Julie Lavergne et le concept 2C2A : une équitation en conscience

Julie Lavergne est enseignante et cavalière professionnelle. Elle possède une écurie de propriétaires à Grisy-Suisnes dans la Seine-et-Marne. Elle a forgé son expérience auprès du Dr Pradier, avec qui elle a collaboré durant sept ans - elle fut sa dernière élève. Héritière de ce “mécanicien” passionné de locomotion, elle a mis au point un concept: 2C2A. C + C + A + A : connexion, cadence, attitude, amplitude, quatre observables fondamentaux qui aident les cavaliers à comprendre leurs chevaux. Le principe: être conforme à l’inné du cheval. C’est l’alliance de l’éthologie et de la biomécanique qui est à la base de ce concept pluridisciplinaire. Ses valeurs? La patience et la persévérance dans le but de parvenir, grâce à un plan d’entraînement précis et rigoureux, à la performance. Il est le fruit de réflexions approfondies, menées grâce à une pratique assidue et une observation quotidienne des chevaux. Zoom.



Le mot d’ordre de Julie : équilibre

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La quête de Julie Lavergne pourrait se résumer à un mot: équilibre. Et pour parvenir à ce Graal, un outil-clé : l’observation. Tel un philosophe empirique  faisant de l’expérience sensible l’origine de toute connaissance, elle “conscientise” ce qu’elle voit afin de pratiquer une équitation menant à la performance dans le respect de l’inné du cheval. “Le docteur Pradier m’a appris l’essentiel: apprendre à observer, à comprendre ce que me dit le cheval. J’observe, jour après jour, et ajuste ma réflexion pour parler couramment la langue du cheval. Ce sont les chevaux qui ont fait mon apprentissage équestre. Ce que je sais, je le tire de mon vécu avec eux, tout simplement. L’équation qui fonctionne: un cavalier au-dessus de ses pieds sur un cheval équilibré dans son inné. C’est ainsi que chaque jour, je tente de m’approcher de cet idéal d’équilibre.”

L’homme, dans le but de satisfaire ses objectifs avec le cheval, a sorti celui-ci son contexte naturel. À partir de là s’est automatiquement créé un déséquilibre. Très logiquement donc, le retour à l’équilibre va passer par la capacité de l’homme à se rapprocher le plus possible du conformisme du cheval. Ainsi, pour prétendre une quelconque relation avec lui, sportive ou autre, c'est-à-dire pour se faire accepter par son cheval et qu'il soit disponible, il est important que son mode vie lui plaise: il doit se trouver proche de son inné pour se sentir en sécurité, donc serein. “J’essaie d’offrir à mes chevaux une vie qui se rapproche le plus possible de celle qu’ils ont au naturel, en liberté.” Ce qui passe par une alimentation digeste, une possibilité permanente de mastiquer, du foin en grande quantité, la liberté de se déplacer un grand nombre de kilomètres par jour, une vie riche en rapports sociaux avec des repères hiérarchiques. “Certains de mes chevaux de sport vivent en troupeau, et pieds nus. J’aime pouvoir m’adapter en fonction de ce que chaque cheval me dit. C’est le principe du conformisme à leur inné. Le cheval est un athlète, avec une locomotion, un équilibre qui lui sont propres. Si l'on respecte le conformisme à son inné locomoteur, le cheval aimera vous porter et faire les choses que vous lui demandez, car alors seulement physiquement cela lui sera possible. Or bien souvent, notre poids ou nos demandes le mettent dans une incapacité physique de faire. Alors, il compense, s’inquiète, cherche à se débrouiller, et dégrade sa locomotion. Son équilibre ‘spontané’ se voit dénaturé, perturbé par notre poids et notre action sur son dos. Mon rôle va alors être, au moyen d’une intellectualisation de ce processus, d’aider le couple cavalier-cheval à trouver son équilibre, en tenant à distance les compensations néfastes qui nuisent aux performances sportives. Ainsi, il s’agit d’apprendre à mes élèves à agir par une conscience de soi aboutissant à un parfait accord des aides, de manière à restituer, voire améliorer, les allures naturelles du cheval par rapport au contexte dans lequel on l’a mis. C’est une équitation de conscience: je vise à faire parvenir mes élèves à un niveau de conscience équestre tel que l’on met tout en place pour que le potentiel des deux se révèle.”

