Patrice Delaveau et le haras des Coudrettes : une collaboration très fructueuse

Des débuts de Patrice Delaveau avec le bon Baritchou, premier cheval à lui être confié par Emmanuèle et Armand Perron-Pette en 2009, à sa victoire dans le Grand Prix de La Baule en 2018 aux rênes d’Aquila*HDC, en passant par les deux médailles d’argent obtenues aux Jeux Équestres Mondiaux avec Orient Express*HDC, sa collaboration avec le haras des Coudrettes a permis au Normand de connaitre “les plus belles [années] de [sa] carrière sportive.” À l’heure où le triple vice-champion du monde s’apprête à quitter le haras de la Forge et réduit donc son partenariat avec le couple Perron-Pette, GRANDPRIX vous propose de revenir en images sur ces onze années d’association.



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En 2009, Armand et Emmanuèle Perron-Pette ont décidé de confier les rênes de Baritchou DBT à Patrice Delaveau. À l’époque, le Normand concourait au plus haut niveau avec la toute bonne Katchina Mail notamment, qui lui a permis de devenir vice-champion du monde par équipes l’année suivante à Lexington. Débutant avec son nouveau cavalier sur des épreuves à 1,35m à l’automne 2009, Baritchou, alors âgé de de huit ans, a effectué ses premiers parcours à 1,50m l’été suivant, durant lequel il s’est également adjugé une épreuve à 1,45m disputée lors du CSI 3* de Dinard. À ce niveau d’épreuve, le fils de Kannan s’est ensuite montré performant, remportant notamment le Grand Prix CSI 2* du Vaudreuil en 2011, mais aussi une épreuve de vitesse à 1,45m jugée au barème C lors du CSI 5*-W de Leipzig l’année suivante.
 En 2010, le couple Perron-Pette s’est porté acquéreur de l’impétueuse Ornella Mail*HDC. La fille de Lando était alors âgée de huit ans et déjà sous la selle de Patrice Delaveau, qui fondait en elle de grands espoirs depuis son année de six ans. Gagnante d’une épreuve à 1,50m courue en marge de la finale de la Coupe du monde de Genève en avril, la baie s’est encore illustrée dans plusieurs autres épreuves de ce niveau durant l’automne 2010.En février 2011, pour ses débuts en épreuves à 1,60m, la jument a pris la cinquième place du Grand Prix secondaire du CSI 5*-W de Bordeaux, son premier classement d’une longue série au plus haut niveau. Partie à la retraite en 2016, la petite-fille d’Alligator Fontaine s’était en effet notamment offert la cinquième place du Grand Prix CSI 5*-W d’Helsinki en 2011, avant de s’imposer au deuxième rang de celui de Zurich au début de l’année suivante. Très polyvalente, la Selle Français aux impressionnantes ruades a également permis à son cavalier de remporter plusieurs épreuves des Six barres, ainsi que le Derby de Falsterbo en 2011 et celui de La Baule en 2013 et 2016.

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Orient Express*HDC, le crack parmi les cracks

