Galoubet A, de la race des seigneurs

Performeur charismatique, comptant notamment à son palmarès une médaille d’or aux championnats du monde de 1982 àDublin avec le fin cavalier français Gilles Bertran de Balanda, Galoubet A a laissé une trace indélébile dans l’élevage mondial. Père de très grands champions, dont l’incroyable Baloubet du Rouet, ce Selle Français de sang mêlé perpétue son mythe à travers sa descendance, qui s’illustre régulièrement dans la sphère du saut d’obstacles de haut niveau.



Rendu célèbre par ses sauts atypiques et parfois démesurés ainsi que par ses ruades à la réception des obstacles, Galoubet A était un seigneur à l’aura incroyable. Un charisme qui le désignait comme étant de la race des chefs... Un chef de race. Il était de ces chevaux qui laissent un souvenir indélébile, ce sentiment, cette certitude d’avoir croisé un être hors du commun. Une sensation qu’ont souvent décrite ceux qui avaient déjà vu en piste son père, le majestueux Almé.

UNE ÉLEVEUSE BIEN INSPIRÉE. 

Galoubet A est né en 1972 chez Colette Lefrant-Ducornet, dans l’Eure. Cette éleveuse de renom avait eu le nez fin en misant sur un jeune étalon privé de cinq ans, Almé (SF, Ibrahim x Ultimate, Ps), qui effectuait alors sa première année de monte. Elle le croisa avec Viti, une Trotteuse de six ans rachetée à un centre équestre. Cette prometteuse jument avait malheureusement subi un violent accident qui lui avait coûté une langue arrachée, rendant son travail en selle assez délicat. Issue d’une bonne famille de gagnants en courses de trot, Viti présentait un pedigree très intéressant. Son père, Nystag, était issu du croisement entre les étalons Abner et Hernani III, que l’on retrouve également chez Jamin, l’un des meilleurs Trotteurs de la fin des années 1950, remportant par deux fois le Prix d’Amérique et s’illustrant sur les podiums de toutes les plus grandes courses du monde. 

Quand on s’attarde sur des photos de Jamin, on peut d’ailleurs lui trouver de nombreuses ressemblances avec Galoubet, notamment ce port de tête majestueux et charismatique. Par sa mère Ida de Bourgoin, Viti était par ailleurs une petite-fille de Boum III, père de Bellino II, qui fut également le meilleur Trotteur français de son époque, remportant à trois reprises le Prix d’Amérique au milieu des années 1970. Rappelons que Boum III était un fils d’Obok, le grand-père maternel de Lutteur B (Ds, Furioso, Ps), sacré champion olympique à Tokyo en 1964 avec le Français Pierre Jonquères d’Oriola. Cinq poulains sont nés de cette première année de monte d’Almé, qui allait devenir l’un des plus grands chefs de race au monde, avec Cor de la Bryère (SF, Rantzau, Ps x Lurioso, Ds) et Capitol I (Holst, Capitano x Maximus). Outre Galoubet A, on peut également signaler Grand d’Escla (ISO 138, SF, x Djecko, AA), bon performer avec Guy Rohmer et étalon dans le nord de la France. Celui-ci est notamment le père d’Alix de Rollencour (ISO 165, SF, x Tapalque, Ps), très bon gagnant avec Michel Robert, et d’Obélix le Bon (ISO 167, SF, x Licteur, AA). 

RECALÉ PAR LES HARAS NATIONAUX. 

