Al Shaqab, une majestueuse oasis équestre au cœur du désert qatari
Depuis sa création en 1992, le luxueux et somptueux complexe équestre d’Al Shaqab est le fleuron de la politique équestre qatarie. Ce sont ces presque cent hectares d’infrastructures - comptant plus de sept cents boxes, du matériel d’entraînement et, depuis peu, un centre vétérinaire équin dernier cri. Visite exclusive de l’une des plus impressionnantes écuries du monde.
DES INFRASTRUCTURES HORS NORME.
S’il s’en rapproche le plus, le mot écurie n’est qu’un euphémisme pour décrire l’extraordinaire centre équestre d’Al Shaqab. À une demi-heure de voiture du centre-ville de Doha, au coeur du Qatar, Al Shaqab s’apparente à un immense complexe sportif de luxe en forme de fer à cheval, réunissant tout ce dont peut rêver un amateur d’équidés ou un cavalier professionnel. C’est d’ailleurs ce site qui accueille chaque année depuis 2013, l’étape finale du Longines Global Champions Tour. “Nous sommes ici dans les loges de la famille royale”, explique un guide à l’occasion d’une visite privée. De ces meilleures places se dégagent les deux arènes de 10000 m² chacune qui structurent l’organisation du site. Entièrement climatisé pour l’un, semi-couvert pour l’autre, ces stades peuvent accueillir jusqu’à 6000 spectateurs. Au loin, on aperçoit l’école d’équitation et les bureaux des différentes fédérations. Tout est immense, rien n’est médiocre: le sol est de marbre, les équipements sont ultra modernes et on ne s’étonnerait pas que les fauteuils valent plus cher qu’une voiture classique! Les installations allouées aux sportifs sont au moins du même calibre. En plus du restaurant, de la piscine et de la salle de sport, des hébergements ont été construits pour d’éventuels locataires étrangers, soit soixante-dix chambres individuelles dans un hôtel quatre étoiles, à quelques centaines de mètres seulement du centre de compétition. S’étendant sur une centaine d’hectares, le complexe peut accueillir jusqu’à sept cents chevaux.
UN CENTRE VÉTÉRINAIRE DERNIER CRI.
C’est Noël avant l’heure pour les équipes d’Al Shaqab qui aménagent le centre vétérinaire équin flambant neuf de l’écurie. “L’image est formidable!”, s’extasie Jessica Johnson devant l’échographe. Queue de cheval plus pratique que stricte, yeux bleus souvent rieurs, la chirurgienne-vétérinaire ne boude pas son plaisir. “Le matériel arrive au fur et à mesure, c’est une nouvelle découverte chaque jour”, sourit l’Irlandaise d’origine, tandis que ses assistants achèvent l’examen. L’ouverture officielle est prévue à l’automne. Ce nouveau site vétérinaire, que Grand Prix heroes a pu visiter en exclusivité, vient compléter un ensemble déjà très polyvalent. “Une autre clinique équine existe au Qatar, mais on ne joue pas dans la même cour”, précise un vétérinaire français employé de la clinique vétérinaire située à Al Shaqab. À la section dédiée aux soins s’ajoutent un laboratoire ainsi qu’une unité de recherche qui devraient favoriser le développement d’une expertise vétérinaire locale. “Il n’y a pas d’école vétérinaire au Qatar, mais l’hôpital accueille déjà une stagiaire qatarienne. C’est l’un de nos axes de développement”, enchaîne Jessica Johnson.
LES CHEVAUX AVANT LES HOMMES.
En réalité, les terrains dédiés à la compétition, les lieux de vie, l’école d’équitation ou encore le centre équestre vétérinaire ne représentent qu’une infime partie des infrastructures d’Al Shaqab. Ici, la majorité de l’espace est réservée à l’hébergement et à l’entraînement des chevaux. Au cœur de l’été, la température grimpe aisément jusqu’à 50°C, mais les infrastructures, adaptées au climat désertique, permettent un entraînement optimal et agréable pour les athlètes équins. “Beaucoup de chevaux restent en Europe pendant cette période, mais nous en gardons tout de même quelques-uns”, lance un employé, avant d’indiquer la section réservée à l’endurance. À elle seule, celle-ci compte plus de cent boxes, climatisés bien sûr. En plus des piscines d’hydrothérapie, l’espace de travail intègre des jacuzzis, des tapis roulants de course et des marcheurs. Toutefois, la partie équine est surtout aménagée pour l’élevage de Pur-sang Arabes. “Le cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani (le père de l’actuel émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, ndlr) a posé la première pierre de l’écurie en 1992”, énonce Sofian Alwazzan, l’un des porte-parole de l’écurie. “Le lieu n’avait pas été choisi au hasard, à l’époque; c’est ici que les Bédouins ont mené la bataille décisive qui a conduit à l’indépendance du Qatar.” Dans la partie vouée aux chevaux d’élevage, il est impossible de passer outre les dizaines de récompenses qui s’alignent sur les murs. Réputés, les chevaux de la lignée Al Shaqab rayonnent depuis la création de l’écurie. Marwan Al Shaqab, qu’on qualifie de “cheval préféré de l’Émir”, fait partie des reproducteurs les plus chers du monde. Une réussite logique au regard des moyens mis en place par l’émirat gazier, qui garde secrètes les sommes totales investies dans le complexe.
Cet article est paru dans le magazine GRANDPRIX heroes n°108.