Michel Guiot revient sur le bilan 2020 de la SHF et se projette sur l’exercice 2021

L’assemblée générale de la Société hippique française (SHF), s’est déroulée, de façon inédite, en visioconférence. Comme la tradition le veut, Michel Guiot, nouveau président, élu à la tête de la société mère des jeunes chevaux et poneys de sport en janvier dernier, est revenu sur l’année chaotique qui s’est écoulée, marquée par la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, avant d’évoquer ses ambitions pour l’année à venir.



À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Pour la première fois, la Société hippique française (SHF) a tenu son assemblée générale annuelle par écrans interposés, lundi 12 avril. Devant une bonne cinquantaine de personnes, Michel Guiot, nouveau président de la société mère des jeunes chevaux et poneys de sport, a ouvert cette réunion par un hommage appuyé à Yves Chauvin, qui a quitté ses fonctions en début d’année après huit ans d’exercice. Le vétérinaire, d’origine belge, éleveur sous l’affixe de Talma et co-dirigeant de France Étalons, a tenu à saluer le dynamisme et l’esprit de son prédécesseur, qui a permis à la SHF “de faire un grand pas vers la modernité”. Yvon, merci pour ton immense implication au service de la SHF”, a-t-il ajouté à l’attention d’Yves Chauvin de l’ancien président du stud-book Selle Français, présent en visioconférence.



Malgré tout, pas de catastrophe en 2020

En plus du président de la SHF, Pascal Cadiou, président du stud-book Selle Français et de la commission élevage de la SHF, Gérard Rameix, trésorier ou encore Yves Gay, président de la commission de valorisation, ont pris la parole tour à tour pour dresser le bilan de l’année écoulée. Malgré la complexité de l’exercice 2020, largement affecté par la pandémie de Covid-19, l’arrêt des compétitions et l’annulation ou la réorganisation de certaines finales nationales, le bilan affiché par la SHF est tout à fait correct. 

Bien qu’une perte des recettes de plus de 3.000.000 d’euros soit notable, le bénéfice, au total de cette année, s’élève à 119.819 euros, contre 5.699 en 2019. Cela s’explique par la réduction des dépenses, passant par une diminution du nombre de concours, l’annulation de nombreux événements internationaux dans lesquels la SHF s’expose habituellement, mais aussi par le réarrangement des dotations. Les épreuves sous l’égide de la SHF ont perdu 37 % d’engagements. La baisse de dotation du fonds Éperon d’un million d’euros, en raison de l’arrêt des courses au printemps dernier et de la “situation critique” de cette filière, a été étalée sur deux ans, afin de ne pas pénaliser l’élevage. “Nous avons bien donné les dotations prévues par le fonds Éperon, et même davantage”, a souligné Gérard Rameix. Avec 7.704 membres, les adhérents de la SHF ont maintenu leur confiance envers l’entité. 



Un exercice 2021 encore incertain

Après avoir fait l’état des lieux, discipline par discipline, et noté les bons chiffres affichés par certaines d’entre elles compte tenu de la situation, est venue l’heure de présenter le budget 2021. Et le maître mot a été prudence. Pour cet exercice, délicat en raison des incertitudes qui continuent de planer autour des compétitions avec la double menace Covid-19/rhinopneumonie, la SHF espère un bénéfice de 44.200 euros. “Les chances de faire un peu, voire nettement mieux, existent”, s’est avancé, à titre personnel, Gérard Rameix. La dotation du fonds Éperon et du ministère de l’Agriculture devraient s’élever respectivement à 3,2 millions et 1,57 million d’euros, soit autant que lors de la saison 2019. D’un point de vue financier, l’exercice 2021 devrait davantage ressembler à celui de 2019 qu’à celui de 2020, en raison d’un calendrier plus normal. Les tarifs des adhésions resteront inchangés en 2022. Ils s’élèveront à 50 euros pour les cavaliers, 100 euros pour les associations régionales d’éleveurs (ARE) et 200 euros pour les associations nationales de races (ANR). Enfin, le rapport moral de 2020 a été approuvé 76%, le rapport financier à 73% et le budget 2021 à 69%.



Redonner du pouvoir au Comité exécutif

Concernant la saison 2021, qui reprendra ses droits dès cette semaine après une interruption due à l’épizootie de rhinopneumonie, Michel Guiot a souligné sa volonté de s’appuyer davantage sur son comité exécutif (COMEX). “Je souhaite intégrer plus de démocratie et donner un rôle central au COMEX”, a-t-il précisé. Le président a ensuite confirmé sa volonté de se rapprocher de la Fédération française d’équitation (FFE), afin de “trouver des synergies, dégager des économies d’échelle et développer les concours dans des régions défavorisées”. Michel Guiot a toutefois été clair quant à sa volonté de conserver l’indépendance de la SHF et de ne pas fusionner avec la FFE. 

Dans les nouveautés 2021 notables, une épreuve Formation 4 de saut d’obstacles sera mise en place. Cette dernière se courra sur les mêmes hauteurs et tracés que les épreuves du Cycle classique réservées aux chevaux de six ans, les finales nationales de dressage demeureront à Fontainebleau, conformément aux souhaits des cavaliers, et une enveloppe de 100.000 euros sera allouée, chaque année, aux ARE.

Pour le jumping, les quotas maxima d’épreuves et le prix des engagements seront réduits, tandis que les dotations des CIR seront revalorisées. Ces épreuves inter-régionales seront d’ailleurs obligatoires à quatre et cinq ans pour participer aux finales nationales et support du jugement au modèle. Des épreuves préparatoires seront ouvertes, et courues sur les parcours Formation 4/Cycle classique six ans, pour les chevaux de sept ans, en accord avec la FFE. Les cotes des épreuves ont aussi été révisées légèrement à la baisse. 

Après un peu plus de deux heures de présentation, les intervenants ont finalement évoqué quelques sujets d’actualité, à commencer par la rhinopneumonie. Il a été rappelé l’efficacité du vaccin et du modèle mis en place dans les courses. Pour le bien-être animal, plus longuement évoqué l'an dernier, un nouvel outil d’auto-déclaration devrait être présenté au prochain conseil d’administration. Aussi, Michel Guiot a attiré l'attention sur la terminologie "poulain vivant" dans l'Article 278 de la loi du 29 décembre, relative à la TVA à 10%. Pour le vétérinaire, en sport, sont considérés comme tels les chevaux jusqu'à six ans, pour respecter leur croissance, plus lente que d'en d'autres catégories. Finalement, le président de la SHF a souligné la nécessité d’une refonte profonde du saut d’obstacles, afin de mieux préparer les chevaux aux exigences internationales.



Retrouvez ci-dessous la composition du COMEX et des commissions, dont celle intitulée “Vie associative, conformité et éthique” a été créée à l’initiative de Michel Guiot.

 

COMEX

Président : Michel Guiot

Vice-président : Yves Leroux

Trésorier : Gérard Rameix

Secrétaire : Marie-Dominique Saumont-Lacœuille cur 

Jean-Luc Dufour (éleveur)

Alain Fortin (cavalier)

Yves Gay (ARE)

Aurélien Lafargue (ARE)

Jacques Lavergnat (Coopté)

Geneviève Mégret (Propriétaire)

Jacqueline Rionde (ANR)

Jean-Baptiste Thiébot (ARE)

 

Commissions 

Valorisation : Yves Gay

Elevage : Pascal Cadiou 

Commercialisation : Stéphane Chazel

Bien-être équin : Yves Leroux

Scientifique et sanitaire : Yves Gay

CSO Cycle classique : Alain Fortin

Vie associative, conformité et éthique : Jacques Lavergnat