Grand cheval - 1,78m à la fin de sa carrière! - peu harmonieux durant sa croissance, Galoubet manque d’être castré à deux ans, termine dernier du concours d’achat à trois ans puis se fait immédiatement recaler par les Haras nationaux, qui ne daignent même pas venir le voir. Colette Lefrant-Ducornet le vend finalement à un certain Monsieur Paluel-Marmont, discret homme d’affaires français, qui le confie aux soins de Bruno Mauriac, un bon formateur de jeunes chevaux établi dans les Yvelines. En 1977, le bai est repéré par Gilles Bertran de Balanda, un cavalier déjà installé à haut niveau et réserviste de l’équipe de France - avec Béarn (AA, Dionysos II x Dan II) - sacrée championne olympique quelques mois plus tôt à Montréal. Le Provençal fait alors part de sa découverte à Jean-François Pellegrin. Très éclectique, ce joaillier marseillais passionné de chevaux a goûté aux courses, en tant que propriétaire et entraîneur, au saut d’obstacles, où il a monté en compétition jusqu’à 1,40m, et au concours complet, discipline où il s’était classé cinquième du championnat de France en 1966. Féru d’élevage, il s’était mis en tête d’acquérir un étalon performeur, ce qui n’était pas courant à l’époque. “J’avais dit à Gilles, un ami d’enfance, que je cherchais un entier ayant le potentiel pour courir de beaux Grands Prix”, raconte-t-il. “Un jour, il m’a appelé parce qu’il venait d’en détecter un qui sortait du lot dans une épreuve pour chevaux de cinq ans à Compiègne. Les choses ont un peu traîné, puis nous sommes allés l’essayer chez Michel Esnault, à Châteaudun. Nous avions rendez-vous à 17h00, et à 18h00, j’avais acheté Galoubet! Le soir, j’ai dit à mon épouse Cathy que je sentais que nous avions acquis un cheval qui deviendrait mythique. Deux semaines plus tard à Sainte-Mère-Église, où je suis allé le voir concourir, il se démarquait des autres. J’aimais bien le croisement entre Almé, qui était la huitième merveille du monde à l’époque, et une mère Trotteuse. J’aimais beaucoup les Trotteurs, plus que les Pur-sang par exemple, car je les trouvais plus courageux et solides, et j’appréciais leur bon caractère. De fait, pour le sport, il faut des guerriers qui ont un bon tempérament!”

Plus de quarante ans après, Gille Bertran de Balanda se souvient encore de ses premières impressions sur Galoubet. “Je l’ai d’abord vu à Compiègne, puis à Vichy, où il a confirmé mon ressenti initial: c’était un phénomène! Au début, il était compliqué. Nous avions du mal à l’amener droit face aux obstacles, ce qui s’est amélioré avec du travail sur le plat. Il fallait juste le canaliser un peu!” Le prodige entame son ascension en obtenant un premier titre au championnat de France des cinq ans. “Il n’avait pas encore énormément concouru et s’était qualifié de justesse pour cette finale, d’autant qu’il avait été moyennement jugé au modèle et classé en Deuxième Série”, se remémore Jean-François Pellegrin. “Lors de cette Grande Semaine de Fontainebleau, je m’étais donc dit que c’était perdu d’avance, car jamais un Deuxième Série au modèle n’était devenu champion. Le parcours de la finale était très imposant et beaucoup de couples s’étaient effondrés, dont Gazelle d’Elle (ISO 174, SF, Uriel x L’Alcazar, Ps) et Alexis Pignolet, qui tenaient la tête. Galoubet, lui, s’est promené et a gagné! Le lendemain, Cathy a remporté le championnat Hermès des cavalières à l’Étrier de Paris avec Haïti, et Dandy Sacré, un AQPS qui m’appartenait, s’est emparé du Grand Cross de Saumur. Nous avons vécu un week-end inouï comme il n’en arrive qu’une seule fois dans une vie!”



UNE ÉTOILE FILANTE À HAUT NIVEAU.

UNE ÉTOILE FILANTE À HAUT NIVEAU. 

