La situation s’aggrave à Valence, où la FEI promet cinq vétérinaires supplémentaires et des médicaments adaptés

Après un premier communiqué en début de semaine, la Fédération équestre internationale (FEI) a publié ce soir une mise à jour au sujet du foyer de contamination de rhinopneumonie équine décelé à Valence, en Espagne. Malheureusement, la situation ne s’améliore pas pour les chevaux restés sur place, puisqu’il faut rappeler qu’une grande partie des cavaliers avaient plié bagage dès samedi soir, en connaissance de cause, ce qui a contribué à propager cette épizootie partout en Europe…



“Concernant le foyer de rhinopneumonie virale équine (EHV-1 - forme neurologique) décelé à Valence (ESP), le département vétérinaire de la FEI continue à travailler avec toutes les parties impliquées afin d’apporter un soutien aux personnes touchées et de minimiser la propagation du virus. Nous avons été informés qu’il y a actuellement plus de cent cinquante chevaux encore présents sur le site. Soixante-douze présentent des signes cliniques d’EHV-1. Sur les quarante-sept qui ont été testés, dix-sept ont été confirmés comme porteurs du virus. Sur ce nombre, on nous a informés que trois chevaux, présentant des symptômes neurologiques, ont été transférés à l’hôpital vétérinaire, mais que l’un d’entre eux se rétablit bien et devrait revenir sur les lieux sous peu. Nous recevons des informations selon lesquelles d’autres chevaux présenteraient des signes neurologiques, mais sans confirmation à ce stade. De plus, il y a quatre cas confirmés de chevaux ayant quitté les lieux le 14 février et étant tombés malades peu de temps après leur retour dans leur pays d’origine, plus deux autres cas possibles dans un pays tiers concernant des chevaux rentrés de Valence”, décrit ce soir la FEI

“La FEI est en liaison directe avec la Fédération nationale espagnole, qui travaille en étroite collaboration avec l’autorité vétérinaire compétente de la région de Valence, Sanidad e Higiene Animal y Trazabilidad. Cette autorité a bouclé le site de Valence et l’a déclaré en tant qu’unité d’isolement. Afin d’aider à atténuer la situation très difficile pour les athlètes, propriétaires et palefreniers restés sur le site de Valence avec des chevaux, la FEI a demandé – et reçu – l’accord des autorités vétérinaires régionales pour permettre à cinq vétérinaires supplémentaires de traiter les chevaux sur place. La FEI s’organise actuellement pour obtenir ces cinq vétérinaires, ainsi que d’autres fournitures médicales qui seront livrées sur place. Nous avons également demandé un plan détaillé aux autorités vétérinaires régionales sur le traitement des chevaux malades, la gestion de l’épidémie et le plan pour sortir des chevaux en bonne santé du lieu. Nous venons de recevoir le protocole cet après-midi et traitons directement avec eux à ce sujet”, assure la FEI.



“Ce qui s’est passé est une honte”

Sur place, l’arrivée de nouveaux vétérinaires et de médicaments adaptés devrait être accueillie avec soulagement par des cavaliers, propriétaires et soigneurs qui ont le sentiment d’avoir été abandonnés à leur triste sort. Des témoignages font état d’une situation particulièrement alarmante. “Jusqu’à ce jour, seuls sont présents, et il faut saluer leur abnégation, deux vétérinaires espagnols, qui font tout ce qu’ils peuvent, et deux assistantes assurant notamment la traduction de leurs propos. Hier soir, la situation a atteint un pic critique, avec un grand nombre de chevaux très fatigués et en mauvais état. Ce qui nous arrive est le résultat de plusieurs négligences. Les organisateurs n’ont pas pris la mesure de ce qui se passait, alors que des chevaux étaient malades dès le début de la semaine dernière. Samedi dernier, ils n’auraient jamais dû laisser tous ces cavaliers quitter le site avec leurs chevaux. C’était irresponsable. Ce qui s’est passé est une honte. Et aujourd’hui encore, ils se contentent de points quotidiens inefficients. Les protocoles mis en place par les autorités espagnoles ne sont pas à la hauteur non plus. Jusqu’à présent, ni la FEI, ni la Fédération française d’équitation ne se sont souciés de nous, cavaliers, accompagnateurs, propriétaires qui avons fait le choix de rester ici en application du sacrosaint principe de précaution. Nos chevaux ne sont pas en forme, alors nous non plus. Nous en sommes à faire venir des antiviraux en avion depuis la France, avec l’espoir de sauver autant de chevaux que possible… Ce devait être une fête, c’est un véritable cauchemar”, témoigne ainsi Marc Noury, père d’une cavalière engagée dans le CSI 1* de Valence.

“Comme nous vous l’avons précédemment indiqué, conformément à l’article 1029.7 du règlement vétérinaire de la FEI, les 752 chevaux qui ont fréquenté Valence depuis le 1er février 2021 ont été bloqués dans la base de données de FEI et ne sont plus autorisés à participer à des événements FEI tant qu’ils n’auront été soumis aux tests exigés. De plus, comme nous l’avons déclaré en début de semaine, nous avons directement contacté les Fédérations nationales des athlètes et chevaux ayant concouru à Valence depuis le 1er février 2021, et tenons informées celles ayant des chevaux sur place aujourd’hui. Nous avons également informé les organisateurs des autres séries de concours ayant lieu sur la péninsule ibérique (Oliva, Vejer de la Frontera, Vilamoura, ndlr) qu’ils ne doivent accepter aucun cheval ayant été concouru à Valence. Afin de tenir la communauté informée, nous vous enverrons d’autres mises à jour dès que de nouvelles informations seront disponibles”, conclut la FEI. Il faut maintenant croiser les doigts pour que tout soit fait afin de limiter les contaminations et que plus aucune négligence ne soit commise par personne…