Une vision du cheval dans son ensemble alliant éthologie et biomécanique 

Julie développe son point de vue: “Je ne connais pas de cheval qui refuse de donner à son cavalier. S’il ne donne pas, c’est qu’il n’a pas compris ce qu’on lui demande, ou qu’il est incapable de l’exécuter physiquement, ou les deux. Exiger de son cheval, être au contrôle, cela ne résonne pas complètement juste en moi. Qui sommes-nous pour avoir ce pouvoir sur le cheval? On doit amener le cheval à collaborer. Ainsi, je ne vais pas dresser un cheval mais plutôt l’inviter à faire, et tout faire pour l’aider à faire, en lui donnant les moyens physiques de le faire. C’est alors que je peux obtenir un certain contrôle de la situation. C’est à moi de mieux reformuler et d’optimiser ma technique équestre. Cette remise en question permanente est véritablement mon mantra.” 

Et cela passe par la répétition, la constance: “Une chronologie d’exercices précis renforçant le cheval et l’installant progressivement dans les aides avec les moyens physiques nécessaires. On parle alors de contrôle sans faille, d’un contrôle durable.” Il est en effet capital que le cheval opère de bonnes associations: “Si je demande à mon cheval d’exécuter un exercice qui le met dans la douleur, à force il n’aura plus envie, donc il faudra utiliser la coercition. Et c’est de là que viennent la plupart des problèmes comportementaux, qui nécessiteront par la suite une rééducation aussi bien physique que mentale. Mieux vaut dès le départ travailler en conscience avec des moyens indispensables à une bonne association. Trop de chevaux passent à côté de leur carrière pour ces raisons, trop de chevaux compensent le manque de connaissances de leur cavalier.” 

C’est ici que se noue l’alliance indispensable de biomécanique (une bonne locomotion qui préserve et optimise le physique du cheval) et de l’éthologie (sans laquelle on ne peut pas se faire comprendre de son cheval). “L'éthologie, c'est l’étude du comportement du cheval: privilégier le conformisme et non l’anthropomorphisme. J’aime observer évoluer certains de mes chevaux qui vivent en troupeau, car leurs interactions me permettent de comprendre comment ils communiquent. Dans mes échanges avec eux, j’essaie de copier leurs codes et de me mettre dans leur peau. Je m’inspire vraiment de leur manière de fonctionner. Je constate à quel point ils répètent les choses, à quel point ils jouent avec la pression, la mettent, l’enlèvent, ce que dit leur langage corporel et leur hiérarchie. J’essaie de bien analyser tout ça et de le mettre en situation, à pied ou a cheval. Les chevaux nous voient en tant qu’humains, mais si l'on communique avec eux au moyen de cette pression et de cette gestuelle qu’ils utilisent eux-mêmes entre eux, ils comprennent immédiatement.” Selon Julie, un cheval qui respire le bien-être, c'est un cheval bien dans sa tête et dans son corps. “Très souvent, j’ai pu m’apercevoir que le physique aidait ou desservait le mental. Par exemple, si l’on compare deux chevaux en liberté, l'un d'eux domine systématiquement, et cette domination est liée à sa capacité physique. Un cheval qui a du mal à bouger ou qui a un physique compliqué laissera la place de dominant à un cheval plus fort. Le mental du cheval est directement en lien avec son physique. J’ai pu aussi observer, comment, au fur et à mesure que le cheval gagne en forme physique par l’entraînement, et son caractère évolue. Un cheval bien dans son corps et dans sa tête sera prêt à nous donner sans limite et avec envie.”



2C2A : des observables pour rendre les cavaliers conscients de leur équitation

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Performer, c’est pouvoir optimiser sans dégrader. Pour comprendre la vision de Julie, il suffit d’établir une comparaison avec les sportifs humains, qui mettent au point un entraînement qui les aident à adopter les bonnes postures tout en se préservant. Selon Julie, un cheval doit fonctionner de manière à ne pas user inutilement son capital santé tout en optimisant ses capacités physiques et sportives. “Il ne s’agit pas de ne pas lui demander de faire des efforts, mais de le préparer à l’effort en le mettant méthodiquement dans une gymnastique l’entraînant à faire des efforts sans dégradation de son physique. À l’entraînement, il faut pouvoir le challenger, lui demander d’exécuter des choses difficiles physiquement mais qu’il est en mesure de réaliser, sans qu’on ait besoin de puiser dans son capital santé. Il faut avancer avec lui en respectant son inné locomoteur. Pour ce faire, il faut non seulement respecter un protocole d’échauffement, mais apprendre à l’observer. Cela met le cavalier dans une dimension de respect du physique de sa monture. L'entraînement est en phase avec différents observables.” 

