Quels traitements et quelles chances de retour au sport pour les chevaux atteints de rhinopneumonie HEV-1 ?

Ces dernières semaines, l’épizootie de rhinopneumonie HEV-1 qui touche particulièrement l’Europe a déjà fait douze morts à Valence, où celle-ci s’est développée. Une fois qu’un cheval est atteint par ce virus, quels traitements sont préconisés et quelles sont ses chances de retrouver ses facultés ? Grâce aux réponses du Dr. Christel Marcillaud-Pitel, directrice du Réseau d’épidémiosurveillance des maladies équines (RESPE) et des informations fournies par ce même organisme, voici quelques éléments de réponse.



Quel traitement existe-t-il contre la rhinopneumonie ? 

Selon le RESPE, il n’existe pas de traitement spécifique. Seul un traitement symptomatique pour les formes nerveuses et respiratoire doit être préconisé, avec un soutien des grandes fonctions dans les cas graves, comme par exemple le système urinaire. Il s’agit donc de traiter les conséquences et non la cause. Par exemple, un traitement peur être mis en place pour soulager le cheval de sa toux. Dans le cas de la forme abortive, qui ne se manifeste que dans la forme de la rhinopneumonie EHV-1, la jument ne présente généralement pas de symptômes, aucun traitement n’est donc envisageable et les poulains ont souvent un très mauvais pronostic vital qui rend le traitement inutile. On estime à soixante-dix pourcent la proportion de chevaux pouvant être porteurs latents du virus. 

Quels sont les raisons de son déclenchement chez des chevaux qui ne présentaient pourtant pas de symptômes ? 

Dr Christel Marcillaud-Pitel : Le virus de la rhinopneumonie est exactement le même que celui des boutons de fièvre chez l’humain (herpes simplex?virus, le HSV1, ndlr) et peut ressurgir de la même façon que chez nous. Le stress est le principal facteur de résurgence de la maladie. Elle peut aussi résulter d’un affaiblissement du système immunitaire. Par ailleurs, un cheval infecté une première fois peut être amené à être de nouveau atteint en gardant le virus latent, même si cela reste grandement aléatoire.




Une reprise du sport envisageable une contagion ?

Quelles sont les chances de rémission d’un cheval subissant des symptômes neurologiques cliniques ? 

Dr Christel Marcillaud-Pitel : Il n’y a pas de pourcentage. Les symptômes peuvent être très variables et aller de symptômes neurologiques très légers à très lourds. Certains chevaux avec une importante manifestation du virus peuvent mieux s’en remettre que d’autres, avec une atteinte plus légère. Ceux-là peuvent garder des séquelles, tandis que les autres peuvent ne pas en avoir. 

L’aspirine est un anticoagulant utilisé à Valence pour éviter l’apparition de caillots dans la moelle épinière. Est-ce réellement efficace ? Peut-on l’utiliser en traitement préventif ? 

Dr Christel Marcillaud-Pitel : En aucun cas l’aspirine ne doit être utilisée en traitement préventif et sans conseils vétérinaires, cela peut être contre-productif. 

Après une rémission du cheval, conservera-t-il des faiblesses respiratoires ou neurologiques ? 

Dr Christel Marcillaud-Pitel : Dans le cas d’une surinfection bactérienne, il peut il y avoir des séquelles, mais les chevaux peuvent s’en remettre assez bien sans avoir d’effets à court ou long terme. Les chevaux peuvent-ils reprendre une carrière sportive compétitive après avoir souffert de la forme neurologique du virus ? Oui, souvent ils le peuvent, mais avec les chevaux les plus gravement touchés, il peut il y avoir un long processus de rééducation avant de pouvoir retourner complètement à la compétition.