Moins de deux ans plus tard, après avoir terminé sixième de la finale nationale des six ans, Galoubet explose au plus haut niveau. En cette année 1979, il remporte son premier Grand Prix international à Wiesbaden puis devient champion de France, permettant à Gilles de Balanda d’être sélectionné pour les championnats d’Europe de Rotterdam, dont il prend la vingtième place. À l’époque, lorsqu’un cheval sortait du Cycle Classique, il n’était pas exceptionnel de le retrouver dès l’âge de sept ans au plus haut niveau. Ce fut le cas pour Galoubet A, de même que pour Icare M (ISO 171, SF, Uriel SFA x Foudroyant II, Ps), sacré champion de France en Seniors aussi jeune avec Hubert Thirouin, ou Rocket (ISO 173, Le Tyrol, Ps x Fasano, Ps), médaillé d’argent par équipes aux Jeux olympiques de Mexico au même âge, en 1968, avec Janou Lefèbvre. En 1980, Gilles et Galoubet bouclent la finale de la Coupe du monde de Baltimore à la huitième place, tout comme les championnats du monde de Rotterdam, organisés en remplacement des Jeux olympiques de Moscou, boycottés par les grandes puissances occidentales en raison de la guerre froide. L’année suivante, le couple termine au pied du podium de la finale de la Coupe du monde de Birmingham, après avoir brillé dans de nombreux Grands Prix, puis vingtième des championnats d’Europe de Munich. À dix ans, Galoubet remporte son unique titre international aux Mondiaux de Dublin, décrochant l’or par équipes et se classant cinquième en individuel, cloué aux portes de la finale tournante à cause d’un quart de point de temps dépassé... Ainsi s’achève sa carrière sportive puisque Jean-François Pellegrin décide de le consacrer exclusivement à la reproduction. Deuxième des nombreuses montures qui ont jalonné sa très belle carrière, Galoubet restera pour Gilles de Balanda le cheval de sa vie. Pour autant, celui qui fut à nouveau champion du monde par équipes en 2002 à Jerez avec l’étalon Crocus Graverie (SF, Rosire x Fend l’Air) nourrit quelques regrets, déplorant notamment de l’avoir envoyé trop jeune aux Européens de 1979. Ce sérieux rendez-vous, arrivé si tôt dans la carrière du crack, a peut-être été l’élément déclencheur de ses célébrissimes ruades... et de son départ prématuré à la retraite. “C’était un cheval atypique de par ses origines”, explique l’ancien sélectionneur de l’équipe de France.

“Il sortait du lot au regard de sa qualité, de sa prestance et de son charisme. Il était profondément délicat et pas du tout classique à monter, mais rempli d’une gentillesse, d’une bravoure et d’une volonté absolument incroyables. Nous n’avons jamais su pourquoi il ruait autant. On ne peut émettre que des suppositions, mais je reste convaincu qu’il était gêné quelque part... Au début, tout le monde disait qu’il avait mal au dos. Il est vrai qu’il pouvait ruer dix fois lors de gros parcours, et qu’il était souvent courbatu le lendemain, mais précisément parce qu’il ruait! Ces championnats d’Europe, qu’il a courus à sept ans, ont marqué un tournant, parce que c’est là qu’il a commencé à le faire. Il n’était pas prêt pour une telle échéance et il a dû faire des efforts terribles, car les parcours étaient énormes. Il devait avoir mal à un antérieur, ce qui le faisait souffrir à la réception... En plus, il toisait 1,78m et sautait toujours un mètre audessus des obstacles! Plus les parcours étaient imposants, plus son coup de dos était majestueux. On aurait dit qu’il avait des guêtres postérieures... qui n’existaient évidemment pas à l’époque! Comme il était entier, il avait de gros testicules, qui devaient également le faire souffrir lorsqu’il sautait. Nous étions un peu fous à l’époque... J’ai toujours pensé avoir rencontré Galoubet un peu trop tôt dans ma carrière. Je manquais d’expérience. De fait, j’ai bien mieux géré Crocus Graverie, par exemple. Galoubet était extraordinaire. Un phénomène comme lui, on en croise un seul dans une vie de cavalier, pas deux! Il m’a donné tellement de satisfaction, et de notoriété aussi. C’est tout juste si je ne reçois pas encore du courrier pour lui! Au CHIO d’Aix-la-Chapelle, par exemple, plus de vingt personnes me suivaient jusqu’à son box pour l’admirer et le toucher! C’est le cheval le plus génial que j’aie jamais monté, mais je suis un peu resté sur ma faim avec lui.”



CAP SUR LES ÉTATS-UNIS.

© Scoopdyga

Après une première saison de monte en 1981, marquée par la naissance de soixante poulains, Galoubet est donc voué à sa carrière d’étalon à partir de 1983. Déçu du manque d’engouement des éleveurs français, Jean-François Pellegrin répond positivement à une proposition américaine. “Bon nombre de Normands se montraient très critiques à son égard et hésitaient à le croiser avec leurs bonnes juments. Via Jack Le Goff, camarade cavalier de concours complet, j’ai reçu une offre de l’Américaine Meg Douglas-Hamilton, propriétaire d’Hamilton Farm. J’ai fini par lui céder un tiers du cheval, qu’elle a fait venir outre-Atlantique. Là-bas, pendant sa quarantaine, il a d’ailleurs souffert de graves coliques, dont nous l’avons sauvé de justesse! Du coup, la syndication a été interrompue et il nous a fallu attendre un an de plus, avec un contexte de défiscalisation moins favorable, ce qui a compliqué les choses... Lorsque ses premiers produits français sont arrivés sur les terrains de concours, il a commencé à prouver toute sa qualité de reproducteur. Dans le Critérium des six ans, cinq des huit premiers étaient de lui!”, se rappelle-t-il. 