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En fin d’année 2010, Orient Express*HDC avait également rejoint les écuries de Patrice Delaveau après son acquisition par les fondateurs du haras des Coudrettes. Vainqueur de la finale nationale de Fontainebleau à six ans puis du Critérium Pro 1 à huit ans sous la selle de Jonathan Tirard, le déjà très en vue fils de Quick Star s’est très vite révélé comme l’un des meilleurs chevaux du monde. En juillet 2011, l’étalon s’est ainsi imposé lors du Grand Prix CSIO 5* de Falsterbo, sa première compétition à 1,60m avec son nouveau cavalier, puis à l’occasion de l’épreuve majeure du CSIO 5* de Gijon. Lors du difficile CSI 5*-W de Genève, en décembre, il a pris la troisième place du Grand Prix. Après cette fabuleuse saison l’année de ses neuf ans, le petit-fils de Le Tot de Semilly était logiquement dans la course pour une sélection aux Jeux olympiques de Londres, et ce d’autant plus après la Coupe des nations de Rotterdam, qu’il a conclue avec un seul point de pénalité au total des deux manches en juin 2012. Malheureusement, une blessure contractée lors du CHIO d’Aix-la-Chapelle a privé le couple de l’échéance londonienne. De retour en 2013, le fils de Quick Star n’a pas mis longtemps à prouver son état de forme aux yeux de tous en s’imposant dans le Grand Prix CSIO 5* de La Baule, au nez et à la barbe du Winchester HS de Frank Schuttert et surtout de son demi-frère champion olympique, Big Star. Après un double sans-faute dans la Coupe des nations de Rome, Orient Express*HDC a conjuré le sort à Aix-la-Chapelle en prenant la troisième place du mythique Grand Prix CSIO 5*, étant cette fois battu par Nick Skelton et Big Star ainsi que par Janika Sprunger et le génial Palloubet d’Halong. Logiquement sélectionné pour les championnats d’Europe de Herning, il y a conclu son premier grand championnat au treizième rang individuel après avoir contribué à la quatrième place collective de la France. Quelques semaines plus tard, le bai a été l’un des artisans de la victoire des Vestes Bleues lors de la finale des Coupes des nations Longines à Barcelone, avant de s’offrir le Grand Prix CSI 5*-W d’Helsinki.
L’année 2014 a alors sonné comme celle de la consécration pour le couple qu’il formait avec Patrice Delaveau. Après une Coupe des nations entachée de cinq barres tombées à terre au CSIO 5* de Rome, le véloce étalon a rapidement rassuré concernant son état de forme en s’imposant dans le Grand Prix CSIO 5* de Rotterdam, au mérite d’un double sans-faute. Signant encore des parcours parfaits sur les tours initiaux des épreuves majeures des CSI 5* de Paris et CSIO 5* de Gijón, le fils de Quick Star s’est vu sélectionner pour les Jeux équestres mondiaux de Caen, où il est entré dans la légende. Deuxième de l’épreuve de chasse le premier jour, il n’a ensuite mis qu’une barre à terre dans l’épreuve par équipes, participant ainsi activement à la médaille d’argent du quatuor français. Encore double sans-faute dans la dernière qualificative individuelle, l’étalon a ouvert les portes de la mythique finale tournante à quatre à son cavalier, qui l’a achevée avec une seconde médaille d’argent autour du cou. L’année suivante, Orient Express*HDC a pris le départ à Las Vegas de son unique finale de la Coupe du monde Longines, où il a malheureusement subi une élimination le deuxième jour. Encore sixième du Grand Prix CSIO 5* de La Baule au mois de mai puis vainqueur d’une difficile épreuve à 1,50m disputée lors du Paris Eiffel Jumping, le petit-fils de Le Tot de Semilly s’est offert une ultime victoire en Grand Prix à 1,60m lors du CSI 4* de La Corogne en 2016, avant de prendre sa retraite sportive à la fin de l’année.

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Lacrimoso 3*HDC et Carinjo 9*HDC, deux valeureux Holsteiners au service de la France

