Serge Lecomte devance Anne de Sainte Marie et conserve la présidence de la FFE jusqu’en 2024

À l’issue d’un second tour inédit et indécis, dont les résultats ont été annoncés lors d’une nouvelle assemblée générale qui s’est tenue cet après-midi à Lamotte-Beuvron, Serge Lecomte a remporté l’élection à la présidence de la Fédération française d’équitation. Le président sortant, en poste depuis 2004 et dont la liste avait été intégralement élue au comité fédéral le 18 mars, a devancé Anne de Sainte Marie avec un peu plus de dix points d’écart, obtenant 54,01% des voix, contre 43,52%. Ce nouveau mandat est prévu pour durer jusqu’à l’automne 2024, après les Jeux olympiques et paralympiques de Paris.



Cette fois, il n’y a pas eu la moindre seconde de retard à noter. Contrairement à la première assemblée générale élective, qui s’était déjà tenue à huis clos, le 18 mars au siège de la Fédération française d’équitation (FFE), à Lamotte-Beuvron, Marie-Laure Deuquet, la nouvelle secrétaire générale de l’organisation, élue à ce poste lors de la première réunion du nouveau comité fédéral, a ouvert l’antenne à 14h30 précises. La gérante du haras de Bel Air, à Pernay en Indre-et-Loire, s’est félicitée de la bonne tenue du scrutin, et a remercié tous ceux qui avaient contribué au succès de ce rituel démocratique, des représentants de groupements équestres ayant voté aux bénévoles de la commission de surveillance des opérations de vote en passant par les prestataires de la FFE.

Au bout de trois minutes, Marie-Laure Deuquet a passé la parole à Patrice Cottin, président de ladite commission et chargé d’annoncer les résultats. Le dirigeant du centre équestre de Kairon, à Saint-Pair-sur-Mer dans la Manche, a d’abord évoqué le taux de participation, en légère baisse par rapport au premier tour. Cette fois, ne se sont mobilisés que 54,37% des votants, représentant 64,59% des voix, selon le système pondération institué par les statuts de la FFE, contre 57,89% des votants représentant 68,83 % des voix le 18 mars. Puis il est passé au résultat tant attendu de ce second tour inédit dans l’histoire de la FFE. Déclaré vainqueur, Serge Lecomte a obtenu 19.128 voix (54,01 % des suffrages), soit 2.547 de plus qu’au premier tour, où il avait été crédité d’un score de 43,96 %. Pour sa part, Anne de Sainte Marie a recueilli 15.413 voix (43,52%), soit 608 de moins qu’au premier tour (42,47%). Enfin, les votes blanc ont été comptés au nombre de 873 (2,47%), contre 401 (1,06%) le 18 mars. Sans prendre trop de risques, on peut en déduire que les 4.718 voix (12,51%) conquises par Jacob Legros au premier tour se sont très majoritairement reportées sur le président sortant. Et ce dernier a finalement remporté assez largement son bras de fer avec Anne de Sainte Marie, qui misait justement sur report en sa faveur des voix du président du comité régional d’Occitanie, à la tête du Collectif alternative et progrès.



“Bonne chance à Serge et son comité”, Anne de Sainte Marie

© FFE

Invitée la première à s’exprimer, l’ancienne directrice du haras de la Cense, dans les Yvelines, a félicité Serge Lecomte “pour cette victoire. Vous aurez à nouveau dans vos mains le sort de l’image et du développement de l’équitation. Durant cette campagne, je sais que vous avez entendu la richesse des idées et les besoins de proximité, de rapprochement et d’ouverture de la fédération. Je veux dire mon infinie gratitude à l’équipe qui s’est engagée à mes côtés et qui a su faire naître un débat d’idées extrêmement riche. Merci à ces dirigeantes et dirigeants qui ont eu le courage de défendre des sujets et opinions qui vont participer à la mutation de l’équitation. Nous resterons vigilants quant aux faits que la fédération écoute toutes les voix et que le débat ne s’éteigne pas. Bonne chance à Serge et son comité pour les semaines à venir; bonne route aux cavaliers des équipes de France pour les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo; et belle reprise aux dirigeants dans leurs activités de club, tourisme, médiation et compétition. Ayez confiance en vous, notre sport a un immense potentiel, et le cheval a une place énorme à prendre dans la société.”