Petit à petit, le crack, jamais vraiment plébiscité en France, étend son aura et essaime à travers le monde. “Hamilton Farm envoyait de la semence réfrigérée à Hawaï, puis en France, même si c’était compliqué administrativement. Un vol partait vers 21h00 de Boston et arrivait à l’aéroport de Roissy à 5h00 le lendemain. Il fallait alors attendre que les douanes s’ouvrent, à 7h00, puis un employé récupérait le thermos avec la semence, qu’il ramenait au haras afin que les juments soient inséminées dans les quatorze heures suivantes. La première année, nous avons effectué un essai sur une vingtaine de juments seulement, car nous ne voulions pas relancer une syndication en France si cela ne fonctionnait pas. Parmi les éleveurs que j’ai contactés, il y avait Louis Fardin, qui l’a croisé à Mésange du Rouet (SF, Starter x Bel Avenir, Ds), ce qui a donné Baloubet du Rouet. J’aimais beaucoup cette jument, parce que c’était la seule poulinière française qui comptait deux fois dans son pedigree Rantzau, que je considère comme l’un des meilleurs Pur-sang de croisement. En 1981, Louis Fardin avait déjà fait saillir son autre jument, Milady du Rouet (SF, Quastor x Rantzau, Ps), qui avait donné Quatoubet du Rouet (SF,ISO 176). Comme notre procédé a donné satisfaction (avec 60% de juments pleines, ndlr), j’ai lancé la syndication d’un deuxième tiers de Galoubet, tout en restant propriétaire du dernier tiers.”

UNE PRODUCTION EXCEPTIONNELLE. 

Les produits de Galoubet se font très vite remarquer en concours. Après avoir brillé à six ans, la génération des «Q», née en 1982, s’illustre sur les pistes du monde entier. Les deux plus célèbres restent Quatoubet du Rouet, notamment deuxième du Grand Prix CSIO d’Aix-la-Chapelle avec Roger-Yves Bost, et Quick Star (SF, x Nithard, AA), qui a lancé la carrière de Meredith Michaels, alors Américaine, avec laquelle il a remporté entre autres les Grands Prix de Munich, Maastricht et Palm Beach. Après une année 1983 sans la moindre naissance, la génération des «S» donne particulièrement Si Jolie II (ISO 176, SF, x Joue Tes Atouts), disparue tragiquement dans l’incendie des écuries de Marcel Rozier à Bois-le-Roi après s’être illustrée avec Hervé Godignon puis Marie Pellegrin, la fille de Jean-François, qui a baptisé sa société Écurie Galoubet! De 1985 à 1987, tous ses poulains naissent aux États-Unis, avant que la semence réfrigérée puisse être acheminée jusqu’en France.

L’année 1988 est d’abord marquée par la venue au monde du fantastique Baloubet du Rouet, meilleur compétiteur descendant de Galoubet, avec notamment trois victoires consécutives en finale de la Coupe du monde, de 1998 à 2000, une médaille d’or aux Jeux olympiques d’Athènes en 2004, et une multitude de Grands Prix gagnés sous la selle de Rodrigo Pessoa. La famille Fardin a également produit les propres frères étalons En Avant du Rouet (ISO 150, SF, par Milady) et Caloubet du Rouet (ISO 178, SF), très grand gagnant international avec Jean-Marc Nicolas, ou encore Farfadet du Rouet (ISO 154, SF, x King’s Road, Ps). Galoubet, qui a sailli en France jusqu’en 2000, a laissé de bons gagnants à chaque génération. Citons encore Caluma de Rhuys (ISO 172, SF, x Tigre Rouge), D’Ifrane Chalusse (ISO 169, SF, x Château du Diable, Ps), Mowgli des Plains (ISO 168, SF, Huit de Cœur), Jah’s Diamant (ISO 167, SF, x Garitchou AA), Italic des Salines (ISO 167, x Uriel) ou l’étalon Dandy du Plapé (ISO 164, SF, x Le Baroudeur, AA).

