L’épizootie de rhinopneumonie n’est pas éteinte, mais clairement maîtrisée
À l’issue d’une nouvelle réunion tenue mardi, la cellule de crise du réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine a publié un communiqué rassurant quant à l’évolution de l’épizootie de rhinopneumonie équine de type HVE-1 qui sévit depuis février en Europe de l’Ouest. Alors que se profile la reprise des compétitions et rassemblements équestres, la vigilance reste de mise, mais il ne semble plus y avoir de raison de craindre une reprise. Compte tenu de tout cela, sur le terrain, bien des acteurs, dont plusieurs fédérations nationales, aimeraient voir assouplies certaines mesures très difficilement applicables du protocole sanitaire mis en place par la Fédération équestre internationale, à commencer par l’obligation de présenter un test PCR négatif datant de moins de quatre jours avant de pouvoir pénétrer dans les écuries d’un concours international.
La cellule de crise du réseau d’épidémiosurveillance en pathologie équine (RESPE) s’est réunie pour la cinquième fois le 6 avril dans le cadre des foyers d’herpèsvirose de type 1 (HVE1, rhinopneumonie) confirmés en Espagne et dans plusieurs départements en France en lien épidémiologique avec les foyers espagnols. Cette réunion a réalisé un bilan de la situation en France et évoqué les conditions de reprise des activités sportives professionnelles.
Concernant le foyer de Valence, la dernière jument bloquée sur place a pu regagner la France. Le suivi des chevaux placés en quarantaine sur le site du Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron se poursuit conformément à l’accord entre les ministères français et espagnol. À ce jour, huit chevaux y sont encore stationnés. “En France, les signaux favorables de la semaine dernière se confirment. Aucun nouveau foyer en lien avec les concours espagnols n’a été enregistré. Seuls quelques cas contacts dans des foyers déjà connus ont été notifiés. Aucun échappement du virus n’a été identifié. Le nombre de cas autochtones reste toujours comparable à la situation observée les années précédentes”, commente le RESPE, confirmant que l’épizootie est bel et bien jugulée.
Au sujet du confinement et de la reprise des concours et rassemblements, la cellule de crise rappelle que seuls les concours professionnels pourront reprendre, à huis clos, à partir du 12 avril, compte tenu du contexte sanitaire humain actuel, toujours marqué par la pandémie de Covid-19. La semaine dernière, la Fédération équestre internationale (FEI) a fait part de ses conditions de reprise des activités dont certaines sont en principe applicables au moins jusqu’au 30 mai. Les tests de dépistage préalables à l’entrée des chevaux sur les sites de concours doivent être réalisés dans les quatre-vingt-seize heures précédentes, sauf dérogation spéciale telle que celle obtenue pour le week-end du 1er mai, où un jour supplémentaire sera accordé. En France, seul le laboratoire LABÉO Frank Duncombe, situé dans le Calvados, a été référencé par la FEI pour la réalisation des tests PCR obligatoires pour prendre part aux compétitions internationales de plus de quatre cents chevaux ou se déroulant sur plusieurs semaines.
Pour les tests PCR, “un délai de sept jours semblait effectivement plus raisonnable”
Ce délai maximal de quatre jours de pose de nombreux problèmes à bien des organisateurs et cavaliers, car trop dépendant de conditions logistiques (transport et analyse des écouvillons) très serrées, qui plus est dans les conditions sanitaires humaines actuelles. “Une demande d’allongement du délai a été portée hier par la Fédération française d’équitation (FFE) auprès du groupe de travail HVE de la FEI. Sept jours correspondent à ce qui était accepté par les courses en début d’année lors de l’épisode d’HVE-4, ce qui semblait effectivement plus raisonnable à tenir compte des délais d’acheminement très variables selon les transporteurs, vers les laboratoires. Mais la FEI n’a pas souhaité allonger le délai, en dehors des dérogations lié au jours fériés”, rappelle Christel Marcillaud-Pitel, directrice du RESPE. D’autres grandes fédérations nationales poussent également la FEI à assouplir cette restriction, ce qui laisse augurer d’une issue positive.
En parallèle des mesures gouvernementales annoncées mercredi dernier, la FFE et la Société hippique française (SHF) ont élaboré conjointement leurs conditions de retour à la compétition pour les rassemblements professionnels. Si le dépistage systématique des équidés ne sera pas imposé, un relevé de température avant l’embarquement des chevaux sera demandé, et une fiche de suivi de température sera à compléter deux fois par jour pour chaque participant pendant le séjour de l’animal sur site. Pour les chevaux hébergés en box sur site, elle devra être affichée sur la porte de chaque box et récupérée par les organisateurs à l’issue du concours. Pour les chevaux présents à la journée, non hébergés sur le site, les cavaliers devront éditer une fiche spécifique leur permettant également d’indiquer la température avant transport ainsi que les deux prises quotidiennes. Ces mesures s’accompagnent d’une recommandation de vaccination. Ce protocole s’appliquera au moins jusqu’au 30 mai.
“En dépit d'une situation sanitaire encourageante sur le territoire français, la cellule de crise maintient ses conseils de prudence compte tenu d’une circulation virale, certes en régression, mais toujours présente. Dans le contexte sanitaire humain et vétérinaire actuel, et afin de pérenniser les résultats obtenus dans la gestion de la situation, la cellule de crise rappelle que la détection et la déclaration des cas suspects ou testés positifs restent des facteurs clefs de succès. Les concours professionnels organisés à huis clos pourront effectivement reprendre à partir du 12 avril selon les protocoles en vigueur en fonction de leur statut national ou international. La cellule de crise invite tous les participants et organisateurs au strict respect de ces conditions”, conclut le RESPE. La cellule de crise, qui continue à suivre les évolutions de la situation, se réunira à nouveau le lundi 19 avril.
Le communiqué en intégralité, suivi des mesures sanitaires de prévention