Suspendu dix ans pour avoir usé d’éperons électriques, Andrew Kocher fera appel devant le TAS

Suspendu pour une durée record de dix ans par le tribunal de la Fédération équestre internationale (FEI) pour avoir utilisé des éperons électriques lors de différents concours internationaux, Andrew Kocher ne compte pas s’arrêter là. Affirmant avoir été condamné à tort et au mépris de l’application des règles de droit, l’Américain a fait savoir à GRANDPRIX qu’il comptait faire appel de cette décision devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). 



Suspendu jusqu’au 27 octobre 2030 par le tribunal de la Fédération équestre internationale (FEI) pour avoir utilisé des éperons électriques, Andrew Kocher ne compte pas se laisser faire. Contacté aujourd’hui par GRANDPRIX, l’Américain a en effet signifié sa volonté de saisir le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), jugeant injuste la décision pourtant saluée par la Fédération équestre américaine et son sélectionneur national Robert Ridland. “En réponse aux accusations retenues à mon encontre par la Fédération équestre internationale (FEI), je ne peux que déclarer que j’ai l’intention de faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS)”, a-t-il affirmé. 

Celui qui avait pris part à la finale de la Coupe du monde Longines de Paris en 2018 estime que le Tribunal n’a pas fait preuve de justesse dans sa prise en compte des preuves. “Le résultat était attendu puisque le Tribunal ne s’est pas intéressé à la véracité de l’affaire et a choisi d’ignorer une preuve claire allant à l’encontre de la position de la FEI. Au cours de la procédure, il ne faisait aucun doute que le Tribunal accordait une grande déférence à la FEI et que cette dernière s’était entièrement fondée sur des on-dit d’employés actuels d’une entreprise que j’ai intentée en justice car elle me doit beaucoup d’argent”, expose-t-il, avant de poursuivre. “La preuve principale de la FEI était une vidéo d’un appareil (le dispositif d’éperons électriques, ndlr) qui m’appartenait prétendument. Une vidéo de cet élément de preuve a été présentée à la FEI. Celle-ci n’a même pas conservé cette preuve (le dispositif, ndlr) pour la garder en lieu sûr. Ils ont permis au témoin de garder l’appareil en sa possession. Lorsque j’ai demandé à examiner l’appareil, ils n’ont pas été en mesure de le mettre à disposition pour que je l’inspecte”. 



“Tout le monde mérite un jugement équitable”

Andrew Kocher regrette aussi l’absence de sanctions pour des personnes ayant selon lui utilisé le dispositif d’éperons électriques, dont il se défend d’être le propriétaire. “Les témoins de la FEI ont déclaré que l’appareil ne m’appartenait même pas. Il appartenait à un employé de l’entreprise précédemment mentionnée que j’ai assignée en justice. Les témoins de la FEI ont déclaré qu’ils utilisaient l’appareil lorsqu’ils entraînaient leurs propres chevaux. Bien qu’ils aient reconnu ces agissements, ceux-ci […] ont été immunisés grâce à leur témoignage à mon encontre”, clame-t-il.

De surcroît, Andrew Kocher met en avant l’absence de témoignages d’officiels, chargés par l’entité régissant les sports équestres à l’échelle mondiale du bon respect des règles lors d’événements organisés sous son égide. “La FEI n’a pas été en mesure de trouver ne serait-ce qu’un steward ou juge ayant jamais vu ou été témoin de l’utilisation présumée de l’appareil.”

Par ailleurs, l’Américain de trente-huit ans estime qu’il n’a pas été suffisamment entendu dans cette affaire. “Encore plus fou, le tribunal de la FEI a refusé que mon équipe juridique examine les preuves un mois avant l’audience finale. Les juges ont par la suite choisi de me donner l’occasion d’inspecter l’appareil, après avoir entendu les deux tiers des témoignages, et ont donné à mon avocat une heure pour l’examiner. Il s’agissait d’une offre sans réel intérêt car la FEI savait qu’elle ne disposait pas du dispositif. Ils ont appris un mois plus tôt que celui-ci avait mystérieusement disparu et ne pouvait pas être localisé. Même si la FEI savait que l’appareil ne pouvait pas être localisé, elle n’a pas alerté le tribunal. Au lieu de cela, elle a fait perdre du temps au tribunal et à mon propre avocat pour une inspection qui ne pouvait pas avoir lieu, les preuves manquant. Il est intéressant de noter cependant que le témoin qui a déclaré avoir perdu l’appareil a juré sous serment : ‘Je ne peux pas le trouver, pas pour cette audience ... mais il se pourrait que je le trouve plus tard!’ ”, exprime l’Américain, avant de poursuivre. “Il ne fait aucun doute que de nombreux détails ont rendu indispensable l’appel de cette décision. Tout le monde mérite un jugement équitable dans une affaire aussi sérieuse et importante et je n’ai pas été justement écouté. J’ai eu vent qu’à la fin de chaque audition la FEI demandait: ‘Estimez-vous avoir été justement écouté?’. La question ne m’a jamais été posée!”

On l’aura compris, cette affaire réserve encore quelques prolongations…