En tout, il a engendré un peu plus de sept cents poulains Selle Français, y compris ceux enregistrés outre-Atlantique. S’il a essentiellement servi en France et aux États-Unis, où il a donné quelques performeurs à haut niveau tels que Galypso (AWR, x Dealer’s Ace, Ps) ou U’Galouway (SF, x Khalex, Ps), le bai a également offert des champions à d’autres pays d’élevage, comme Touchdown (ISH, x Cheyne, Ps) en Irlande (ISH), ainsi que Pinkata de Longpré (BWP, x African Drum, Ps) et Uno de Laubry (BWP, x Laudanum, Ps) en Belgique. Sans oublier les Pays-Bas, qui ont vu naître Pall Mall H (KWPN, x Grannus) et surtout Taloubet Z (KWPN, x Polydor), vainqueurs de très nombreux Grands Prix et de la finale de la Coupe du monde en 2011 à Leipzig, médaillé d’argent par équipes aux Européens de 2015 à Aix-la-Chapelle et de bronze par équipes l’année suivante aux JO de Rio, sous la selle de l’Allemand Christian Ahlmann. Bien que les derniers produits du chef de race, mort le 29 décembre 2005 à presque trente-quatre ans, quittent aujourd’hui les terrains de concours, des paillettes sont subitement ressorties du fond d’une cuve. Deux pouliches sont ainsi nées en France en 2018, dont Inacorradina JPC (SF, x Carthago), adjugée à 65000 euros aux ventes Fences en septembre dernier. Et trois autres produits sont attendus pour 2019! 

UNE MARQUE INDÉLÉBILE SUR L’ÉLEVAGE MONDIAL. 

Outre les très nombreux, et souvent charismatiques, performeurs qu’il a engendrés, Galoubet brille désormais à travers les descendants de ses fils et filles, dont bon nombre sont eux-mêmes à l’origine de très grands champions. Baloubet du Rouet a notamment donné Chaman (KWPN, x I Love You), Bubalu VDL (KWPN, x Nimmerdor), vice-champion olympique par équipes en 2012 à Londres et champion du monde par équipes en 2014 à Caen avec le Néerlandais Jur Vrieling, Bogeno (ex-Queen’s Lover Hero, sBs, x Élanville), Bella Baloubet (Holst, x Landadel), West Side van Meerputhoeve (BWP, x Apollonios, Ps), champion d’Europe par équipes en 2009 à Windsor avec la Suissesse Clarissa Crotta, Napoli du Ry (ISO 177, Old, x Silvio I), Palloubet d’Halong (ISO 175, SF, x Muguet du Manoir), ou encore Sydney Une Prince (ISO 174, SF, x Alfa d’Elle), championne olympique par équipes en 2016 avec Roger-Yves Bost, ou encore Number One d’Iso (ISO 172, SF, x Si Tu Viens), Murat de Rêve (ISO 171, SF, x Arpège Pierreville) et Urano de Cour au Bois (ISO 170, sBs, x Kannan). Quick Star est quant à lui père de Stella (x Wilson), Harry Potter (Old, x Angelino), Omni Star (KWPN, x Goodwill), Quick Study (ex-Lutin de Semilly,ISO 186, SF, x What a Joy, Ps), Love Affair (SF, ISO 179, x Gragenit), Star Power (KWPN, x Calvados), Vleut (KWPN, x Cantus), Omega Star (ISH, x Quatoubet du Rouet), Nokia de Brekka (ISO 176, SF, x Apache d’Adriers), Quatrin de la Roque (ISO 173, SF, x Kannan), Notrestar dela Nutria (ISO 171, SF, x Jalisco B) et bien sûr Orient Express*HDC (ISO 176, SF, x Le Tot de Semilly), double vice-champion du monde à Caen avec Patrice Delaveau, et Big Star (KWPN, x Nimmerdor), champion olympique par équipes en 2012 à Londres puis en individuel en 2016 avec le Britannique Nick Skelton.

