“La retraite de Verdades a été un coup dur pour nous tous”, Debbie McDonald

Entre l’arrêt quasi complet des compétitions, le coaching à distance et la retraite du champion Verdades, l’année 2020 a été rude pour Debbie McDonald. Malgré tout, la sélectionneuse de l’équipe américaine de dressage a su s’adapter aux circonstances. Et avec la reprise des CDI aux États-Unis, malgré la pandémie, l’ancienne cavalière olympique espère bien reconstruire et renforcer son collectif, avec les Jeux olympiques de Tokyo en ligne de mire. Entretien.



La section dressage de la Fédération équestre des États-Unis (USEF Dressage) a récemment mis à jour la liste des couples Elite et Pre-Elite, appelés à représenter les États-Unis dans les compétitions internationales. Quel regard portez-vous sur les forces en présence?

Comment chacun peut s’en douter, en 2020, la pandémie de Covid-19 a compliqué les choses en ce qui concerne les compétitions. Cette liste s’appuie sur les résultats obtenus par les cavaliers au moment du confinement, mais elle peut évoluer. Nous prévoyons d’ajouter d’autres couples au fil de l’année, en fonction de leurs résultats.

Y a-t-il dans cette liste la relève de Laura Graves et Verdades?

La retraite des Verdades a été un coup dur pour nous tous. Nous étions très tristes. Laura et son cheval formaient un duo vraiment très spécial, et ils ont apporté tant de joie à tellement de monde. La suite sera difficile, c’est certain. Mais il y a dans cette liste de jeunes paires très étonnantes. Et je suis persuadée qu’elles ne manqueront pas de nous étonner dans un avenir proche!

Comment avez-vous vécu ces derniers mois? Dans quelle mesure la pandémie a-t-elle bousculé votre travail?

Lorsque le confinement a été décrété aux États-Unis, en mars derniers (avec des réalités très différentes d’un État à l’autre, ndlr), ce fut un choc. L’équipe suivait vraiment une pente ascendante, et l’avenir semblait très prometteur. Quand la finale de la Coupe du monde (prévue fin mars et début avril à Las Vegas, ndlr) a été annulée, nous avons tous commencé à nous inquiéter pour Tokyo. Et quelques semaines plus tard, les Jeux ont été reportés d’un an. La plupart des cavaliers ayant des chevaux très en forme ont alors décidé de rester chez eux, et en ont profité pour souffler quelques mois. Je suis personnellement restée en contact avec eux: nous avons organisé quelques visioconférences, et j’ai même donné des cours en visio. Tout le monde est resté positif durant cette période. Nous avons tous appris à nous adapter à cette nouvelle vie, grâce à l’enseignement virtuel.



“Une équipe avec laquelle il faudra désormais compter”

Médaillé de bronze par équipes aux JO de Rio en 2016 puis d’argent aux Jeux équestres mondiaux de Tryon en 2018, le dressage américain vous semble-t-il en mesure de se hisser sur les podiums des grandes compétitions à venir?

Je pense sincèrement qu’il s’est taillé une place dans ce sport! Plus que cela, nous sommes une équipe avec laquelle il faudra désormais compter. Les cavaliers n’abandonnent jamais, et ils sont là les uns pour les autres, dans les bons comme les mauvais moments. La plupart d’entre eux sont d’ailleurs devenus de très bons amis, et plus seulement des coéquipiers. J’en suis très fière. Avec une équipe comme celle-ci, vous ne perdez jamais vraiment!

Quel bilan tirez-vous de l’action du comité sportif de dressage, créé en 2017 pour aider à superviser et soutenir le développement de la discipline aux États-Unis? 

Étant moi-même conseillère au sein de cette instance, je peux dire que la tâche est considérable. Il y a encore beaucoup de travail à accomplir. Cependant, les membres du comité y sont entièrement dévoués, et œuvrent sans relâche en coulisses pour faire bouger les choses.

Comment envisagez-vous les mois à venir, et notamment l’échéance de Tokyo 2021?

D’ici là, personne ne sait vraiment ce qui peut se passer. Pour autant, si les Jeux ont bien lieu, nous serons là, prêts à faire de notre mieux. Et nous espérons bien ramener une médaille à la maison. Go USA!