Rhinopneumonie, comment et pourquoi déclarer les cas?

L’épizootie de rhinopneumonie HVE-1, qui s’est déclarée en février à Valence, a soulevé de nombreuses questions chez les cavaliers et propriétaires d’équidés. Que faire quand un cas se déclare dans ses écuries? Quelle démarche suivre pour déclarer le foyer? Est-ce seulement obligatoire? Grâce aux réponses du réseau d’épidémiosurveillance des pathologies équines (RESPE) et de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE), voici la marche à suivre. 



Une contamination à la rhinopneumonie est avérée dans mes écuries. Suis-je obligé de la déclarer?

Dans le cadre de la réglementation sanitaire, qui a pour objectif d’éviter l’apparition de maladies contagieuses et surtout d’en limiter la propagation, le Code rural précise de manière très claire les modalités de mise en place des mesures de protection contre les maladies à déclaration obligatoire ou réputées contagieuses. Seules certaines maladies entraînent une déclaration obligatoire pour les équidés, comme la lymphangite épizootique, la métrite contagieuse et l’artérite virale. Dans le cas de ces maladies à déclaration obligatoire, un plan d’urgence et un réseau de d’alerte est automatiquement déclenché.

Des cas de rhinopneumonie sont avérés dans mon établissement. Dans quel cas sont-ils comptabilisés par le réseau d’épidémiosurveillance des pathologies équines (RESPE)? 

Le RESPE diffuse uniquement les alertes qui lui sont transmises par son réseau de vétérinaires sentinelles (VS). En cas de contamination dans un établissement, si celle-ci n’a pas été déclarée au RESPE par l’un de ces vétérinaires sentinelles ou que les analyses n’ont pas été effectuées par un laboratoire partenaire du RESPE, la contamination ne fera pas l’objet d’une alerte. Si le vétérinaire consulté fait partie de ce réseau, il peut déclarer les cas a posteriori et selon les analyses effectuées ou non. À partir de ce moment-là, les équidés malades pourront être comptabilisés et faire l’objet d’une alerte.



“VigiRESPE s’adresse à toutes les personnes en contact avec des équidés”

Comment agissent les vétérinaires sentinelles du RESPE?

Les VS sont au cœur du fonctionnement du RESPE. Il s’agit de praticiens volontaires et bénévoles, impliqués dans la surveillance des maladies. Leur rôle consiste à déclarer tout cas suspect correspondant aux maladies équines suivies par le RESPE.

Peut-on déclarer soi-même des symptômes inquiétants ou suspects?

Oui, grâce à la carte VigiRESPE, il est possible de déclarer la contamination d’un ou plusieurs chevaux selon le nombre d’équidés symptomatiques, le code postal et les symptômes présents: avortement, maladies cutanées, du pâturage, du poulain, règlementées, neurologiques, piro-like (différentiel de symptômes incluant cinq maladies: les piroplasmoses, l’ehrlichiose, la borréliose, la leptospirose et l’anémie infectieuse équine, ndlr), reproductives ou respiratoires. VigiRESPE s’adresse à toutes les personnes en contact direct ou indirect avec des équidés: particuliers, détenteurs d’équidés, cavaliers professionnels et amateurs, vétérinaires, maréchaux, etc. L’état initial de la carte, comprenant la France métropolitaine et les départements et régions d’Outre-mer, illustre les niveaux d’alerte par département au cours des vingt et un derniers jours, et reflète la situation épidémiologique: absence de cas, suspicion de cas ou cas biologiquement confirmés, compte tenu de la durée moyenne d’incubation des syndromes surveillés.