La philosophie équestre de Julie, baptisée 2C2A, est d’amener les cavaliers à créer un vrai partenariat avec leur cheval, d'avancer ensemble dans la bienveillance. “On vise la relation, la justesse du travail, et le confort du cheval.” 2C2A se base sur l’acquisition de quatre fondamentaux, appelés aussi observables: la connexion (respect, interaction dans la compréhension et la confiance, avec l’accord des aides); la cadence (respect des allures et détermination de la cadence idéale dans laquelle le cheval va optimiser son équilibre et gagner en amplitude - et Julie de préciser: “Attention à la trompeuse sur-cadence, qui déséquilibre et entraîne une perte de force, c’est dans une cadence lente que le cheval poussera véritable-ment”); l’attitude (qui varie selon le degré de rassemblé et la condition physique du cheval, de l'extension d'encolure à l'attitude la nuque au point le plus haut); et l’amplitude, qui est le résultat des trois autres. Ce dernier est le juge de paix. Si le cheval est ample, c’est qu’il est dans une bonne cadence, avec les bonnes attitudes, et le cavalier et le cheval sont parfaitement connectés). 

“Bien souvent, les contraintes sportives actuelles sont telles que les chevaux vont au-delà de ce qu’ils sont réellement capables de faire. Les observables nous aident lors de l’entraînement à comprendre les limites et à les repousser: apprendre à comprendre son cheval, à identifier les messages qu’il nous envoie pour progresser dans le confort. C’est une recherche infinie: pour moi la lecture et l’optimisation des observables est toujours perfectible, je n’ai jamais fini d’apprendre.” Le principe étant de ne pas “prendre” au cheval, mais qu’il “donne”. La pédagogie de Julie comprend autant du travail à cheval qu’à pied. Elle explique: “Lorsqu’un nouveau couple vient me voir, j’établis un double diagnostic. Un diagnostic du cheval, et un diagnostic du couple cavalier/cheval, afin d’être à même d’élaborer un programme sur mesure pour l'approche et le travail. Mon objectif: rendre compréhensible l’équitation. Que le message passe bien. J’aime à dire: ‘Passe le bon message et tu obtiendras la bonne réponse’. Mon objectif est de mettre à disposition des cavaliers une boîte à outils leur permettant de décrypter leur cheval et d’apprendre à lui parler. Ceci passe par la lecture d’observables. Savoir quoi faire avec ce que mon cheval me dit. Je vise à travers cette formation à rendre les cavaliers autonomes. Qu’ils puissent juger de l’entraînement de leur cheval et optimiser son tonus musculaire. Respecter les observables, à cheval comme à pied, permet de suivre l’évolution d’un cheval qui fonctionne avec son équilibre et sa force, dans l’idée que tout cela aille en grandissant au fur et à mesure qu’on le gymnastique. Et ce, sans passer par des enrênements ou des muserolles serrées. Car c’est justement parce qu’il ouvre la bouche, qu’il grince des dents ou que sa tête n’est pas fixe, que j’arrive à m’interroger sur des solutions. C’est pour moi un feedback très important de laisser mon cheval me dire ce qu’il a à dire. L’important est de savoir quoi faire avec ce que mon cheval me dit. C’est ça, la philosophie 2C2A. Aussi, je me remets en permanence en question pour être en mesure d’apporter les clés qui aideront les cavaliers, et enrichir sans cesse leur boîte à outils. Chaque jour est un nouveau pas vers plus de conscientisation.”

2C2A : un programme d’entraînement 

Le programme 2C2A est un plan d’entraînement. Il s’agit d’une méthodologie que Julie enseigne au quotidien, au sein de ses écuries, avec ses élèves, et lors de stages et conférences qu’elle donne aux quatre coins de la France. La formation 2C2A suit une chronologie et a pour objectif de former les cavaliers à devenir de vrais préparateurs sportifs pour leurs chevaux et d’aider chaque couple à performer. Ses mots d’ordre: patience, persévérance, performance. Au programme, cinq niveaux permettant d'approfondir ses connaissances pour être apte à performer. On peut s’inscrire à un programme de formation poussée auprès de Julie, ou suivre la formation à son rythme. “J’ai mis en forme ce plan d’entraînement à partir de ma propre expérience pour guider les cavaliers. Sans aller jusqu’a un total chamboulement de votre équitation, et au-delà du programme proposé qui est le reflet de ma vision équestre, je propose de transmettre la con-naissance de certains outils-clés dans le but d’aider chevaux et cavaliers à se comprendre. Je suis à chaque fois émerveillée de voir à quel point cela tient bien souvent à quelques petits détails de conscience.” 