“Cette campagne n’a pas été honnête, j’en suis fondamentalement déçu”, Serge Lecomte

L’honneur est donc venu au président de conclure cette courte assemblée générale. “Tout d’abord, un grand merci à tous ceux qui m’ont encore une fois renouvelé leur confiance, ainsi qu’à tous ceux qui ont voté et qui, de ce fait, se sont intéressés à l’avenir de leur fédération et de l’équitation dans notre pays. C’est la fin d’une campagne qui a duré trop longtemps, et qui a mis en exergue quelques mots importants. Démocratie pour commencer: en la matière, la FFE est un exemple parmi toutes les autres fédérations, l’une des rares où ce sont les dirigeants de clubs qui votent, ce pourquoi je me suis toujours battu. […] Bien sûr, je lance un appel à tous nos dirigeants, y compris ceux qui n’ont pas voté et qui se sont intéressés d’une façon ou d’une autre à cette campagne. Revenez vers la FFE et ses actions collectives. Ceux qui pensent que ‘la fédération ne fait rien pour moi’, détrompez-vous. […] Transparence, ensuite: force est de constater qu’elle a été totale. On a pu parler de tout, et tous ceux qui le souhaitaient ont obtenu les éléments et précisions demandés. Hélas, cette campagne n’a pas été honnête, j’en suis fondamentalement déçu. À maintes reprises, il y a eu des tricheries et des mensonges. Il faudra qu’on s’emploie à ce que les prochains candidats restent sur un rail d’honnêteté. Moi, je ne peux faire plaisir aux uns et aux autres. Je me suis toujours obligé à vous dire les choses telles qu’elles étaient. C’est ainsi que j’ai conduit cette fédération et que je continuerai à le faire”, a lancé Serge Lecomte.

“Un grand merci à toute mon équipe, qui s’est plus que jamais battue pour que je puisse être réélu et mener l’action dont la fédération a besoin. Ils ont été formidables et doivent poursuivre leurs efforts. Parmi ceux-là il y a le futur président de la FFE. Ils sont jeunes, compétents et se sont engagés bénévolement depuis longtemps pour le collectif équestre, contrairement à d’autres. Moi, avant de vouloir devenir président, j’ai fait de la lumière en pédalant dans la cave: conduit des actions, développé des manifestations et congrès, modifié la pédagogie. […] Il faut se rappeler d’où vient notre fédération. Ces vingt dernières années, elle a fondamentalement progressé, passant du papier au numérique, d’un monde totalement amateur à une filière professionnalisée, à laquelle j’associe évidemment les présidents d’associations. Soyez vigilants, poursuivez cette action. Ne vous laissez pas enchanter par de fausses promesses, rejoignez-nous pour travailler. Nous avons beaucoup parlé, maintenant nous devons agir. Nous traversons une situation difficile, avec une crise dont nous devons sortir dans les meilleures conditions possibles. Nous nous sommes bien débrouillés jusqu’à présent, il faut continuer. La fédération aussi est dans une situation difficile, je ne veux pas le cacher. Il ne faut pas dire qu’il y a de l’argent plein les caisses, car cela va faire deux saisons qu’elle encaisse la crise, comme chacun de vous. […] Nous allons mettre rapidement en œuvre des moyens nous permettant de nous rencontrer régulièrement, et je m’y prêterai avec plaisir et du mieux possible, tout comme l’ensemble de mon équipe”, a conclu le président, dont le nouveau mandat court en principe jusqu’à l’automne 2024, au sortir des Jeux olympiques et paralympiques de Paris.