“Comme l’a dit Christian Ahlmann, c’est en alignant les sans-faute que l’on obtient des sélections!”, Benoît Cernin

Vainqueur de l’étape du Grand National de Vichy avec son fidèle Uitlanders du Ter, mais aussi lauréat du Grand Prix Pro 1 avec Cookie de Vesvre, dimanche, Benoît Cernin a signé un retour en force spectaculaire. En collectionnant les victoires et les sans-faute, le cavalier installé à Génelard, en Saône-et-Loire, démontre qu’il compte bien retrouver durablement le haut niveau.



Benoît Cernin et Uitlanders du Ter ont dernièrement remporté le CSI 2* de Royan, en février.

Benoît Cernin et Uitlanders du Ter ont dernièrement remporté le CSI 2* de Royan, en février.

© Scoopdyga

La journée du dimanche 18 avril a été jonchée de succès pour Benoît Cernin, lors de la première étape du circuit du Grand National FFE/AC-Print de Vichy. Pour la onzième fois, Le Saône-et-Loirien a été le meilleur dans une étape du circuit national. Il peut être fier de la performance de l’excellent Uitlanders du Ter, son étalon Selle Français de treize ans par Clinton, avec qui il avait notamment remporté le Championnat Pro Élite en 2019. Le bai lui a en effet permis de s’imposer dans le Grand Prix Pro Élite, en plus de la Pro 1 Grand Prix remportée le matin même avec Cookie de Vesvre, un Selle Français de neuf ans, par Dollar de la Pierre. 

“Les chevaux étaient en pleine forme, moi aussi, malgré le fait que j’ai été malade. Je ne peux même pas l’expliquer, il y a eu une super connexion avec les chevaux !”, raconte l’heureux vainqueur, encore enjoué par ce “super week-end”. Après plusieurs premières places en CSI 2* à Royan, en début d’année, Benoît Cernin voit son palmarès gonfler sans pour autant se reposer sur ses acquis.



“Tout était pensé pour gagner l’épreuve”

Uitlanders avait commencé son week-end de compétition par une barre d’un postérieur lors de la Pro 1 à 1,45m de vendredi. De quoi chatouiller un Benoît Cernin aux ambitions de victoires. Le Tricolore ne se repose pas sur ses lauriers et se montre déterminé lors de l’épreuve dominicale à 1,50m. Il se méfie de la palanque, véritable juge de paix du parcours, ainsi que du double de verticaux succédant la rivière. “Il y avait vraiment des petites difficultés où Uitlanders pouvait se faire avoir”, précise-t-il, avant de reconnaitre : “Et j’avais bien envie de gagner…”

Le couple sort sans pénalité du premier tour, mais Benoît Cerin redouble de vigilance : Uitlanders se déconcentre au paddock et il n’est pas à l’abri d’une faute lors du barrage. “En fin de compte, il a bien sauté le dernier droit au paddock. Une fois rentré en piste, je me suis dit que je pouvais encore faire des fautes. C’était un barrage où je ne devais négliger aucun obstacle.” Sans compter que de “très bons pilotes” s’étaient donnés rendez-vous dans l’épreuve. Alors, comme il le dit si bien : “Quand il y a des sans-faute, on essaye de faire pareil, mais en mieux !”

Heureusement pour le Saône-et-Loirien, le barrage est fait de longues lignes droites et de virages très serrés. “Très à l’aise dans ces options-là”, l’étalon avale les mètres et laisse toutes les barres sur leurs taquets. Très fier de sa monture, Benoît Cernin reconnaît qu’il s’agit très sûrement de “l’un de ses meilleurs parcours” depuis qu’il évolue sous sa selle. C’est ainsi que le formidable duo laisse derrière lui le “redoutable” Max Thirouin avec sa fidèle Utopie Villelongue et Sébastien Duplant avec son rapide Alpha de Preuilly, respectivement à la troisième et deuxième marche du podium.

Le matin même, Cookie était dans un bon jour, parfaitement disposé à la prise des risques dans un barrage fleuve à trente. “Tout était pensé pour gagner l’épreuve. Je savais ce que je voulais faire et cela s’est passé comme je le voulais”, commente le cavalier. “Cookie et Uit (le surnom d’Uitlanders,ndlr) sont des chevaux un peu semblables: si on fait un parcours de travail, ils peuvent un peu s’éteindre. Alors que si on les laisse s’exprimer, on peut vraiment avoir de belles performances par la suite”, explique le Bourguignon. 



À la poursuite du haut niveau

“Avant, j’avais toujours peur d’être mal classé. Maintenant, je pars comme si de rien n’était, je n’y pense même plus”, reprend le lauréat du week-end. Et pour cause, Benoît Cernin analyse davantage le comportement de ses chevaux en amont d’une épreuve. “Si je les sens vraiment bien, je les laisse faire le boulot, je ne fais que les accompagner”, expose-t-il simplement.

Plus serein, il se concentre sur son but: retrouver le plus haut niveau. Outre les performances régulières d’Uitlanders et la bonne volonté de Cookie, Benoît Cernin ne manque pas de ressources. Il fonde également ses espoirs sur ses autres chevaux de neuf ans, dont Carignan Villeclare, Cekanane de Ushara*Vitalhorse, Cappuccino et Call Me de Malotithe. Quant à Vigo Boy du Vernay, qui s’est classé neuvième dans l’épreuve à 1,35m de samedi, il présente également des aptitudes prometteuses mais manque encore d’expérience dans les compétitions “plus regardantes” que les concours régionaux auxquels il est habitué. “C’est un cheval sur qui je peux compter, qui va progressivement monter en puissance. Je pense qu’il s’agit d’un cheval d’envergure pour le futur”, ajoute Benoît Cernin.

“L’objectif, c’est le haut niveau!” Ce qu’il souhaite, c’est “former des chevaux performants pour concourir en 5*”. Après un nouveau week-end à Vichy, direction Saint-Tropez: “Je visais le 5* mais je ne suis pas sélectionné… On va essayer de faire des beaux concours, mais ce n’est pas facile. Même si les chevaux sont en forme, il faut avoir les sélections. Comme l’a dit Christian Ahlmann, c’est en alignant les sans-faute que l’on obtient des sélections!” relativise-t-il. “Il y a forcément un moment où ça passera.” Benoît Cernin voit l’avenir d’un bon œil et n’a pas peur d’en découdre sur les pistes. Il reste confiant en ses chevaux, avec qui il compte bien aligner les parcours sans pénalité et les succès.