L'importance du Dr Pradier 

“Avant tout, Dr Pradier aimait profondément les chevaux. Je le vois encore, fasciné par leur beauté et leur bonté. La précision du détail, la rigueur constante, le respect du cheval, sont les valeurs qu’il m’a enseignées”, dévoile Julie, qui continue : “Il disait souvent que le cavalier n’est pas à la hauteur du cheval. En ce sens, il voulait signifier que le cheval a une telle locomotion que le cavalier n’est pas capable de l’accompagner et au contraire le brime. Le Docteur m’a justement appris à respecter et révéler les chevaux.” À la fois vétérinaire équin, cavalier et instructeur, le Dr Pradier n’a eu de cesse, tout au long de sa carrière, de revisiter l'équitation classique à la lumière des éclairages modernes en biomécanique. “Mécanicien” passionné par l’étude toujours plus poussée de la locomotion, soucieux d’un travail du cheval “à l’endroit”, dans la souplesse du dos (d’où la fameuse “extension d’encolure”), il évoluait dans le respect de la nature du cheval, de son intégrité et de son psychisme, ayant comme certitude absolue que le dressage n’est rien d’autre que la recherche menant à la restitution ou à l'amélioration des allures naturelles, et que le capital sportif d’un cheval ne peut s’exprimer pleinement que dans le respect de celles-ci. Il disait lui-même qu’il n’avait rien inventé, et ne prétendait pas l’avoir fait, mais il a perpétué un savoir historique, l’a adapté aux chevaux modernes, et a su l’écrire (voir sa bibliographie). Sa base de travail n’était rien d’autre que du bon sens, une maîtrise parfaite de la biomécanique et de la locomotion. Le reste a évolué: le nombre de licenciés, l’exigence des cavaliers, les artifices (engrènements, selle, mors, etc) se sont multipliés, mais la base de l’équitation est restée la même. C’est ce que Dr Pradier a défendu toute sa vie: le travail juste du cheval, dans son confort et en prenant le temps. 

La fameuse extension d’encolure: un exercice aux grandes vertus 

Le procédé de l’extension d'encolure a germé dès le milieu du XIXe siècle dans les cerveaux de ceux qui dressaient les jeunes chevaux afin de résoudre des problématiques nouvelles dues aux changements physiques observés chez les chevaux: moins d’étalons à encolures épaisses, plus d’hongres et de juments dotés d’encolures longues et souples, à qui il fallait tout de même donner la force nécessaire au dressage. Que le cheval soit fort ou faible physiquement, l’extension d'encolure s’est imposée comme l'exercice préparatoire idéal pour “construire” un cheval tel qu'il devrait être. Il constitue l’outil majeur pour permettre au cheval de s’exprimer pleinement, le rendre autonome dans l’élaboration de sa masse musculaire, et optimiser sa mise en place locomotrice et la compréhension face à une demande d’impulsion. La préparation physique est importante si un cavalier veut que son cheval fonctionne légèrement et facilement. La légèreté d'une monture par rapport aux demandes de son cavalier vient d’une prédisposition mentale et physique. 

L’extension d’encolure est une posture dans laquelle on renforce le déséquilibre du cheval, facteur opérant de l’équilibre. Plus on va pousser le cheval vers l’avant et le bas, plus il devra se rééquilibrer. Il utilisera pour ce faire ses chaînes musculaires ventrales et pectorales, ce qui mobilisera le garrot (partie importante du soutien de l’avant-main). Dans cette posture, on peut guider un cheval dans différents exercices: volte, session, épaule en dedans etc, tous les exercices, exceptés ce qui nécessite du rassemblé et de l’abaissement de hanche car cette posture ne le permet pas. Tous ces exercices vont ainsi doubler l’activation musculaire et la compréhension pour votre cheval de la façon dont vous le portez. Les résistances rencontrées ne sont pas un mauvais signe si vous faites attention à votre position. Si votre demande est juste et que l'équidé résiste, il suffit de répéter. L’aboutissement parfait de l’extension d’encolure (nez le point le plus bas, chanfrein à la verticale, dans des cadences lentes et une amplitude maximale) est en phase avec celui du rassembler parfait, que le cheval est capable de supporter sans dégradation physique. Car la quête de chaque séance est bel et bien d’augmenter le rassembler du cheval. 