Outre ces deux figures de proue, de nombreux fils de Galoubet ont à leur tour donné des champions, comme Quatoubet du Rouet avec Jalla de Gaverie (ISO 170, SF, x Diableur), Quiniou (SF, x Gaur, Ps) avec Barbarian (ISO 174, SF, x Fantaisiste) et Mister Davier (ISO 175, SF, x Leprince de Thurin), Qredo de Paulstra (SF, x Furioso, Ps) avec Hym d’Isigny (ISO 183, SF, x Grand Veneur) et Sabech d’Ha (ISO 171, SF, x Talent Platière) ou encore Échogène Latour (SF, x Farceur, AA) avec Jovis de Ravel (ISO 174, SF, x Le Tot de Semilly). En Irlande, Touchdown est le père de Liscalgot (ISH, x Tula Rocket, Ps), championne du monde en 2002 avec l’Irlandais Dermott Lennon, mais aussi de Will Wimble (ISH, x Roselier), Touchable (ISH, x Irco Mena), Countdown (ISH, x Safari, Ps) ou A Touch Imperious (ISH, x Cavalier Royale). En Belgique, Skippy II (SF, x Gaur, Ps) a été apprécié, laissant notamment Sigane van de Grundeval (BWP, x Almhügel de Lauzelle), Skip Two Ramiro (BWP, x Romeo), Tymoon Caloo Meerchen (BWP, x Major de la Cour), Vicky van het Geinsteinde (BWP, x Lurano), Akita (BWP, x Goldspring de Lauzelle) ou encore Cylana van de Ruitershoeve (BWP, x Darco). En Allemagne, Éphèbe For Ever (ISO 174, SF, x Night and Day, Ps) a engendré Sassicaia Ares (Holst, x RebelI). Bien que relativement peu nombreuse, la production de Taloubet Z semble aussi prometteuse, avec notamment Taloubetdarco K (Z, x Darco), Aloubet KV (Z, x Calvados) ou Take a Chance on Me (Z, x Aldatus). Selon le classement des meilleurs pères de gagnants internationaux établi par la Fédération mondiale de l’élevage de chevaux de sport, le meilleur descendant en lignée mâle de Galoubet est son petit-fils Balou du Rouet (Old, x Continue), qui pointe à la neuvième place. 

Les filles de Galoubet ont également été prolifiques. Parmi leurs cracks, citons Kapitol d’Argonne (ISO 173, SF, Apache d’Adriers), Lady Cracotte (SI, Quincy), Mic Mac du Tillard (ISO 182, SF, Cruising), Qlassic Bois Margot (ISO 176, SF, L’Arc de Triomphe), Tokyo de Saint Fray (ISO 171, Kannan), Haram d’Auvers (ISO 172, SF, Si Tu Viens), Triomphe de Muze (BWP, Chin Chin), Viking du Tillard (ISO 185, SF, Narcos II), et bien sûr le petit mais génialissime Itot du Château (ISO 193, SF, Le Tot de Semilly). Signalons également que Volnay du Boisdeville (ISO 163, SF, Winningmood van Arenberg x Jalisco B), l’ancien crack d’Alexandra Francart, a une grand-mère par Galoubet A.

UN DES PLUS GRANDS CHEFS DE RACE. 

L’influence de Galoubet sur l’élevage français et mondial est incontestable, et en fait l’un des plus grands chefs de race du cheval de sport, ce dont Jean-François Pellegrin n’aurait jamais osé rêver. “Les résultats pour l’élevage français ont largement dépassé tout ce que j’aurais pu imaginer. Galoubet a transmis sa puissance et son mental - c’était un cheval qui allait au feu! Lors de sa première année de monte, nous avons eu une jumenterie d’amateurs, puis moyenne la deuxième année. Pourtant, la production était bonne. Je me souviens de Fernand Leredde me disant que Galoubet avait sailli “du pique et du trèfle”, alors que Jalisco B, autre fils d’Almé, a servi une jumenterie très sélectionnée. Aux Jeux équestres mondiaux de 2010 à Lexington (où sa fille était réserviste de l’équipe de France, ndlr), je me suis rendu compte que 10% des partants avaient Galoubet dans leur pedigree! Au CSIO5* d’Aix-la-Chapelle en 2013, le podium du Grand Prix a même consacré trois de ses petits-fils (Big Star, Palloubet d’Halong et Orient Express*HDC dans cet ordre, ndlr). Galoubet aurait pu réussir une meilleure carrière sportive si j’avais écouté Gilles, mais pour l’élevage français, il a été une très grande réussite.” Et on peut sûrement en dire autant en Belgique, aux PaysBas, en Allemagne et en Irlande!

Cet article est paru dans le magazine GRANDPRIX heroes n°110.