La FEI apporte des précisions sur ses mesures de retour à la compétition

Lors d’une conférence de presse, mardi 30 janvier, la Fédération Équestre Internationale (FEI) a précisé son protocole sanitaire, pour un retour à la compétition prévu le 12 avril. Si Sabrina Ibáñez, secrétaire générale de la FEI, déplore les dix-huit décès de chevaux infectés par le virus HEV-1, celle-ci souligne néanmoins les efforts fournis par l'ensemble de la communauté équestre pour gérer cette crise au mieux, et fait également part d'une véritable amélioration de la situation. La FEI se dit aussi préoccupée par les changements de calendrier provoqués par l'épidémie de rhinopneumonie, et souhaite assurer aux chevaux et aux cavaliers un nombre de concours suffisant pour se préparer aux grandes échéances que sont les Jeux olympiques et paralympiques, prévus cet été à Tokyo.



À l'issue de réunions avec les principaux groupes d'intérêts liés aux compétitions équestres, un protocole a ainsi pu être mis en place pour garantir une reprise sécurisée des concours. Il s'agit de mesures préventives, dans le but d'éviter une nouvelle épidémie dévastatrice, mais également de dispositions qui visent, le cas échéant, à pouvoir la contenir.
 Les domaines ciblés par ces mesures sont au nombre de six: la préparation du lieu et des infrastructures avant le concours ; des prérequis pour entrer sur le concours ; un examen à l'arrivée pour les chevaux ; un suivi vétérinaire régulier des chevaux sur le concours ; un contrôle des départs pour assurer la traçabilité des chevaux présents sur le concours ; une juridiction qui permette à la FEI d'agir sur d'éventuelles complications. Ces mesures seront appliquées au moins jusqu'au 30 mai prochain.



Plus précisément, voici ce que recommande la FEI pour les organisateurs :

  • Les chevaux qui ne sont pas en conformité et leurs contacts, y compris les chevaux ayant voyagé ensemble, ne pourront pas entrer sur le site du concours. La FEI recommande l’installation d’une écurie externe, dans un rayon de cinquante kilomètres autour du lieu de compétition. Cette écurie devra être identifier par le Comité organisateur (CO) en amont.
  • L'examen à l'arrivée des chevaux aura lieu à l'extérieur de la zone d'écurie sécurisée et est prévu pour s'assurer que les chevaux n'entrent pas en contact étroit avec d'autres. Ces vérifications pourront être réalisées en fonction du moment des arrivées ou en veillant à ce qu'une grande superficie soit utilisée. Des emplacements externes pourront également être utilisés. Ces mesures particulières ne s’appliqueront pas aux événements où les chevaux ne dorment pas en boxes la nuit.
  • Si aucune zone externe n'est disponible, les chevaux pourront être déchargés du transport et effectuer les examens à l’arriver, y compris la prise de température, dans l'écurie attribuée au cheval conformément à un diagramme de flux distinct de la procédure d'arrivée des chevaux.
  • Lors d'événements où la compétition a lieu pendant des semaines consécutives, et où les équidés restent dans des écuries dans le même espace aérien, les chevaux devront subir un test PCR pour l'EHV-1 tous les lundis afin de rester sur place, qu'ils participent ou non aux compétitions. Pour ces événements, un laboratoire de garde ou une unité d’essai côté écuries répertoriée FEI, devra être disponible pour l’analyse PCR de l’HVE-1.
  • Pour les concours accueillant plus de deux-cents chevaux, la présence d’un vétérinaire délégué supplémentaire pour deux-cents chevaux sera exigée. 
  • Afin de pouvoir mettre en place un potentiel isolement des chevaux sur places, au moins deux boxes individuels devront être disponibles par tranche de cent chevaux. 
  • Toutes les écuries devront permettre une bonne ventilation. Les allées devront être à sens unique, afin d’éviter toute rencontre entre chevaux. Le pansage et la préparation dans les allées seront strictement interdits. Les chevaux ayant voyager ensemble seront regroupés. 
  • La FEI recommande que les chevaux vaccinés soient séparés des chevaux non-vaccinés. Dans le cas où un groupe de chevaux, ayant voyagé ensemble, ne serait pas entièrement vaccinés, ils seraient placés dans la zone des chevaux non-vaccinés. 
  • Si moins de cent chevaux en boxes partagent le même espace aérien pendant la nuit : il est recommandé que les murs des boxes entre les chevaux de différents athlètes fassent au moins 2,4 mètres de haut, où qu’un box ou une sellerie vide séparent chaque groupe de chevaux.
  • Si plus de deux-cents dormant en boxes partagent le même espace aérien : les boxes doivent être regroupées par seize unités maximum, une distance minimale de six mètres dans toutes les directions devant séparer chaque groupe de boxes.


Rendre la vaccination obligatoire ?

La question des vaccins a également été soulevée par le directeur vétérinaire, Dr Göran Åkerström, lors de la conférence de presse. Ce-dernier a souligné les difficultés de cette épineuse question. "Il y a quelques années, nous discutions déjà de la possibilité de rendre les vaccins contre la rhinopneumonie obligatoires, mais il n'y avait, et c'est toujours le cas, pas de vaccin efficace contre la forme neurologique de la maladie. Nous ne pourrons songer à rendre la vaccination obligatoire que lorsque ce type de vaccin aura été développé et sera disponible à la vente. Pour l'heure, notre groupe épidémiologique se penche sur les possibilités vaccinales actuelles, et est également en discussion avec l'industrie pharmaceutique dans la perspective du développement d'un futur vaccin", a-t-il notamment précisé. "Par ailleurs, la FEI se heurte aux différences de juridiction dans les différents pays, qui pourraient compromettre la mise en place d'une telle politique." 

L'optimisme semblait néanmoins de mise pour les prochains événements sportifs, dont les Jeux Olympiques, pour lesquels un protocole sanitaire très rigoureux est déjà prévu.