“Nous allons courir avec une logique d’équipe”, Nicolas Ballarin

Samedi 22 mai, quatre-vingt-trois couples, treize équipes nationales et trente-deux drapeaux seront représentés dans les championnats du monde d’endurance, qui se tiendront à l’Ouest de Pise, en Italie. À travers les 160km divisés en six boucles, Nicolas Ballarin défendra les couleurs de la France avec Anir de la Teulière, son bai de onze ans. Si celui-ci n’a pas encore l’expérience d’un championnat, son cavalier a déjà décroché l’argent par équipes aux Mondiaux de Caen en 2014 avec Lemir de Gargassan, puis aux Européens d’Euston Park en 2019 avec Tam Tam Tokay. À quelques heures de s’élancer sur la piste italienne aux côtés de ses compatriotes choisis par le sélectionneur Jean-Michel Grimal, Nicolas Ballarin a répondu aux questions de GRANDPRIX.



Quand avez-vous fait le voyage jusqu’à Pise et comment êtes-vous installé ? 

Nous sommes partis lundi dans la matinée et avons fait une étape à Vidauban, avant de passer la frontière. Les chevaux y ont dormi, avant que nous ne reprenions la route mardi. Nous ne sommes pas encore installés sur le site de la course mais dans une écurie de transit, à deux kilomètres des infrastructures où se dérouleront les championnats. C’était une volonté du staff fédéral. Ainsi, nos chevaux sont plus au calme et moins soumis à l’agitation et aux mouvements d’autres chevaux. Toute l’équipe de France est réunie et l’ambiance est vraiment bonne. Les chevaux sont calmes et décontractés, travaillent bien, et nous sommes un peu dans une bulle. 

À moins de deux jours du coup d’envoi de la course, comment s’organise le quotidien de vos montures ?  

Nous les économisons, tout en essayant de les faire transpirer un peu afin qu’il ne soit pas excessivement frais avant l’épreuve. Nous peaufinons les derniers réglages afin de pouvoir les amener au top. La préparation a déjà été faite en amont, il s’agit désormais de valider les derniers réglages. 

Dans quel état de forme est Anir de la Teulière ? 

Anir va très bien et tous les voyants sont au vert. Nous avons essayé de le préparer au mieux, sans trop le bousculer afin de l’amener vers cette échéance dans les meilleures conditions. Il a l’air en pleine forme. Il est calme et se met au travail dès que je lui demande. Pour le moment tout va bien et il en est de même pour les autres chevaux de l’équipe de France. Grâce à cela, l’ambiance est très bonne et il n’y a pas de tension à l’horizon.

Vous avez déjà l’expérience des Européens d’Euston Park et des Mondiaux Caen, dont vous êtes revenu avec l’argent par équipes, ainsi que des Mondiaux de Tryon dont la course a été stoppée. Anir de la Teulière n’a en revanche jamais concouru en championnats. Quelles sont vos ambitions pour cette échéance ? 

Nous allons courir avec une logique d’équipe. Il faut être réaliste, nous n’avons pas spécialement de chances de médailles en individuel. Pour nous Européens, il s’agit d’un début de saison si l’on compare aux couples Émiratis qui ont pu beaucoup courir car le gros de leur saison se déroule l’hiver. Nos chevaux sont dont très frais, d’autant qu’avec la pandémie de Covid-19 et l’épizootie de rhinopneumonie ils n’ont pas tous pu courir. Nous avons dont moins de chances qu’eux en individuel et allons essayer de protéger nos chevaux au mieux. En effet, mon cheval n’a pas l’expérience des championnats mais a déjà couru à plusieurs reprises des courses de 160km. Il a beaucoup d’expérience sur le papier et s’est déjà classé sur des courses de 160km d’un très bon niveau (en étant notamment deuxième des CEI 3* 160km de Fontainebleau et Monpazier en 2019, ainsi que cinquième à Monpazier l’an passé, ndlr). Il a des qualités indiscutables et un très fort potentiel. Anir est l’un des meilleurs chevaux que j’ai eu la chance de monter. 



“Anir est l’un des meilleurs chevaux que j’ai eu la chance de monter”

Comment appréhendez-vous la concurrence étrangère ?  

De très bons chevaux seront au départ de ces championnats du monde, dont certains ont couru cette saison en Europe ou aux Émirats en réussissant à chaque fois. Ils ont quelque part un niveau encore un peu supérieur.

Compte tenu de la pandémie mondiale de Covid-19 et de la rhinopneumonie, vous n’avez pas pu courir cette saison. Comment avez-vous tout de même préparé votre cheval à une telle échéance ? 

Le staff fédéral a organisé un stage il y a moins d’un mois à Compiègne avec un grand groupe de couples repérés en amont. L’ambiance a été excellente, tout comme la dynamique de groupe. Nous nous sommes mis un peu dans les conditions d’une course en faisant travailler les chevaux ensemble. J’ai eu le sentiment de faire partie d’une équipe qui travaillait ensemble afin de tirer le meilleur des chevaux et que tout le monde progresse en vue du championnat. 

Quel va être le profil de la piste ?

Comme le stipule le programme, il est interdit d’aller sur la piste en amont mais nous savons que celle-ci est très plate. Il y a parfois des parties un peu sablonneuses et plus profondes. Aucun des Français n’a encore couru sur ce circuit, il va donc s’agir d’une découverte pour nous. Cela peut correspondre à mon cheval, d’autant que le travail que nous avons fait à Compiègne avec le staff fédéral s’est fait sur un profil de terrain similaire. 

Quel va être le programme jusqu’au coup d’envoi de la course ? 

Étant donné que nous sommes encore un peu isolés, nous sommes dans notre bulle ce qui permet d’évoluer dans une ambiance sereine. Cela est très bénéfique en vue d’un championnat. Une fois arrivés sur le site de la course dès demain, les choses devraient être différentes et nous serons davantage dans l’esprit de la course. Nous avons hâte d’y être !