-on. Connue pour proposer des produits 100% personnalisables (coloris du cadre, type de plateau et d’insert, élastomères et stickers amovibles), la marque a développé cet étrier de sécurité qui, en plus d’absorber les chocs grâce à son plancher sur élastomère et de permettre une meilleure connexion avec le cheval grâce à son passage d’étrivière décalé, est doté d’un système d’ouverture de la branche en cas de chute.

Enfin, du côté de l’innovation, Ophena est incontournable avec son design totalement ouvert et ses semelles magnétiques glissées dans les bottes - quel que soit le modèle et la marque de ces dernières. Résultat: une meilleure adhérence et une libération immédiate en cas de chute.



FAVORISER UNE POSITION OPTIMALE!

Même si un bon cavalier ne “doit pas avoir besoin” d’artifices pour bien monter à cheval et atteindre à la fois efficacité et esthétique, il existe sur le marché des accessoires issus de recherches spécifiques au niveau de la posture du corps. C’est là le cœur des préoccupations de la marque Alfa Jump, dont les deux types de planchers s’adaptent à différentes attentes du cavalier: le plancher plat facilite aussi bien l’équilibre du cavalier en suspension que la descente de jambe du dresseur qui chausse long, presque sur la pointe des pieds, tandis que le plancher incliné incite à la descente du talon, pour une position de la jambe optimale. Existe aussi le plancher dit “smilé”, qui, doté des mêmes particularités que le plancher incliné, se voit rehaussé d’un arrondi sur le devant à la fois esthétique et qui aide le pied à rester perpendiculaire. Pour chaque modèle, des pointes en Inox peuvent en sus venir améliorer l’adhérence. À noter que la marque travaille actuellement sur un étrier de sécurité, qui sera proposé à la vente dans le courant de l’année 2021. 

On pourrait continuer longtemps à énumérer les modèles d’étriers proposés sur le marché, tous plus innovants, performants, différents, ergonomiques les uns que les autres. Et c’est tant mieux, car il en faut pour tous les goûts et les couleurs. De la même manière que pour tous les autres équipements, les étriers ne conviendront pas tous de la même manière à tous les cavaliers. L’étrier idéal variera en fonction de l’équitation et du physique de l’équitant. Il faut donc bien cibler ses besoins avant d’acheter… Rappelons toutefois l’essentiel : cavalières, cavaliers, avant de chausser vos étriers, soyez capables de monter sans, et toutes les innovations du monde ne remplaceront jamais les bonnes vieilles séances de mise en selle!

Cet article est paru dans le dernier numéro du magazine GRANDPRIX (n°120).