“Nous ne devrions pas nous traiter comme des adversaires mais tous travailler dans la même direction”, Sergio Alvarez Moya

Au printemps, Sergio Alvarez Moya avait été l’un des premiers cavaliers à s’opposer à l’annulation des championnats d’Europe de saut d’obstacles, que la Fédération équestre internationale a finalement décidé de maintenir à l’année prochaine. Six mois plus tard, les Européens étant de retour au calendrier, nos consœurs de Worldofshowjumping ont rencontré le cavalier espagnol, évoquant notamment le sujet de la relation entre la FEI et les cavaliers.



“Je pense que la FEI et de nombreuses fédérations nationales devraient travailler plus étroitement avec les cavaliers”, entame Sergio Alvarez Moya, pilier de l’équipe espagnole de saut d’obstacles depuis plus de dix ans. “Nous ne devrions pas nous traiter mutuellement comme des adversaires, mais tous travailler dans la même direction. Au niveau national, c’est aussi pour cette raison que j’ai pris l’initiative, avec mon frère Julio et mon coéquipier Eduardo Alvarez Aznar, de créer une association nationale des cavaliers. Eduardo et moi-même avons l’expérience du haut niveau et mon frère est très impliqué dans la formation de cavaliers de différents groupes d’âge, des enfants aux jeunes cavaliers, et nous avons aussi un avocat qui concourt en tant qu’amateur. Nous voulons nous assurer que la communication entre la fédération et les athlètes de différents niveaux et de différentes régions s’améliore, afin que nous puissions ensemble améliorer notre discipline.

Le saut d’obstacles n’est plus seulement un sport, c’est une industrie mondiale. Il est donc très difficile de faire converger les points de vue des différentes parties prenantes pour aboutir à un consensus”, poursuit Sergio Alvarez Moya. “En ce qui concerne les cavaliers, je pense que nous avons besoin d’une plus grande représentation des athlètes au sein de la FEI - de différentes parties du classement mondial et d’origines géographiques différentes. Un seul cavalier au comité de saut d’obstacles à la FEI ne suffit pas.” 

J’aimerais bien que la FEI fasse davantage appel à d’anciens cavaliers de haut niveau retraités, comme Nick Skelton par exemple. Des gens qui connaissent le sport à la perfection et qui seraient en mesure de donner d’excellents conseils. De vrais cavaliers. En plus, les retraités n’ont rien à perdre lorsqu’il s’agit d’exprimer leur opinion ; cela ne changera pas leur vie.

Annuler les championnats d’Europe plus d’un an à l’avance était une décision qui n’allait pas dans l’intérêt du sport”, poursuit Alvarez Moya, qui a été l’un des premiers cavaliers à s’opposer à cette suppression. “Le saut d’obstacles est une industrie où les gens, pour une raison ou une autre, choisissent d’investir dans les chevaux. Ce qui les motive à le faire, c’est la possibilité d’amener ces chevaux jusqu’au plus haut niveau - que ce soit pour les conserver ou les vendre. Si vous supprimez quelque chose d’aussi important que les championnats d’Europe dans une période où le sport ne compte plus tellement d’événements, vous endommagez l’industrie et le sport.” 

S’il y a une leçon à en tirer, selon le pilote, c’est que la communication entre la FEI et les cavaliers doit être améliorée. “L’annulation des Européens puis le processus de réattribution sont la preuve que nous devons travailler plus étroitement pour prendre les bonnes décisions pour notre sport, car en fin de compte, il a bien été possible de trouver une solution aux défis auxquels la FEI était confrontée. En tant que cavaliers, nous sommes tous individualistes. C’est facile d’être occupé à travailler sur sa propre activité. Cependant, nous devrions tous nous réunir pour améliorer notre sport, non seulement pour nous-mêmes, mais pour les générations futures. Les cavaliers devraient être plus actifs et mieux organisés, et travailler ensemble dans la même direction parce que nous avons tous besoin les uns des autres.”