Le ministère des Sports lance une mission d’inspection à la FFE

Jeudi soir, la ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu, a fait savoir qu’une mission de l’Inspection générale des sports avait été lancée à la Fédération française d’équitation. Pour rappel, mi-mai, Mediapart avait révélé une affaire d’agressions sexuelles sur mineures impliquant directement la responsabilité de la FFE et notamment celle de son président, Serge Lecomte.



Jeudi soir, une dépêche de l’Agence France Presse (AFP) a annoncé qu’une mission de l’Inspection générale des sports avait été officiellement lancée à la Fédération française d’équitation, dans le cadre des révélations concernant une affaire d’agressions sexuelles sur mineures, qui impliquerait directement la responsabilité de la FFE. Cette mission, qui avait déjà été évoquée début juin par la ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu, a donc officiellement démarré. Pour information, l’Inspection générale de l’éducation, des sports et de la recherche (IGESR), placée sous l’autorité directe et conjointe des ministres chargés de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation, de la Jeunesse et des Sports, accomplit des missions d’évaluation, d’expertise, de contrôle et d’appui à la demande des ministères concernés. 

À la suite des révélations de Sarah Abitbol, championne de patinage artistique, début 2020, Roxana Maracineanu avait déjà commandé un rapport à l’IGESR sur la Fédération française des sports de glace (FFSG), lequel avait conclu à une “omerta sur les soupçons qui pesaient à l’égard d’entraîneurs et a pu conduire à l’absence de procédures disciplinaires, ou même de simples enquêtes, sur des faits de violence pourtant dénoncés par des victimes.” Didier Gailhaguet, président de la FFSG de 1998 à 2020, avait été poussé à la démission quelques semaines après le lancement de cette mission, en février dernier.



Une première rencontre le 4 juin

Mi-mai, le site d’information Mediapart avait publié une longue enquête, signée Quentin Müller et Margaux Solinas, révélant de nouvelles affaires de viols et d’agressions sexuelles sur mineurs dans le monde du cheval. L’une d’elle concernait Loïc Caudal, ancien enseignant d’équitation au centre équestre de Suresnes et ex-président du comité départemental d’équitation des Hauts-de-Seine, jugé coupable par la justice à deux reprises pour atteinte sexuelle sur une mineure puis agressions sexuelles sur trois autres mineures, ce pourquoi il avait été condamné à une peine d’un an de prison avec sursis assortie d’une mise à l’épreuve et d’une interdiction d’enseigner et de s’approcher de mineurs. En dépit de sa première condamnation et du retrait de sa carte professionnelle d’enseignant sportif, confirmé par la préfecture des Hauts-de-Seine, il serait resté en poste pendant sept mois dans cette structure gérée par Serge Lecomte, président de la Fédération française d’équitation (FFE), avant d’être licencié, puis employé par la FFE de 2014 à 2019 comme chauffeur du camion fédéral de réception installé au bord des terrains de concours, notamment lors des étapes du Grand National et des Masters Pro. 

Quelques semaines plus tard, Mediapart avait consacré un deuxième article à cette affaire, maintenant que, selon ses propres informations, la FFE et son président avaient bien été informés des condamnations pour agressions sexuelles de leur collaborateur, ce qui démentent formellement les intéressés. Roxana Maracineanu avait déjà demandé à la FFE des “éclaircissements sur les agissements de l’enseignant Loïc Caudal” lors d’une rencontre avec Serge Lecomte le 4 juin. “Cette enquête est classée. Le cas Loïc Caudal n’est plus d’actualité. Il a été jugé et condamné. Que voulez-vous que le ministère fasse après le tribunal?”, avait alors déclaré le président de la FFE dans L’Équipe. “D’ailleurs, le ministère, pas plus que moi, ne dispose des jugements évoqués. En revanche, sur la table, nous avons une quinzaine de cas en cours. […] Nous avons évoqué les différentes pistes envisageables pour être plus efficace dans la prévention et le traitement des cas signalés. Nous avons discuté des mesures que nous avons prises et de ce que l’on peut envisager pour aller plus loin.” La ministre déléguée attend désormais les conclusions de l’IGESR.