Ce cheminement physique nécessite de la compréhension afin d’enclencher une spirale vertueuse: “J’ai pu constater que le tonus musculaire grandissant, l’extension d’encolure s’améliore et par conséquent, le rassembler aussi.” L’extension d’encolure apporte une grande sérénité à la main, aux jambes et aux aides du cavalier. Lorsque l'on demande un engagement avec ses jambes, les mains laissent passer la tension du dos. Il n’y a pas de contradictions mains-jambes. Vous commencez à comprendre que la sérénité par rapport à une demande, c’est la capacité du cheval à vous donner physiquement la réponse. En d’autres termes, si le cheval se défend lorsque l'on veut le ralentir, c’est qu'il n’a physiquement pas compris comment faire. En se mettant dans une mauvaise posture, il rencontre un gros inconfort physique, renforçant son envie de fuir ou de résister à votre demande. Cette incompréhension a de lourdes répercussions sur votre rapport avec votre cheval et sur la performance. L’extension d’encolure a ceci de vertueux qu’elle est conforme à ce que le cheval ferait naturellement: avancer le nez et l’encolure pour déclencher le mouvement en avant. N’importe quel cheval en situation de devoir porter un cavalier aura la clairvoyance du mouvement en avant, y compris les chevaux dits rétifs ou les jeunes chevaux tout juste débourrés. L’extension d’encolure répond à divers objectifs: exercice d’échauffement plus ou moins long en fonction du niveau et problématique du cheval, révélateur de potentiel, outil qui conditionne la paix entre le cavalier et son cheval, et moyen de délivrance physique.



Ils témoignent

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Michel Robert, cavalier de saut d'obstacles de haut niveau

“Sa méthode se rapproche beaucoup de la mienne. J’ai également collaboré avec le Dr Pradier quand je préparais les Jeux olympiques de Munich  en 1972. Nous avons elle et moi les mêmes objectifs et nous nous nourrissons la même passion à mettre les chevaux dans le confort, et à comprendre et apprendre comment ils fonctionnent afin de cibler les meilleures solutions. Tout cavalier a besoin d’un regard extérieur pour évoluer, quel que soit son niveau. Elle m’apport ce regard, juste et constructif. Elle sait de quoi elle parle: le fonctionnement du cheval, ses réflexes physiques par rapport à son mental, et vice-versa, c’est subtil et fondamental. Elle maîtrise sa technique et l’a expérimentée avec de nombreux chevaux. Sa force est d’avoir su élaborer une méthode pédagogique obéissant à une réelle rigueur de progression, qu’elle utilise pour transmettre son savoir à ses élèves.”

Charlotte Mordasini, cavalière suédoise de saut d'obstacles de haut niveau

“La méthode de Julie est basée sur la biomécanique. Elle est très exigeante et quasi-scientifique. Julie part du constat que dans l’équitation classique, on a tendance à contraindre les chevaux et à les mettre dans un équilibre préconçu pas forcément naturel, car chaque cheval a son propre équilibre. Elle va de ce fait les amener à trouver eux-mêmes cet équilibre. Sa méthode passe par la responsabilisation du cheval, qui doit savoir fonctionner sans l’aide d’un cavalier. Cette méthode est très bénéfique d’une façon générale, mais je dirais surtout avec les chevaux à problèmes. Elle révèle tout son potentiel avec les chevaux plus rebelles, dont on se rend compte la plupart du temps que leur défense est liée à des raideurs ou des douleurs: Julie leur apprend à fonctionner correctement pour que les défenses tombent. Nous avons Mark (McAuley, cavalier de haut niveau, son époux, ndlr) et moi envoyé chez Julie un cheval de douze ans: il avait sauté très haut avec Mark, avait concouru avec lui en Coupe des nations sous les couleurs irlandaises, avait sauté au CHIO d'Aix-la-Chapelle, et bien d’autres très belle épreuves. C’est un cheval avec beaucoup de sang, nerveux, stressé, et à force de forcer, il n’a un jour plus voulu. On a hésité à le mettre à la retraite. Il était encore jeune, et c’est là que Michel Robert nous a suggéré de contacter Julie. Il est resté quatre mois chez elle: il est revenu il y a peu de temps. Il retournera peut-être en compétition dans les semaines qui viennent, mais ce qui est certain, c’est que dans son comportement et dans le travail à la maison, il est serein. Il a l’air clairement plus apaisé et heureux qu’avant.”