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Si Orient Express*HDC reste incontestablement le plus grand symbole de la réussite du partenariat entre Patrice Delaveau et le haras des Coudrettes, d’autres montures confiées au Normand par le couple Perron-Pette lui ont permis d’engranger de nombreux succès, à commencer par Lacrimoso 3*HDC. Après avoir effectué ses premiers pas internationaux sous la selle de Katharina Offel, le fils de Landjunge a rejoint le Français en début d’année 2012. Le couple a terminé septième de sa première compétition à 1,55m lors du CSI 5* de Paris en décembre 2012, avant d’en remporter une du même calibre en janvier 2013 lors du CSI 5* de Bâle. C’est cependant lors des Longines Masters de Hong-Kong, quelques semaines plus tard, que le talent du hongre s’est révélé aux yeux de tous les observateurs. Engagé dans trois épreuves, le Holsteiner les a alors toutes remportées, y compris le Grand Prix CSI 5* à 1,60m disputé le dernier jour ! En juin, Lacrimoso 3*HDC a signé un triple sans-faute dans le Grand Prix du Longines Global Champions Tour de Londres, dont il s’est offert la septième place. Il a ensuite conclu son année avec une deuxième place dans la finale du Top Ten, courue cette année-là à Stockholm, puis une septième dans le mythique Grand Prix CSI 5* de Genève. Débutant 2014 sur les chapeaux de roue avec une victoire dans le Grand Prix CSI 5*-W de Leipzig, le bai foncé est encore monté sur la deuxième marche du podium du Grand Prix CSI 5* du Saut Hermès , et a logiquement été choisi par Patrice Delaveau pour l’accompagner à Lyon lors de la finale de la Coupe du monde Longines. Deuxième de l’épreuve de chasse, Lacrimoso 3*HDC reprenait ensuite la tête du classement provisoire après la deuxième étape du championnat, ex-aequo avec Steve Guerdat. Malheureusement, son cavalier s’est ensuite vu obligé de déclarer forfait, une blessure ayant été décelée sur son complice. De retour en fin d’année, le fils de Landjunge s’est de nouveau octroyé la deuxième place de la finale du Top Ten, avant d’entamer son année 2015 par une septième place dans le Grand Prix CSI 5*-W de Zurich. Double sans-faute dans la Coupe des nations de Rotterdam, il a activement contribué à la deuxième place de la France, mais a connu un CSIO 5* d’Hickstead plus difficile avec une élimination sur la rivière en première manche de l’épreuve par équipes. Il a retrouvé un excellent état de forme en fin de saison, enchainant une septième place dans le Grand Prix CSI 5* de Los Angeles puis une cinquième dans l’épreuve majeure du CSI 5*-W de Stuttgart, avant de s’offrir le Grand Prix CSI 5* des Longines Masters de Paris. Ces saisons ont été les plus fastes pour le couple qu’il a formé avec Patrice Delaveau, même s’ils se sont encore offerts une victoire dans le Grand Prix CSI 4* à 1,60m d’Amsterdam et une sixième place lors d’une épreuve à 1,60m à l’occasion du Saut Hermès en 2017.
 Carinjo 9*HDC a, lui aussi, rejoint Patrice Delaveau en 2012, quelques semaines après sa deuxième place dans le légendaire Grand Prix du CSIO 5* d’Aix-la-Chapelle, acquise sous la selle de Thomas Voss. Cette année-là, en décembre, l’étalon a permis à son nouveau cavalier de prendre la deuxième place d’une épreuve à 1,55m disputée lors du CSI 5* de Paris. L’année suivante, il a d’abord offert le Grand Prix secondaire du CSI 5* de Chantilly au Normand, avant de prendre la sixième place du Grand Prix CSIO 5* de Gijón, puis de monter sur la deuxième marche du podium dans l’étape du Longines Global Champions Tour de Lausanne. En 2014, le fils de Cascavelle est sorti victorieux du Grand Prix CSI 5* Saint-Tropez, disputé au bord de la mer Méditerranée, et s’est adjugé les septième et neuvième places des Grands Prix CSI 5* en deux manches de Chantilly et Lausanne. Plutôt engagé par la suite dans des épreuves d’un niveau inférieur, où il s’est montré très performant, le Holsteiner a effectué sa dernière apparition en compétition internationale au printemps 2017 et s’est ensuite consacré à la reproduction.

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Aquila*HDC, le génie de La Baule

Au début de l’automne 2016, le haras des Coudrettes a également fait l’acquisition d’Aquila*HDC, précédemment monté par Wout-Jan van der Schans. L’alezan, dont la dernière apparition en compétition remonte à une quatrième place dans un Grand Prix CSI 2* disputé en mai 2020 à Royan, a réalisé plusieurs performances marquantes sous la selle de Patrice Delaveau. En 2017, il a d’abord signé un double sans-faute dans la Coupe des nations du CSIO 5* d’Al Aïn, et s’est ensuite adjugé la cinquième place du Grand Prix CSI 5* de Versailles, avant de monter sur la deuxième marche du podium de l’épreuve majeure du CSIO 5* de La Baule. L’année suivante, il a permis au Normand de remporter à nouveau le Grand Prix du Longines Masters de Hong-Kong, de prendre la septième place de celui du Saut Hermès, et de s’imposer en mai dans le Grand Prix du CSIO 5* de La Baule, se payant le luxe de devancer les fusées américaines Kent Farrington et Gazelle au barrage.
Outre ces montures très performantes dans les plus importants Grands Prix de la planète, le haras des Coudrettes a confié de nombreux autres chevaux à Patrice Delaveau. Citons notamment la véloce Vestale de Mazure*HDC, qui lui a offert plus d’une dizaine de victoires en épreuves internationales, dont celle du Derby de La Baule en 2019, ou encore Leontine Ledimar Z*HDC, avec laquelle il a notamment remporté le Grand Prix CSI 4* d’Équi Seine à Rouen en 2017 et pris la cinquième place d’un autre Grand Prix à 1,60m à Liège la même année. Urcos de Kerglenn*HDC, quant à lui, a permis au Normand de remporter trois épreuves internationales à 1,50m dont le Grand Prix CSI 3* du Normandie Horse Show de Saint-Lô, en 2017.

 

 

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