“Nous avons vécu un grand moment de bonheur collectif à Gorla Minore”, Marie Demonte

La victoire n’était pas assurée pour l’équipe de France lors de la première étape du nouveau circuit européen des Coupe des nations Longines, samedi à Gorla Minore, en Italie. Le mérite n’en fut que plus grand pour Aurélien Leroy, Sébastien Duplant, Olivier Robert et Marie Demonte, encadrés sur place par Édouard Coupérie, sélectionneur national adjoint. Fière du comportement de sa Vega de la Roche, la cavalière installée à Barbaste, dans le Lot-et-Garonne, n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.



La victoire décrochée par l’équipe de France dans la Coupe des nations Longines du CSIO 3* de Gorla Minore, samedi dernier en Italie, est un signe de bon augure! Ce nouveau circuit régi par la Fédération équestre européenne a plus que souri à Aurélien Leroy, auteur d’un double sans-faute avec Croqsel de Blaignac, ainsi qu’à Marie Demonte, Olivier Robert et Sébastien Duplant, qui ont chacun produit un sans-faute et un tour à quatre points sur Vega de la Roche, Ilena de Mariposa et Alpha de Preuilly. Chez les Tricolores, qualifiés par Marie Demonte elle-même de “quatre têtes de mule”, l’envie d’en découdre était bien là. Si les Italiens ont frappé fort lors d’une première manche très sérieuse en alignant trois sans-faute, les Bleus ont su tirer avantage de leur relâchement en seconde manche, en dépit des deux fautes sur la rivière. “Nous avons de bons chevaux, mais aussi de bons cavaliers qui voulaient gagner”, assure Marie Demonte. “À chaque obstacle, nous sommes restés concentrés, nous nous sommes battus! Et nous avons vécu un grand moment de bonheur collectif.”

“Sur le papier, on ne sait jamais ce qui peut se passer à l’avance. Souvent, en équipe, on dit que les deux premiers couples doivent bien démarrer pour motiver les autres. Là, nous sommes tous restés soudés de 11h à 16h, et ce fut vraiment une belle journée.” Les quatre comparses ont tenu le choc. Pourtant, Sébastien Duplant, qui s’était révélé en terminant deuxième du championnat Pro Élite en 2014 à Fontainebleau, en selle sur le génial Pégase du Mûrier, lequel avait poursuivi sa carrière avec Roger-Yves Bost, disputait là sa première Coupe des nations. Idem pour Aurélien Leroy, ancien complétiste, qui se consacre essentiellement au jumping depuis deux ans. “Il avait l’air assez sûr de son coup”, commente Marie Demonte. “Il avait un peu d’avance sur nous en termes de parcours dans l’année (ayant pu participer au Sunshine Tour de Vejer de la Frontera, en Espagne, avant l’épizootie de HVE-1, ndlr). Il gère très bien son système et il a la tête dure. Alors quand il dit que ça va aller, c’est que ça va aller.” Quant à Olivier Robert, “il se dépatouille toujours”, sourit son ex-épouse. Après un peu plus d’un an de vie commune, son duo avec Ilena de Mariposa confirme sa bonne entente.

Quant à Marie, elle voue une totale confiance en Vega de la Roche, son excellente et énergique Selle Française de douze ans. “Vega? Formidable!” s’exclame-t-elle. “Elle ne me laissera jamais tomber, elle ne fautera jamais dans une combinaison. Elle a beaucoup d’énergie et de force dans les jarrets et le dos. Elle ne veut pas toucher une barre, elle est blindée de sang… et elle a pris du métier.”



“Cela me fait trois chevaux prêts à sauter de gros parcours”

L’an passé, cette fille de Diamant de Semilly et d’une mère par Baloubet du Rouet avait débuté en CSI 5* à l’occasion de l’Hubside Jumping de Grimaud, où elle avait montré de belles promesses. Cette année, sa reprise, prévue à Vejer, a dû être reportée en raison de la rhino. Du coup, à Gorla, elle a fait preuve de “beaucoup de fraîcheur”. Elle a d’ailleurs été la seule équipière à sauter l’épreuve à barrage à 1,50m programmée vendredi et qualificative pour le Grand Prix dominical. Après ce premier sans-faute, Édouard Coupérie, le sélectionneur national adjoint, a jugé préférable de ne pas présenter l’alezane au barrage afin de la garder fraîche pour la Coupe, où elle a finalement remplacé son voisin d’écurie, Las Vegas van de Padenborre, huitième du Grand Prix CSI 4* de Saint-Lô, l’automne dernier. “Une fois sur place, même si nous voulons tester des chevaux inexpérimentés, nous voulons aussi essayer de gagner. Et je pense que c’était un bon choix”, soutient la Tricolore.

Pour la suite, Marie Demonte ne manquera évidemment pas la deuxième étape du Grand National, qui se tient ce week-end prochain à Barbaste, où elle est installée, puis le CSI 4* de Bourg-en-Bresse, et, elle l’espère, le CSIO 5* de La Baule, reprogrammé mi-juin! “Las Vegas a beaucoup de moyens et je suis proche de trouver les derniers réglages. Quant à Manchester, il a réussi un double sans-faute dans le Grand National de Vichy (terminant sixième, ndlr). L’air de rien, cela me fait trois chevaux prêts à sauter de gros parcours, donc c’est maintenant qu’il faut en profiter!” C’est tout ce qu’on lui souhaite.