Diane Crespi, ostéopathe animalier 

“J’en ai connu, des coachs! Ce qui me plaît, c’est avoir accès à la compréhension profonde des exercices que l'on me demande d’exécuter avec mon cheval. Julie s’appuie sur des connaissances anatomiques et biomécaniques qui me parlent énormément en tant qu’ostéopathe, ce qui m’aide à progresser plus vite. On sent qu’elle connaît vraiment bien les chevaux. Son analyse de chacun d’eux lui permet de voir tout de suite la façon dont il fonctionne, ses restrictions de mobilité, et d’adapter le travail afin de dissiper ces restrictions et d’aller vers plus de confort. Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est que ce qu’elle voit en mouvement, ce qu'elle repère en dynamique quand je manipule. Elle m’aide à conscientiser ce que je vais demander à mon cheval. Bien sûr, elle s’adapte à son public. Avec moi et de par mon métier, elle va évoquer par exemple une tension au niveau du muscle brachio-céphalique car je sais ce que c’est. Mais elle peut simplifier son propos avec d'autres types de cavalier. Sa pédagogie est agréable et accessible car elle est tout le temps en train de faire des métaphores du quotidien. Elle est très proche de nous pendant une séance, elle mime et s’investit beaucoup. Elle va comprendre le cheval et sa dynamique pour l’amener vers une meilleure mobilité. La méthode 2C2A a cela d’avantageux qu’elle pose des observables qui permettent de se positionner dans sa progression et de s’évaluer. Elle nous rend autonomes. Je suis d’autant plus confiante dans sa méthode que je manipule de nombreux chevaux au sein de son écurie: indubitablement, je ressens vraiment sur tous une qualité au niveau de la sensibilité thoracique.”

Andrea Cescutti, docteur vétérinaire

“Dans le monde équestre d'aujourd'hui, dominé par des "professionnels" qui souvent ne sont pas plus que des amateurs, il est rare de rencontrer des personnes compétentes dédiées à une recherche continue qui va dans le sens du cheval, alors que cela devrait être la préoccupation de tous les cavaliers et propriétaires. Julie fait partie de ces personnes “rares”. Dans son écurie, le cheval est le centre de discussions et de réflexions continues, chaque aspect de sa gestion est constamment remis en question, et amélioré si nécessaire. Cela est rendu possible bien entendu à condition de posséder des bases solides en biomécanique et de bénéficier d’un esprit ouvert. Cette réflexion devient encore plus intense dans l'équitation que Julie propose: les exercices ne sont pas le résultat d'improvisation et de superficialité mais d'une gymnastique conçue et personnalisée pour chaque cheval et cavalier, afin de les aider à dépasser les difficultés physiques et mentales. Les chevaux méritent un équitation respectueuse, et Julie la leur offre.” 

Véronique Bartin, BEES 2, professeur de technique Alexander 

“Julie Lavergne a cela de précieux qu’elle a mis au point une méthode qui va dans le sens du cheval et de celui du cavalier. Avec un travail sur les bras, les mains, le corps, et l’enseignement de l’extension d’encolure, elle apprend à adopter une posture qui libère tout le devant du cheval en faisant faire au cavalier complètement autre chose que son réflexe naturel qui est de ramener vers lui. Par ailleurs, le jeu d’exercices qu’elle a créé met le cheval dans une situation qui le pousse à “trouver” son corps par lui-même, à adopter son équilibre, sa cadence, son amplitude, sans que l’on ait à agir. Julie travaille sur la longueur du cheval, le dos, tout le corps, ce qui est la seule issue pour pouvoir ensuite obtenir le rassembler. Elle dispose d’une vraie science en termes de biomécanique et d’anatomie, qu’elle a héritée du Dr Pradier, ceci ajouté à sa pédagogie, c’est aussi efficace qu’agréable.”