Les nouveaux challenges de Kevin Staut, la nouvelle peau du Grand Parquet et Andrew Kocher suspendu au sommaire du dernier baromètre

LES TOPS

KEVIN STAUT ET VIKING D’LA ROUSSERIE, ÇA CONTINUE! 

Pilier de l’équipe de France depuis plus de dix ans, Kevin Staut a confirmé le 30 avril qu’il conserverait le fantastique Viking d’la Rousserie. Pour rappel, le Normand disposait de trois mois pour trouver des investisseurs afin d’éviter la vente de son cheval de tête, sur lequel il fonde beaucoup d'espoir. Finalement, l’ancien numéro un mondial en a trouvé plusieurs, dont Scuderia 1918, la structure créée par l’Italien Emanuele Anchisi, qui est devenue propriétaire majoritaire de l’alezan. Les autres parts ont été acquises par Vivaldi Jumping, l’écurie de groupe dirigée par Didier Krainc, ainsi que par des amis du pilote tels que Philippe Léoni, homme d’affaires et cavalier international. Celui qui avait déjà ramené l’or par équipes de Rio de Janeiro il y a bientôt cinq ans entame une nouvelle aventure qui va bien au-delà du simple mécénat.

LE GRAND PARQUET NEW-LOOK FAIT L’UNANIMITÉ 

La première semaine de compétition de l’édition 2021 de Fontainebleau Classic, qui s’est achevée le dimanche 2 mai au stade équestre du Grand Parquet, a été l’occasion pour les cavaliers de saut d’obstacles de prendre leurs marques sur une Carrière des Princes entièrement rénovée et agrandie pour se conformer aux normes olympiques de la Fédération française d’équitation. Le réaménagement du site bellifontain, dont la deuxième phase a été menée cet hiver, fait l’unanimité parmi ses utilisateurs. Vincent Goehrs, président du comité organisateur de Fontainebleau Classic et éditeur de GRANDPRIX, confie sa satisfaction de pouvoir “offrir aux cavalières et cavaliers des conditions de compétition en phase avec leurs attentes”. Voilà qui laisse présager une belle année de concours, en attendant une probable troisième phase de modernisation.

ANDREW KOCHER SUSPENDU POUR DIX ANS 

Dix mois après les révélations de GRANDPRIX, grâce à un lanceur d’alerte et plusieurs preuves photographiques, concernant l’utilisation présumée d’éperons électriques en compétition par Andrew Kocher, le tribunal de la Fédération équestre internationale (FEI) a jugé le cavalier coupable. L’Américain a été condamné à une suspension de dix ans, courant jusqu’au 27 octobre 2030. Sa peine a été assortie d’une amende de 10 000 francs suisses, d’une contribution de 7.500 francs aux frais de procédure, et de la disqualification de huit épreuves. Un signal fort pour le bien-être du cheval et l’équité sportive. Affirmant avoir été condamné à tort, au mépris de l’application de plusieurs règles de droit, l’Américain a toutefois indiqué qu’il comptait faire appel de cette décision devant le Tribunal arbitral du sport.

LES FLOPS

PAS DE JEUX OLYMPIQUES POUR DSP ALICE 

Au grand dam de tant de passionnés de sport, la fabuleuse DSP Alice ne pourra pas participer aux Jeux olympiques de Tokyo, début août. Le 20 avril, Simone Blum, médaillée d’or avec elle lors des Jeux équestres mondiaux de Tryon, en 2018, a annoncé que son alezane avait subi une opération la veille pour soigner “une contusion persistante sur un membre”, et qu’elle devrait vivre une convalescence de plusieurs semaines. Hélas, cette pause forcée ne permettra pas au couple de se préparer à temps pour un départ au Japon. Un coup de massue pour la Mannschaft, qui perd là l’une de ses meilleures paires, mais aussi pour DSP Alice. Âgée déjà de quatorze ans, la fille d’Askari ne pourra peut-être jamais participer aux Jeux olympiques...

LA FEI SE FAIT CONTRER DANS L’AFFAIRE DE VILLENEUVE-LOUBET… 

Fin avril, le Tribunal arbitral du sport (TAS) a traité un recours contre la décision de la Fédération équestre internationale (FEI) d’annuler une série de résultats d’épreuves comptant pour le classement mondial Longines et s’étant tenues à Villeneuve-Loubet entre décembre 2019 et janvier 2020. Le TAS a annulé cette décision forte prise par Sabrina Ibáñez, secrétaire générale de la FEI, et confirmée par le tribunal de la FEI en juin 2020. Cela signifie que tous les résultats obtenus par les cavaliers appelants ont été réhabilités, si bien que la Sri-Lankaise Mathilda Karlsson a recouvré sa qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo... Au-delà des conséquences sportives, qui risquent d’être vivement critiquées comme elles l’avaient été en juin dernier, cette décision du TAS sape l’autorité de la FEI.

… ET DANS CELLE D’UN CAVALIER ÉMIRATI SUSPENDU 

Une semaine plus tard, un autre jugement du tribunal de la FEI a été retoqué par le TAS. Cette fois, il s’agit d’une décision concernant la suspension pour vingt ans du cheikh Abdoul Aziz ben Fayçal al-Qasimi pour maltraitance. Après l’euthanasie de Castlebar Contraband, victime d’une fracture de fatigue lors d’une CEI 1* disputée en 2016 à Fontainebleau, le tribunal fédéral avait estimé que le cheval du cavalier d’endurance émirati avait été désensibilisé pour ne pas ressentir la fatigue. Or, le TAS “a conclu qu’il n’y avait aucune preuve que le cheval ait subi un blocage nerveux ou une désensibilisation anormale en compétition”. Un jugement qui a “déçu” l’instance dirigeante des sports équestres, résonnant comme un coup dur dans sa lutte pour le bien-être animal...

MAXIMALE SAISONNIÈRE

C’est le nombre de points qui séparaient Daniel Deusser et Steve Guerdat au classement mondial Longines de saut d’obstacles en mai. Numéro un mondial depuis janvier 2019, avec seulement un mois d’interruption en janvier 2020 pour laisser la place à son ami Martin Fuchs, le Suisse semble cramponné au trône. Vainqueur d’un nouveau Grand Prix CSI 5* à Grimaud le 9 mai avec Venard de Cerisy puis d’un Grand Prix CSI 4* à Gorla Minore le 16 mai avec Uranie de Belcour, le Jurassien, meilleur ambassadeur du Selle Français, est à couteaux tirés avec Daniel Deusser, qui a accumulé les victoires en début de saison à Wellington. Le combat s’annonce serré ces prochains mois!