En 2020, les cavaliers professionnels sont venus au secours des centres équestres grâce aux stages solidaires

Si, en 2020, la pandémie de Covid-19 n’a épargné aucune des branches de la filière équine, les premières victimes du confinement ont incontestablement été les centres équestres et poney-clubs, confrontés à des difficultés pour assurer le bien-être de leurs équidés sans pouvoir compter sur la venue de leurs cavaliers. Interpellés par cette problématique, les acteurs de la communauté équestre se sont mobilisés à l’initiative notamment de Philippe Rozier pour tenter de venir en aide aux établissements les plus précarisés.



Le 18 avril, en pleine période de confinement, le champion olympique par équipes Philippe Rozier avait annoncé dans une courte vidéo publiée sur les réseaux sociaux sa volonté de venir en aide aux structures équestres rencontrant des difficultés pour subvenir aux besoins de leurs pensionnaires. “Je m’inquiète du bien-être animal, je pense qu’il va être difficile pour certaines écuries de nourrir leurs chevaux”, avait-il déclaré, avant d’aborder son idée d’animer des stages dont l’intégralité des recettes seraient reversés aux centres équestres dans le besoin. Afin de donner un maximum d’ampleur à son initiative, le Francilien avait sollicité le soutien de ses camarades du haut niveau, dont bon nombre n’ont pas tardé à manifester leur volonté de faire partie du projet.

Cette bouteille à la mer, lancée par Philippe Rozier dans un élan de solidarité et immédiatement soutenue par Emmanuel Feltesse, président du comité régional d’équitation d’Île-de-France (CREIF), a rapidement permis de rallier à la cause des centres équestres de nombreux professionnels de l’équitation, à commencer par son partenaire olympique Roger-Yves Bost. “J’animerai les stages avec Bosty puisque nous sommes les deux cavaliers olympiques de la région”, avait annoncé le compère de Rahotep de Toscane dans une seconde vidéo publiée au lendemain de sa première annonce. Marc Dilasser a également fait partie des premiers à répondre à l’appel. “Je suis issu des centres équestres et c’est grâce à eux si je peux aujourd’hui vivre de ma passion. Je me dois donc de les aider à mon tour”, avait affirmé le Breton d’origine, désormais installé dans l’Orne. Sensible à cette initiative, la directrice technique nationale de la Fédération, Sophie Dubourg, s’est chargée de la relayer auprès de cavaliers de différentes régions, tandis que les comités régionaux ont réfléchi aux modalités les plus viables en consultation avec la FFE. De leur côté, des partenaires privés de plusieurs cavaliers ont exprimé leur souhait de venir en aide au mouvement par le biais de diverses actions solidaires. En outre, plusieurs acteurs de la filière s’y sont joints, à l’instar du chef de piste Cédric Longis.

Une fois le confinement levé, les premiers “stages du coeur” —nommés ainsi par leur initiateur en référence aux Restos du Coeur— ont pu débuter aux quatre coins du pays. Max Thirouin, Arnaud et Anne-Sophie Serre, Eddy Sans, Rodolphe Scherer et bien d’autres ont eu l’occasion de faire profiter les équitants de leur région de leur expérience lors de journées ou de demi-journées de stage dont la totalité des bénéfices a été distribuée aux structures les plus nécessiteuses. Organisé début juin sur la piste fraîchement rénovée du Petit Parquet, à Fontainebleau, le stage animé par Philippe Rozier et Roger-Yves Bost s’est tenu sur deux jours: la première session était réservée à des cavaliers de club choisis par le CREIF et invités gratuitement par les partenaires des deux champions, tandis qu’une vente aux enchères à été organisée pour la seconde journée, permettant d'attribuer les places disponibles aux cavaliers amateurs les plus offrants.

Fidèle à son engagement, Philippe Rozier a rappelé les raisons de sa démarche: “Nous défendons notre région et les clubs en difficulté. Nous sommes une grande famille, que l’on soit champion du village ou champion olympique, c’est pareil.” Alors qu’ils ont tenu leurs promesses en faisant dons de leurs précieux conseils à quelques chanceux et pour la bonne cause, les deux Seine-et-Marnais s’apprêtaient alors à reprendre la compétition après une longue pause, qui n’a nullement été préjudiciable à leurs chevaux. Et surtout, ce be élan de solidarité mérite encore une fois d’être salué.

Le 6 juin dernier, GRANDPRIX.tv était présent au stade équestre du Grand Parquet lors de la première journée de stage avec Philippe Rozier et Roger-Yves Bost.