Le sport professionnel continue, mais les clubs ne peuvent (presque) plus accueillir personne

À la suite à l’annonce du Président de la République de mettre en place un nouveau confinement pour tenter d’endiguer la deuxième vague de la pandémie de Covid-19, Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des Sports, détaille les mesures applicables en matière de sport jusqu’au 1er décembre 2020. Si les compétitions, réservées aux sportifs professionnels, vont pouvoir se dérouler à huis clos, les centres équestres et poney-clubs, eux, doivent cesser presque toutes leurs activités.



“Je veux m’adresser aux pratiquants et passionnés de sport, aux éducateurs, encadrants et bénévoles, aux organisateurs et à tous ceux qui aiment et soutiennent le sport. La crise sanitaire est d’une extrême gravité. Nous sommes en confinement et nous limitons au maximum nos interactions sociales. Toutefois, la pratique sportive est essentielle pour le bien-être physique et moral des adultes comme des enfants. C’est la raison pour laquelle elle pourra continuer à être exercée dans certaines conditions. Pour le sport qui s’arrête, je poursuivrai mon action afin d’accompagner les clubs, acteurs et fédérations en difficulté à franchir cette nouvelle étape”, a déclaré Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des Sports.

Afin de permettre la continuité de l’activité professionnelle, le Gouvernement autorise les sportifs professionnels, sportifs de haut niveau et Espoirs inscrits sur listes ministérielles et leurs partenaires d’entrainement, à déroger au confinement et à l’interdiction de circuler. Les éducateurs sportifs professionnels peuvent également bénéficier d’une dérogation dès lors qu’ils doivent enseigner et/ou maintenir leur condition physique et technique nécessaire à la poursuite de leur activité en sortie de confinement. Cette dérogation concerne également toutes les personnes accréditées dont la présence est nécessaire au bon déroulement des activités sportives à caractère professionnel (entraîneurs, juges, arbitres, officiels, prestataires). “Des protocoles sanitaires rigoureux sont en place et continuerons d’être appliqués”, commente le ministère à ce sujet. Ces publics devront produire une attestation et un justificatif de leur activité.



Les centres équestres et poney-clubs referment leurs portes

Tous les équipements recevant du public (ERP) couverts (de type X) ou de plein air (de type PA) du territoire sont fermés au public. Cela signifie que les centres équestres et poney-clubs doivent refermer leurs portes aux équitants. Seuls les publics prioritaires suivants peuvent y accéder munis d’une attestation (modèle en ligne sur www.sports.gouv.fr): scolaires et les accueils périscolaires, étudiants STAPS, personnes en formation continue ou professionnelle, sportifs professionnels et toutes les populations accrédités dans le cadre des activités sportives à caractère professionnel, sportifs de haut niveau et Espoirs, personnes pratiquant sur prescription médicale et personnes en situation de handicap. “J’en appelle aux élus des collectivités et aux maires pour qu’ils permettent l’accès à ces équipements pour les publics prioritaires dès lors que les protocoles sanitaires renforcés et que la limitation des interactions seront garantis”, déclare Roxana Maracineanu. En revanche, comme annoncé dès hier par le ministère de l’Agriculture, les propriétaires peuvent bien rendre visite à leurs chevaux pour leur prodiguer les soins nécessaires à leur bien-être.

Pour le reste, la pratique sportive constitue un motif dérogatoire de sortie sous réserve d’être muni d’une attestation, dans la limite d’un kilomètre autour de son domicile et d’une heure maximum, à raison d’une fois par jour. Elle se pratique sans masque, de manière individuelle. Toute pratique sportive collective est exclue. Elle n’est possible que dans l’espace public, l’ensemble des équipements étant fermés sauf pour les publics prioritaires.

Les cours d’EPS sont maintenus au programme scolaire, selon des protocoles sanitaires renforcés et avec des pratiques favorisant la distanciation. L’organisation des classes préserve des groupes d’enfants qui restent les mêmes dans les accueils périscolaires. “C’est pour éviter le brassage des enfants que l’accueil dans d’autres structures comme les associations sportives n’est pas autorisé. C’est pourquoi, le ministère des Sports travaille étroitement avec les équipes du secrétariat d’État à la Jeunesse et à l’Engagement, les collectivités et le mouvement sportif pour que les acteurs associatifs dans le milieu du sport puissent venir au soutien des loisirs périscolaires, au sein des accueils collectifs de mineurs, après l’école et le mercredi”, assure le ministère. Malheureusement, cela ne peut pas concerner les enseignants d’équitation compte tenu de ses conditions de pratique. “Les modalités de partenariat entre les acteurs sportifs et les accueils collectifs de mineurs permettront de préserver les groupes d’élèves constitués en classe et garantir l’absence de brassage. L’activité sportive proposée dans ces accueils respectera une pratique individuelle et adaptée au contexte sanitaire.”



Les concours, réservés aux professionnels, devront se dérouler à huis clos

L’accès aux ERP étant proscrit, sauf pour les publics prioritaires, les manifestations de sport professionnel ou de haut niveau maintenues devront se tenir à huis clos. “À ce titre, dans le cadre du plan de soutien global du secteur sportif, une enveloppe de 107 millions d’euros devrait permettre de compenser une partie des pertes de recette liée aux restrictions de jauge. Il est en cours d’examen par la Commission européenne. Par ailleurs, des dispositifs d’exonération de charges spécifiques sont actuellement à l’étude”, détaille le ministère.

Le ministère des Sports a créé dès le printemps la plateforme Bougez chez vous qui propose des contenus sportifs gratuits, certifiés adaptés à une pratique à domicile pour tous types de publics et de niveaux. “Cette plateforme développée avec la Direction interministérielle de la transformation publique (DITP) et le Behavioural Insights Team (BIT), permet à chacun d’accomplir ses objectifs sportifs en bénéficiant de rappels quotidiens, à l’horaire que l’utilisateur aura préalablement défini, ainsi que des conseils et contenus personnalisés sous forme de courriels et notifications et selon ses préférences et son niveau. Le ministère des Sports encourage et accompagne les acteurs du sport à proposer des contenus numériques qui permettront de préserver le lien entre les pratiquants, les éducateurs et les structures”, conclut le ministère.

On l’aura compris, le mois de novembre sera difficile à vivre pour le secteur du sport, comme tant d’autres secteurs, et tout particulièrement pour les centres équestres et poney-clubs, déjà durement frappés au printemps, qui plus à une saison où l’herbe ne pousse plus franchement dans les prés…